Patrick Bichler a toujours rêvé d’avoir sa propre menuiserie. Il a réalisé ce rêve il y a quatre ans, et ne connaît pas la crise. (Photo: menuiserie Bichler)

Patrick Bichler a toujours rêvé d’avoir sa propre menuiserie. Il a réalisé ce rêve il y a quatre ans, et ne connaît pas la crise. (Photo: menuiserie Bichler)

La Chambre des métiers récompensera, le 29 septembre, le «meilleur créateur d’entreprise dans l’artisanat 2021». Paperjam dresse le portrait des cinq nominés. Le menuisier Patrick Bichler, en pleine croissance depuis près de quatre ans, cherche un nouveau terrain.

À 32 ans, Patrick Bichler peut dire qu’il a réalisé son rêve d’enfant: «avoir ma propre menuiserie». Il l’a su dès l’âge de 11 ans, et a donc suivi un parcours dans ce sens: apprentissage, CAP menuisier… Il trouve son premier travail chez Euro-Bois à Aspelt et passe son brevet de maîtrise. Il change ensuite de menuiserie, où il en apprend plus sur… les indispensables tâches de bureau: «faire les devis, gérer les chantiers». Tout cela pour ouvrir, en 2017, et à l’âge de 28 ans, sa propre entreprise.

4 à 11 salariés

Il reprend une menuiserie allemande de Remich et la renomme, en toute simplicité, «menuiserie Bichler». Un investissement de 85.000 euros, complété au fil des années pour moderniser les machines et la flotte, passée de deux à quatre camionnettes neuves, ce qui a coûté entre 200.000 et 250.000 euros.

Les trois ouvriers et la secrétaire de l’ancienne menuiserie sont restés et ont été rejoints par sept nouvelles recrues. Le chiffre d’affaires a, lui aussi, suivi, passant de 450.000 euros en 2017 à 650.000 en 2020. «Je pense arriver autour de 850.000 à 900.000 euros en fin d’année», prévoit l’entrepreneur. «Jusqu’ici, la flèche va toujours vers le haut, mais je suis conscient qu’un jour, nous aurons peut-être une année moins bonne.» Et ce, malgré la  qui touche le secteur de la construction. «Nous sommes bloqués sur quelques projets, mais quand je regarde l’année qu’on est en train de faire, je ne peux pas me plaindre.»

5.000m² en vue

Pour continuer à grandir, le jeune patron sait déjà qu’il aura besoin de place. «Là où nous sommes, c’est vraiment petit», commente-t-il, pour décrire le bâtiment de 600m² qu’il loue rue des Prés. Il pense déjà à «construire un nouveau bâtiment», un projet qu’il imagine réaliser dans les cinq à huit ans. Et quitte à investir, «j’aimerais une superficie de 50 ares (5.000m², ndlr) pour ne pas me retrouver sous pression 10 ans plus tard».

Cette croissance, il la juge «inévitable». «Il y a de moins en moins de menuiseries qui vont rester. Celles qui seront là auront donc de plus en plus de travail.»

C’est pour cela qu’il n’aura «jamais terminé d’investir» et garde toujours un œil sur les nouveautés du marché. «C’est important pour suivre.» S’il remporte le concours de la Chambre des métiers, il estime le devoir à ses salariés.

Les résultats seront dévoilés le 29 septembre.