Après une bonne année 2019, McDonald’s a – au niveau international – enregistré une nouvelle bonne année… grâce aux dispositifs anti-crise, affirme une ONG française qui ne s’intéresse qu’à la situation en France. (Photo: Shutterstock)

Après une bonne année 2019, McDonald’s a – au niveau international – enregistré une nouvelle bonne année… grâce aux dispositifs anti-crise, affirme une ONG française qui ne s’intéresse qu’à la situation en France. (Photo: Shutterstock)

Après une très bonne année 2019, McDonald’s n’a pas trop souffert de la crise. Ses actionnaires ont empoché un dividende record, en 2020, à 3,8 milliards de dollars. Au Luxembourg, le dernier bilan évoque 15,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et un dividende de 3,15 millions d’euros.

«McProfits – comment McDonald’s profite des politiques d’aides publiques en matière d’emploi pour augmenter ses bénéfices au détriment de ses salariés et de l’État». L’ONG ReAct publie ce matin un dossier de 39 pages dans lequel elle démonte les mécanismes utilisés par McDonald’s France pour s’emparer de la richesse et qui va probablement rester sur l’estomac de ses dirigeants.

Qu’y apprend-on? Qu’après une année record – 100,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires au niveau mondial –, McDonald’s a distribué le record de 3,8 milliards de dollars à ses actionnaires. Sans parler des rachats d’actions qui montrent qu’entre les deux postes, en 10 ans, l’entreprise a reversé 76 milliards de dollars à ses actionnaires. 2021 devrait constituer un nouveau record dans la distribution de dividendes, avec un montant annoncé à 4 milliards de dollars.

Le 15 octobre, la célèbre chaîne de restauration rapide a enregistré son plus haut cours de bourse historique à 229,64 euros l’action.

«McDonald’s domine le secteur de la restauration rapide, avec un chiffre d’affaires cumulé – tous restaurants confondus – deux fois plus élevé que celui de son principal concurrent, Yum! Brands, lequel exploite notamment les marques Taco Bell, KFC et Pizza Hut», dit le rapport, selon lequel la marque dispose de 38.695 restaurants, dont 93% sont des franchisés et moins de 25% ont dû fermer en 2020.

Selon ReAct, la première source de recettes de McDonald’s ne vient ni des ventes de menus ni des recettes liées à la marque, mais des recettes tirées des loyers aux franchisés. .

3,15 millions de dividendes

Et au Luxembourg? Le rapport se concentre sur la France. Au Luxembourg, la dizaine de restaurants appartient à Moore Food, du nom de son propriétaire, et ont pour actionnaire McDonald’s Deutschland… immatriculée dans le Delaware.

En 2019, la franchise a enregistré un chiffre d’affaires de 15,5 millions d’euros et un bénéfice net après impôts de 3,15 millions d’euros. Ce bénéfice a été reversé sous forme d’un dividende, comme cela avait déjà été le cas en 2018 (2,49 millions d’euros). 

Moore Food a payé 9,4 millions d’euros de salaire à ses 481 employés, soit 19.626 euros par salarié.

Dernier point de comparaison, si l’on prenait la même méthode de calcul que celle que l’ONG utilise pour dire que chaque restaurant français apporte en moyenne 187.000 euros de bénéfices par an, on arriverait à 315.000 euros au Grand-Duché. Mais Moore Food indique dans son bilan annuel avoir un engagement hors bilan de 18 millions d’euros pour l’immobilier, en hausse de 33% par rapport à l’année précédente.

McDonald’s a changé son organisation après l’enquête déclenchée en 2015 par la Commission européenne contre les deux rulings signés avec le Luxembourg et qui l’exonérait de toute taxation. L’UE avait fini, en septembre 2018, par dire que ces arrangements ne posaient aucun souci, mais McD Europe Franchising avait déjà été radiée, fin 2016, au bénéfice d’une société dans le Delaware. Même la succursale de McD Europe Franchising, créée à ce moment-là, a quitté le Luxembourg en mars dernier.