Construction en hauteur, partenariats public-privé, droits d’enregistrement… Paul Fabeck ne manque pas d’idées pour contrer la crise du logement. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Construction en hauteur, partenariats public-privé, droits d’enregistrement… Paul Fabeck ne manque pas d’idées pour contrer la crise du logement. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Paul Fabeck, fondateur de l’agence immobilière Bricks, nous livre ses quelques idées pour faire face à la crise du logement au Luxembourg.

Au-delà des aides destinées à garantir le droit au logement des ménages à revenus faibles ou moyens, il est indispensable de prévoir, en concertation interministérielle, des mesures additionnelles permettant de limiter le renchérissement de l’immobilier résidentiel. Celui-ci n’impacte plus seulement les ménages précités et nuit déjà à l’attractivité de la Place.

Pour remédier à l’envolée des prix, il faudrait d’urgence dynamiser les procédures de délivrance des autorisations de construire et d’obtention de PAP, optimiser les échanges entre instances responsables et réduire la frilosité de bon nombre de communes à voir leur population croître.

Outre la révision de l’impôt foncier, il faudrait accélérer la mise en place de mesures fiscales permettant de mobiliser les terrains constructibles et de décourager la rétention spéculative.

Paul FabeckfondateurBricks

Il faudrait également augmenter les périmètres constructibles et favoriser la densification verticale des constructions. Construire plus en hauteur permettrait d’atténuer la part du foncier dans le prix de vente des logements, d’occuper moins de sol et de faciliter la mobilité, durablement.

Outre la révision de l’impôt foncier, il faudrait accélérer la mise en place de mesures fiscales permettant de mobiliser les terrains constructibles et de décourager la rétention spéculative. Et rester prudent quant à de nouvelles mesures fiscales décourageant encore plus les investissements privés dans le logement locatif, sans lesquels l’offre risque de devenir encore plus tendue à l’avenir. L’exemption d’imposition sur les plus-values en cas de vente de terrains à la « main publique », en revanche, favorise la surenchère avec les promoteurs privés et la flambée des prix du foncier.

Développer davantage les partenariats publics-privés permettrait, par ailleurs, d’accélérer la construction de logements sociaux et abordables sur les terrains publics. Cela me paraît être une meilleure option que de vouloir, en priorité, élargir l’inventaire foncier.

Enfin, la réduction des commissions d’agences – beaucoup moins élevées que chez nos voisins – ne constitue pas le remède miracle annoncé récemment par le ministre de l’Économie. Il serait plus sensé de s’interroger alors sur les droits d’enregistrement, qui augmentent la valeur d’un bien de 7% à chaque fois qu’il change de main.

Cet article a été rédigé pour  paru le 23 février 2022 avec  

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