Alain Massen: «La solution passe, pour nous, par un élargissement des possibilités de la helpline sur schouldoheem.lu.» (Photo: Maison Moderne)

Alain Massen: «La solution passe, pour nous, par un élargissement des possibilités de la helpline sur schouldoheem.lu.» (Photo: Maison Moderne)

La Représentation nationale des parents appelle à l’union de toutes les composantes de l’enseignement national. Avec comme objectifs la santé des enfants et des enseignants, mais aussi le suivi pédagogique des élèves.

Pas question de brandir la hache de guerre… , a critiqué certaines options choisies pour la sortie de crise dans les écoles, l’heure est à l’apaisement. Alain Massen, son président, plaide pour que toutes les bonnes volontés s’associent et ne doute pas que ce sera le cas.

Organe consultatif et porte-parole des parents d'élèves auprès du ministre de l’Éducation nationale, la RNP n’a pas eu voix au chapitre afin de préparer la sortie de crise dans les écoles. Comment expliquer cela?

Alain Massen. – «J’ai eu une conversation ce lundi avec le ministre (DP) à ce sujet. Et nous serons désormais consultés… Les décisions ont été prises très vite la semaine passée et cela n’avait pas été possible. Le ministre sait que nous sommes un organe institué par une loi et que nous devons donc être associés aux décisions.

Les interlocuteurs  sont nombreux: le Syvicol discute aussi pour le moment avec le ministère. Le fait-il avec vous aussi?

«Je n’ai pas de contact avec le Syvicol, non. Mais ce sont des discussions qu’ils mènent sur des points très pratiques.

Quel est votre souhait en tant que représentant des parents d’élèves?

«Nous sommes dans une situation qui impose que nous tirions tous sur la corde dans le même sens. Je pense que c’est d’ailleurs le souhait de tous. Ministère, parents et enseignants doivent travailler ensemble. Sans oublier les syndicats. C’est ensemble que nous devons réfléchir aux meilleures mesures.

Peu importe la décision qui est prise, elle fera toujours des mécontents.
Alain Massen

Alain MassenprésidentReprésentation nationale des parents

Mais les mesures sont décidées...

«Rien n’est gravé dans le marbre: il existe peut-être des modèles plus adaptés. Nous devons dégager une position commune et ne pas être les uns contre les autres.

En Belgique ou en France, des voix, parfois d’experts, demandent le report de la rentrée à septembre: qu’en pensez-vous?

«On ne se positionne pas sur ce sujet, car ce n’est pas à nous de décider. C’est le travail du gouvernement, sur base de différents paramètres, dont celui, prioritaire, de la sécurité des élèves et des enseignants. Je suis conscient que certains voudraient un report de la rentrée au Luxembourg à septembre. Mais d’autres pas. Les situations varient beaucoup d’une famille à l’autre. 

Une pétition demandant de ne pas rentrer avant septembre connaît un grand succès sur internet...

«Oui, mais si on avait posé la question en demandant si les parents sont favorables à une rentrée en mai, il y aurait sans doute eu aussi beaucoup de votes. Peu importe la décision, elle fera toujours des satisfaits et des insatisfaits.

C’est pour cela que vous proposez pour votre part un certain choix?

«En effet, pour les enfants de moins de 6 ans, la liberté doit être laissée aux parents de les remettre à l’école ou non, sachant que leur faire respecter des mesures de sécurité est plus compliqué. Même chose pour des enfants à besoins spécifiques, par exemple autistes. Enfin, le choix doit aussi être laissé pour les familles dans lesquelles un enfant peut côtoyer une personne vulnérable, par exemple une personne âgée. Mais attention: on ne peut non plus autoriser un choix à la carte, le matin, en se levant. Il faut réfléchir et s’engager ensuite de manière définitive.

Il faut élargir les possibilités de la helpline du site schouldoheem.lu.
Alain Massen

Alain MassenprésidentReprésentation nationale des parents

L’enseignement à distance n’a-t-il pas montré ses limites?

«Il y a eu une période un peu chaotique au début, quand la coordination n’était pas parfaite entre les enseignants et les élèves… Mais il a fallu aller vite. Ensuite, de manière générale, nous trouvons que cela a bien fonctionné, même si des choses doivent être améliorées.

Il faut notamment faire attention au risque de voir des inégalités se creuser...

«C’est pour cela que nous ne sommes pas d’accord avec une scission des classes en deux groupes, et un travail à domicile une semaine sur deux. On sait que tous les élèves n’ont pas les mêmes moyens techniques à la maison. Certains ne maîtrisent pas les langues, leurs parents non plus. Le suivi de la part des parents n’est pas toujours facile non plus: travailler des maths avec un élève de 14 ans, cela ne s’apprend pas du jour au lendemain. Tout cela fait que des inégalités pourraient voir le jour.

Que faire face à cela?

«La solution passe, pour nous, par un élargissement des possibilités de la helpline sur schouldoheem.lu. Elle peut devenir une plate-forme de soutien scolaire, de rattrapage, d’apprentissage de la langue luxembourgeoise… Nous savons que de nombreux professeurs sont volontaires pour y participer et que le pays compte de nombreux enseignants polyglottes. Profitons-en.»