À 63 ans, François Grosdidier est maire de Metz depuis 2020. Il sera candidat à sa réélection dans deux ans. (Photo: Ville de Metz)

À 63 ans, François Grosdidier est maire de Metz depuis 2020. Il sera candidat à sa réélection dans deux ans. (Photo: Ville de Metz)

C’est au cœur d’une actualité plombée par les faits divers dans sa ville que le maire de Metz, François Grosdidier, s’est plié, ce vendredi, au traditionnel rendez-vous de la conférence de presse de rentrée, entre bilan estival et perspectives. Morceaux choisis.

«Si vous êtes restés sur Metz, l’été aura forcément été bon.» Mais l’été est sur le point de s’éteindre justement, et c’est à l’exercice rituel de la conférence de presse de rentrée du maire, programmée à la fraîche et longue de deux heures et demie, que l’on en prend pleinement conscience, le cœur un peu défait.

Une rentrée mêlée de gravité pour le maire de Metz au vu de l’actualité frappée de drames installée dans son sillage. Mercredi 28 août, un féminicide (le 88e enregistré en France depuis le début d’année) a endeuillé un quartier de la capitale mosellane. Au début du mois, un viol était commis dans les entrailles d’un parking du centre-ville. «Tragique», dépeint François Grosdidier, le regard noir.

«Trous dans la raquette»

Depuis son installation à la mairie, en 2020, l’édile de droite (ex-Les Républicains) n’a eu de cesse de jouer la carte de la sécurité. L’un de ses principaux chevaux de bataille. Le déploiement d’une police municipale active désormais 24 heures sur 24, sept jours sur sept, a entraîné, selon son décompte, une augmentation de 64% des interventions de terrain. En parallèle, l’ardent partisan de la vidéosurveillance qu’il est poursuit son entreprise de quadrillage méticuleux de la ville, rue après rue, afin que «les policiers soient toujours là au bon endroit, au bon moment». 130 appareils étaient actifs en début de mandat. Il y en aura 500 «d’ici la fin de l’année». L’objectif affiché durant la campagne électorale était d’un millier à l’horizon 2026.

En attendant d’y parvenir, François Grosdidier a d’ores et déjà demandé au concessionnaire impliqué et, «ordonné», a-t-il insisté, «aux parkings métropolitains» de s’inspirer du Luxembourg pour l’instauration de places de stationnement réservées aux femmes situées le plus près possible des entrée et sortie de parking. «De manière à ce qu’elles aient le moins de distance à effectuer.» Sur les violences faites aux femmes, l’élu s’est dit déterminé à réduire «les trous dans la raquette» encore existants.

Les travaux, ce «supplice»

Un bilan sera dressé au début du mois d’octobre de la saison touristique. Saison perturbée pour partie par une frénésie notable de chantiers en juillet et août. Tant côté voiries que sur le plateau piétonnier. Un enfer pour les automobilistes. Et parfois, aussi, pour les badauds. «Le supplice des travaux est en train de s’arrêter avec la rentrée scolaire [le lundi 2 septembre dans l’Hexagone]. J’assume d’avoir concentré les travaux sur la période estivale. Cela n’a pas empêché un été extraordinaire», a déclaré François Grosdidier.

Pour le visiteur, c’est la rue Serpenoise, qui a pu choquer. Depuis plusieurs semaines, l’axe principal et emblématique de l’hypercentre est comme défiguré. Le revêtement a été changé, une serpentine végétalisée la traversera d’un bout à l’autre, tout en sinuosités. «Un enjeu esthétique.» L’inauguration est prévue dans un an tout rond, «à l’été 2025».

«Par rapport à l’année dernière, on voit les effets de la transformation engagée», s’est d’ores et déjà félicité François Grosdidier. La galère n’en est pas pour autant terminée. Dans quelques jours débuteront, bruyants, les travaux de construction de la troisième ligne de Mettis, l’équivalent messin du tramway luxembourgeois. Les commerçants installés le long du tracé râlent déjà. Et ça ne fait que commencer.

La bataille du logement

Sur la question du logement (sensible de ce côté-ci de la frontière comme de l’autre, ainsi pas de jaloux), François Grosdidier a déploré, vindicatif, que le plan local d’urbanisme se fonde, dans ce qu’il a esquissé, sur des prévisions de l’Insee, l’institut statistique français, tablant sur «une baisse de la population mosellane, mais pas dans la métropole messine, et sans tenir compte du phénomène frontalier». Pour lui, «les deux tiers de la vacance observée sont conjoncturels, et un tiers seulement est structurel. Sur ce tiers, nous menons des actions», a assuré celui qui préside également aux destinées de la métropole (44 communes), levier supplémentaire de son influence. «Notre priorité, c’est la lutte contre la vacance, mais nous savons que la réduction de la vacance structurelle ne suffira pas.»

«Plein régime»

À part ça, François Grosdidier, ancien député et sénateur, admet n’y entendre plus grand chose au paysage politique en France. Le pays est en attente depuis un mois et demi de la nomination d’un nouveau gouvernement. Aussi, Emmanuel Macron en prend pour son grade: «On a un président qui est totalement imprévisible», a-t-il cinglé. «La décision de dissoudre [l’Assemblée nationale] était irrationnelle.»

Lui, quoi qu’il en soit, se déclare entièrement focus sur son mandat municipal. Il sera candidat à sa réélection, dans deux ans. Après un début de mandature freiné par la crise sanitaire et son cortège coercitif, François Grosdidier l’a promis: «2023-2024 a été la première année de plein régime [de l’action municipale]. 2024-2025 sera la deuxième.»