Susan O’Flynn (Morgan Stanley), Gareth Allen (UBS), Godfried de Vidts (ICMA ERCC), Johanne Armita Vara (Goldman Sachs) et Romuald Orange (Natixis) intervenaient lors du Global Funding and Financing Summit, le 29 janvier. (Photo: Deutsche Börse)

Susan O’Flynn (Morgan Stanley), Gareth Allen (UBS), Godfried de Vidts (ICMA ERCC), Johanne Armita Vara (Goldman Sachs) et Romuald Orange (Natixis) intervenaient lors du Global Funding and Financing Summit, le 29 janvier. (Photo: Deutsche Börse)

Les différents intervenants au Global Funding and Financing Summit ont abordé les principaux défis auxquels l’industrie fait face, parmi lesquels la profonde mutation des métiers liés au trading.

Encore largement idéalisé, le métier de trader n’en est pas moins menacé. C’est le constat que tirent plusieurs intervenants lors du Global Funding and Financing Summit,  par Deutsche Börse au Centre européen des congrès.

De nombreuses tâches auparavant effectuées par les traders sont désormais automatisées. «Il n’est plus question aujourd’hui de passer 20 minutes à négocier un titre au téléphone. Le métier de trader est en train de mourir. Il y a une pression sur les coûts et sur l’efficacité, qui génère aussi une réduction du nombre de personnes dans les salles de marché. Les compétences évoluent également, et avec elles la composition des salles de marché», Gareth Allen, managing director chez UBS.

Exit l’instinct du trader qui lui permettait de «faire des coups» et de décrocher les primes correspondantes. Les robots changent la donne: «Il n’y a plus beaucoup de bruit dans les salles de marché. Le job a changé et requiert notamment davantage de compétences générales et de ‘soft skills’», souligne Romuald Orange, global head client strategy chez Natixis.

Évolutions technologiques

La digitalisation, l’automatisation et l’émergence de start-up spécialisées en sont les causes. «L’influence que les nouvelles technologies ont sur nos activités est énorme. De potentielles concurrentes, les fintech sont désormais devenues des facilitatrices pour l’industrie financière», constate Philippe Seyll, CEO de Clearstream Banking, qui a notamment .

L’automatisation des plateformes de trading et l’analyse de données aident désormais à la prise de décision et à la gestion des flux, ce qui fluidifie les actes de pré- comme de post-trading.

«L’automatisation permet de réduire les risques et de gagner en efficacité, par exemple pour le prêt de titres, mais aussi d’optimiser la collatéralisation, ce qui a une valeur économique clé pour les parties prenantes. Tout le cycle de vie du trading est impacté», Johanne Armita Vara, executive director chez Goldman Sachs.

Pression réglementaire

constitue un autre défi pour le secteur financier. «Malgré l’inflation réglementaire, le marché s’avère très résilient. De toute façon, nous n’en avons absolument pas fini avec la régulation et beaucoup de textes doivent encore être implémentés», affirme Gareth Allen.

Et de nouveaux arrangements vont par ailleurs devoir être trouvés pour éviter les asymétries de régulation entre le Royaume-Uni et le reste de l’Union européenne dans un contexte post-Brexit.

Johanne Armita Vara voit plutôt ces évolutions réglementaires comme autant d’opportunités à saisir: «La réglementation nous a obligés à être créatifs, à tirer parti de la technologie, par exemple». Mais Romuald Orange n’est pas de cet avis: «Nous avons assez de réglementation. Nous apprécierions une petite pause pour reprendre un peu notre souffle.»