Romain Wolff, président fédéral de la CGFP. (Photo: Matic Zorman / Archives)

Romain Wolff, président fédéral de la CGFP. (Photo: Matic Zorman / Archives)

Préparer la rentrée politique, c’est le devoir de vacances que Paperjam a donné à plusieurs acteurs de la vie publique! Aujourd’hui, Romain Wolff, président fédéral de la CGFP, nous confie ses objectifs et les enjeux qui attendent le Luxembourg cette année.

À mon avis, il y a plusieurs choses qui seront très importantes pour les mois, voire les années à venir:

Tout d’abord, comme par le passé, nous avons besoin aussi à l’avenir d’une fonction publique performante, au service de l’intérêt général. C’est pourquoi il sera primordial de défendre le statut spécifique inhérent à la fonction publique.

Aussi longtemps que je serai en fonction, je dirai: «Ne touchez pas à ce statut». Ce qui ne veut pas dire que des améliorations du texte actuel ne seront pas les bienvenues, notamment en ce qui concerne une transposition plus poussée de la Directive 2003/88/CE du Parlement européen et du Conseil du 4 novembre 2003 ayant trait à certains aspects de l’aménagement du temps de travail.

La future réforme fiscale nous préoccupera dans les mois à venir.
Romain Wolff

Romain Wolffprésident fédéralCGFP

À l’époque où je suis devenu président fédéral de la CGFP, une chose était prioritaire pour moi: l’abolition, au plus vite possible, de la disposition d’une rémunération réduite pour les stagiaires dans la fonction publique dénommée «disposition 80/80/90». Suite à l’émission de l’avis du Conseil d’État début juillet, j’espère bien que la loi y afférente, qui de toute façon entrera en vigueur rétroactivement au 1er janvier 2019, soit votée au Parlement au plus vite possible. Ce sera un jour très important pour les concerné(e)s, je dirais même pour la fonction publique tout entière.

D’une manière plus générale, la future réforme fiscale nous préoccupera dans les mois à venir. La CGFP exige d’être impliquée dès le début des travaux préparatoires, c’est-à-dire dès maintenant. L’abolition de la classe d’impôt 1a sera une des revendications de la CGFP à côté d’une ribambelle d’autres, que nous allons présenter très prochainement au grand public.

176 millionnaires fonciers détiennent chacun individuellement des terrains d’une valeur de plus de 10 millions d’euros!
Romain Wolff

Romain Wolffprésident fédéralCGFP

Un autre sujet qui nous tient particulièrement à cœur est celui de mettre un terme à la spéculation foncière. Nous savons très bien qu’au Grand-Duché, le grand déséquilibre entre l’offre et la demande fait que la spéculation foncière est un jeu hautement lucratif et démuni de tout risque financier.

176 millionnaires fonciers détiennent chacun individuellement des terrains d’une valeur de plus de 10 millions d’euros! En 2016, les 20% de particuliers et de sociétés les plus impliquées détenaient 65% de la valeur foncière disponible pour l’habitat. Vu que l’inaction politique à ce niveau risque à terme de menacer la paix sociale, nous sommes d’avis que la mise en œuvre de l’introduction d’un impôt contre les «spéculateurs professionnels» serait une marche à suivre impérativement.

Au niveau international, ce qui m’inquiète le plus, c’est tout d’abord le Brexit et ses conséquences (négatives) ainsi que la situation politique en Italie.