Aujourd’hui, vous annoncez le lancement d’un produit de cloud avec Deep by Post. Expliquez-nous.
. – «C’est un projet sur lequel on travaille depuis un peu plus de trois ans et qui va être lancé dans les 12 mois à venir. Son objectif principal est vraiment d’amener le cloud au Luxembourg. Il y a deux aspects. D’abord, l’installation d’un point d’entrée vers le réseau Microsoft sur le sol luxembourgeois qui permettra d’éviter la dépendance avec des acteurs de communication externes. Actuellement, les clients privés ou publics sont obligés de se connecter soit via Francfort, soit via Amsterdam, soit via Paris, et bientôt via Bruxelles. L’objectif est de permettre une connexion directe ici, à Luxembourg, en utilisant les infrastructures de qualité disponibles. De plus, une infrastructure gérée entièrement par Microsoft sera mise en place à Luxembourg pour soutenir des cas d’utilisation nécessitant la localisation des données dans le pays ou une faible latence pour des performances accrues. Cela garantira également une sécurité renforcée grâce à la connexion directe au Luxembourg.
Où seront les données et comment vont-elles circuler?
«Les données seront hébergées dans un data center à Luxembourg. De manière générale, Microsoft ne divulgue pas l’emplacement de ses data centers. Mais, j’insiste, les données et les métadonnées seront à Luxembourg, elles seront opérées dans le cadre de ce que l’on appelle les ‘EU Data Boundaries’. Toute l’information relative au stockage et aux opérations des données et métadonnées dans le cadre de ce projet est disponible publiquement de manière transparente. En complément, les informations concernant la performance énergétique et l’impact environnemental, telles que la production de CO2, l’usage de l’eau et la gestion des déchets, seront disponibles comme pour n’importe quelle région dans le monde.
L’investissement que nous faisons à Luxembourg s’inscrit pleinement dans nos objectifs et ambitions en termes de développement durable, à savoir avoir une empreinte carbone négative, être ‘water positive’ et ‘zero waste’ d’ici 2030.
Vous, vous avez ces objectifs, mais vos partenaires luxembourgeois ont dû investir? Comment ça fonctionne?
«En général, Microsoft a un cahier des charges standard détaillé pour la construction ou la location de ses data centers, incluant des exigences strictes en matière de sécurité et d’impact environnemental. Bien que les data centers au Luxembourg soient modernes et de haute qualité, des investissements significatifs supplémentaires ont été nécessaires pour répondre à ces critères.
Cette solution s’intègre dans une vision holistique du cloud.
Sur le plan commercial, pouvez-vous détailler à qui s’adresse l’offre et comment vous vous en occuperez, directement ou avec vos partenaires classiques?
«Premièrement, cette nouvelle solution sera mise à disposition du marché luxembourgeois et uniquement au marché luxembourgeois. Seules les entreprises et administrations luxembourgeoises auront la possibilité d’utiliser la capacité disponible.
D’un point de vue commercial, nous disposons d’une équipe couvrant les secteurs privés et publics luxembourgeois, mais nous avons aussi une approche partner-driven pour l’accompagnement de nos clients et dans la commercialisation de nos solutions. Nous avons plus d’une centaine de partenaires actifs au Luxembourg. Cet écosystème de partenaires, développé tout au long de nos 20 ans de présence, est une de nos forces.
Il s’agit d’un écosystème très diversifié en termes d’offres de services, en termes de taille, du global au local, que ce soit les Big Four, les GSI [Global System Integrators], tels que Accenture, Capgemini, NTT ou Fujitsu, ou des intégrateurs locaux, comme Devoteam, Sword, Deep, Proximus… et finalement, nous avons aussi des partenaires avec des offres très ciblées, comme la société luxembourgeoise SK Consulting sur la partie Business Central. Dans le cadre de ce projet, Deep nous a beaucoup accompagnés, dès le début, dans la collecte de besoins des clients luxembourgeois. Ils ont participé à la co-construction d’architectures spécifiques pour les cas d’utilisation identifiés. Par la force des choses, ils connaissent déjà en détail la solution et ont défini des ‘go-to-market’, mais cette solution est vraiment mise à disposition de l’ensemble de nos partenaires et de l’ensemble de nos clients luxembourgeois.
Pour faire simple, concernant la cible, c’est vraiment l’ensemble de nos clients, des acteurs publics qui sont intéressés à la fois par la localisation des données et les questions de performance, mais aussi des grandes et petites entreprises privées, qui doivent répondre à des aspects régulatoires ou qui cherchent simplement une solution de confiance pour un usage interne ou pour des services exposés à leurs clients. Il y a vraiment un aspect de confiance sur la localisation des données qui est importante. Nous avons aussi des start-up qui seraient intéressées plutôt pour des aspects de performance. Des regtech et des fintech plus intéressées par la localisation des données. Cette solution s’adresse à tous.
Pour nous, cette solution s’intègre dans une vision holistique du cloud. Nous sommes conscients que l’ensemble des organisations ne considèrent pas le cloud public pour la totalité de leurs données ou de leurs workloads. Cette solution luxembourgeoise répond à une partie des besoins dans une approche multicloud et/ou hybride cloud en fonction de la criticité, de la régulation et/ou de la sensibilité par rapport aux données.
L’ensemble de ces initiatives, dont la nôtre, font que chaque acteur luxembourgeois aura finalement un ensemble de choix le plus varié possible.
Toutes les PME ne sont pas digitalisées de la même manière. Est-ce que vous allez aussi leur permettre d’accéder à des solutions de cloud, c’est-à-dire les aider à adopter cette solution?
«Chez Microsoft, nous fournissons la plateforme. Nos partenaires construisent à partir de là des go-to-market très ciblés. Il s’avère qu’effectivement, Deep – et il y aura d’autres partenaires – est très intéressé par ce marché-là. Nous sommes aussi en discussion avec le ministère de l’Économie sur la digitalisation des TPE et PME luxembourgeoises. L’objectif étant d’intégrer cette solution dans des offres packagées, avec des concepts clairs, des bénéfices évidents et rapides, faciles à commercialiser pour avoir un gain de maturité immédiat en termes de digitalisation.
Le gouvernement devrait présenter sa nouvelle stratégie sur l’IA avant le printemps. Votre solution apporte encore une carte à l’écosystème, dans un environnement concurrentiel. Qu’est-ce que cela vous inspire?
«Nous avons des échanges réguliers avec les différents ministres et ministères en charge de la nouvelle stratégie sur l’IA, ici à Luxembourg, mais aussi lors des visites d’étude dans la Silicon Valley, pour partager nos connaissances et nos retours d’expérience.
Nous saluons toute initiative faite par le gouvernement luxembourgeois et même celles de nos concurrents pour favoriser l’émergence de solutions innovantes autour de l’IA, car nous considérons que c’est très important pour le marché luxembourgeois en termes d’attractivité et de compétitivité. L’ensemble de ces initiatives, dont la nôtre, font que chaque acteur luxembourgeois aura finalement un ensemble de choix le plus varié possible. Tout un chacun sera à même de choisir, en fonction de ses propres critères, la meilleure solution. Globalement, nos solutions sont complémentaires plutôt que concurrentielles, donc je trouve que c’est un signal très positif pour le marché.»