Très tôt, Mike Koedinger a eu la passion de l’édition, mais il a tout de même connu une expérience dans la finance et l’industrie. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Très tôt, Mike Koedinger a eu la passion de l’édition, mais il a tout de même connu une expérience dans la finance et l’industrie. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Quels ont été leur premier job d’étudiant, leur premier métier et leur premier salaire? Qu’en ont-ils fait, et quelle expérience en ont-ils retirée? Delano et Paperjam ont posé la question à une dizaine de personnalités au Luxembourg. Cette semaine: Mike Koedinger, fondateur de Maison Moderne et actuellement publishing director ad interim.

Quel a été votre premier job étudiant?

. – «J’avais deux jobs étudiants très différents l’un de l’autre. Cela remonte à 1985. J’avais 15 ans, l’âge légal pour travailler à l’époque. Outre la rémunération que j’allais toucher, je voulais découvrir différents métiers pour me faire une idée de mon futur. J’ai commencé chez Cerametal, aujourd’hui Ceratizit. Mon travail consistait à faire du rangement dans le stock.

Puis j’ai travaillé au sein de la banque KBL au service Coupons. Je me rappelle très bien mon premier jour. On m’a présenté un chariot avec l’équivalent de 17.854 coupons qu’il fallait recompter dans la journée. Bien entendu, un comptage initial avait été fait et il était juste. Je ne sais d’ailleurs pas ce qui aurait été le pire? Trouver une erreur et recommencer le comptage à zéro ou bien se rendre compte que de toute évidence le travail que je faisais n’était au final pas ‘nécessaire’? Vous l’aurez compris, à la fin de l’été, j’étais arrivé à la conclusion que je n’avais ni envie de travailler dans l’industrie ni dans une banque de la place financière. En même temps, j’avais déjà mon ‘fanzine’ que j’éditais au lycée, c’était ma vraie passion.

Quelle a été la rémunération de ce job étudiant et qu’avez-vous fait de ce premier salaire?

«Franchement, je ne m’en rappelle que vaguement. La rémunération minimale des étudiants était fixée par un pourcentage sur le salaire minimal et variable selon l’âge. Pour un mois de travail, je pense que je devais toucher environ 16.000 francs, soit 400 euros actuellement. Une somme que j’ai sans doute utilisée pour acheter ma première sono et quelques vinyles.

Quel a été votre premier «vrai» job?

«Finalement, je n’ai eu qu’un seul vrai job dans ma vie, celui d’éditeur. Je l’ai choisi à 18 ans lorsque j’ai quitté le lycée pour me consacrer à plein temps à mon premier magazine professionnel. C’était vraiment devenu difficile de jongler entre les cours et l’école d’un côté, mes clients, la rédaction des articles, la mise en page ainsi que la diffusion des magazines en ville, de l’autre.

Quelle a été la rémunération de ce job et qu’avez-vous fait avec votre premier salaire?

«Je ne sais pas si on peut parler d’une rémunération. En tant que très jeune indépendant, on ne touche pas un ‘salaire’. On jongle avec les recettes et dépenses en espérant que le solde soit le plus souvent positif. Évidemment, ceci n’était pas une bonne nouvelle pour mes parents, mais au fil des années, ça a fini par porter ses fruits.

Aujourd’hui, que diriez-vous à ce jeune Mike Koedinger vous tendant un CV pour un premier emploi?

«Je lui donnerais un challenge à relever afin de voir à l’œuvre une jeune personne qui n’a pas peur de prendre des initiatives et qui n’a pas peur non plus du travail nécessaire pour prouver qu’elles sont bonnes.»