Alors que le dossier de soins partagé (DSP) piloté par l’agence eSanté est en cours de déploiement, les médecins apportent leur pierre à l’édifice en dévoilant la Gesondheets-App (application de santé), «une application qui place le citoyen-patient au cœur du système connecté, qui créera des ponts fiables et pratiques entre tous les acteurs du système de santé».
Cette application donne en fait accès au Digital Health Network développé par la société éponyme. Elle permet de visualiser sur un smartphone ou une tablette les données médicales du patient (résultats d’analyses, prescriptions, certificats, etc.). Données qu’il pourra ensuite partager au sein de l’écosystème DHN, qui comprendra en premier lieu les professionnels de santé comme les médecins, dentistes, kinésithérapeutes, ensuite les laboratoires, pharmacies, hôpitaux et réseaux de soins, et enfin les assurances obligatoires et complémentaires, les banques et les employeurs.
Cas pratique: le patient pourra envoyer en «une seconde» le mémoire d’honoraires acquitté remis par son médecin à la CNS ainsi qu’à sa mutuelle d’assurance complémentaire. Il pourra encore transmettre via cette application le certificat d’incapacité de travail établi par son médecin à son employeur et à la CNS.
Notre but est de développer et de promouvoir une solution simple, mature et sûre sur le plan technique.
«Les paiements devraient être effectués facilement» au moyen de l’application, indique encore l’AMMD. L’application offre encore une assistance pratique avec un inventaire des médicaments prescrits et un calendrier rappelant à quel moment chacun doit être ingéré ou administré.
Son objectif affiché: «simplifier la vie des patients, des médecins et des autres professionnels du système et réduire les charges administratives». L’appli pourrait même permettre la prise de rendez-vous médicaux – de quoi inquiéter les acteurs actuels de cette niche florissante.
Défendant une initiative propre aux médecins et présentée comme une contribution à l’effort numérique au service du patient «après de nombreux échanges avec les décideurs politiques et des acteurs-clés du secteur de la santé», le président de l’AMMD, Alain Schmit, explique: «Notre but est de développer et de promouvoir une solution simple, mature et sûre sur le plan technique. Ceci tout en respectant de hauts standards en matière de protection des données.» Notamment parce que le système DHN n’héberge pas les données, mais permet simplement de les faire circuler entre les acteurs, évacuant les considérations de conservation et d’effacement des données.
L’application sera officiellement lancée au premier semestre 2020.