Tous les candidats souhaitant intégrer l’armée luxembourgeoise doivent désormais justifier d’un schéma vaccinal complet contre le Covid depuis le 1er janvier 2022. L’information avait été confirmée plus tôt par les ministres de la Défense, (déi Gréng), et de la Fonction publique, (DP), dans une réponse parlementaire.
L’annonce de l’obligation vaccinale pour les militaires le Syndicat professionnel de l’armée luxembourgeoise (Spal), qui s’était alors exprimé par la voix de son président, Christian Schleck: «Certains candidats sont exclus s’ils sont guéris et n’ont pas encore eu la possibilité de se faire vacciner.»
Les chiffres nous montrent que ça n’a pas une influence sur le recrutement.
Interrogé à ce sujet en conférence de presse, ce mercredi 5 janvier, le ministre de la Défense, François Bausch, explique de son côté que cette annonce n’a eu aucun impact. «Les chiffres nous montrent que ça n’a pas une influence sur le recrutement», déclare-t-il.
Pour sa part, le général Steve Thull, chef d’état-major de l’armée, présent aux côtés du ministre, souligne quant à lui, l’importance du rôle de l’armée, tel que prescrit par la loi. Celle-ci doit se tenir prête à effectuer les missions qui lui sont confiées. «En tant que chef d’administration, je ne peux que veiller à cette mission», déclare-t-il, ajoutant: «Si je ne le faisais pas, alors je serais à côté de la plaque.»
Plus de 90% de militaires vaccinés dans les missions de l’armée
Le général Steve Thull tient également à rectifier l’information préalablement annoncée selon laquelle les candidats n’ayant eu qu’une seule dose de vaccin verraient leur candidature rejetée. «Nous acceptons toutes les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin avant de se porter candidates et ces personnes peuvent recevoir une deuxième dose par la suite», clarifie-t-il.
Nous acceptons toutes les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin avant de se porter candidates et ces personnes peuvent recevoir une deuxième dose par la suite.
Non sans une certaine fierté, le général met en avant le fait que l’armée a «un taux de vaccination plus élevé que la population générale». Sans pouvoir s’avancer sur un chiffre précis, il affirme que le taux de vaccination y est supérieur à 90% dans les missions. À cela, il ajoute qu’il est «convaincu que les personnes qui veulent rejoindre les rangs de l’armée savent qu’il s’agit d’une profession particulière et qu’il est donc normal de se soumettre à la vaccination».
Aussi bien pour le ministre de la Défense que pour le chef d’état-major, la situation n’a donc rien d’ambigu, citant par ailleurs l’article 3 de la «loi modifiée du 16 avril 1979 portant modification aux fins de discipline dans la force publique». Cette dernière stipule que «le militaire (…) peut refuser des actes médicaux portant atteinte à son intégrité physique, sauf quand il s’agit de mesures servant à la prophylaxie de maladies contagieuses ou infectieuses».
Une obligation vaccinale illustrée par les missions au Mali
En référence à la loi qui encadre le rôle de l’armée, le militaire se doit de faire les vaccinations nécessaires à ses missions. «C’est le cas, par exemple, quand il part en mission au Mali, où il est obligatoire d’être vacciné contre la fièvre jaune», cite le ministre de la Défense. Et il continue: «Avec le Covid, c’est la même chose. On applique la même logique avec le fait que les militaires doivent être prêts et à disposition de la population à tout moment.»
Poursuivant sur l’exemple des missions en Afrique, François Bausch insiste sur la difficulté d’envoyer au Mali un soldat non vacciné contre le Covid, qui «serait deux semaines en quarantaine avant d’entamer son service». Le ministre de la Défense explique que «cette situation serait impossible», rappelant que toutes les autres nations présentes au Mali n’y envoient que des troupes vaccinées. «Ce serait inimaginable pour le Luxembourg d’agir différemment», conclut-il.
Le Spal précise quant à lui qu’il ne se positionne pas contre la vaccination. «Au contraire», indique son président, Christian Schleck, qui nuance, étant d’avis qu’il faudrait les mêmes mesures pour toute la fonction publique. C’est-à-dire le régime 3G sur le lieu de travail à partir du 15 janvier, dans l’attente d’une décision du gouvernement sur une éventuelle obligation vaccinale générale.