Fondée en 2013, N26 est la première banque 100% mobile à avoir obtenu (et à opérer avec) une licence bancaire allemande complète de la part de l’autorité fédérale allemande de supervision financière, la Bafin. En 2021, la néobanque a bouclé un et compte huit millions de clients dans le monde.
«Nous avons constaté un changement massif dans le comportement des utilisateurs», a indiqué Maximilian Tayenthal, co-fondateur, CEO et COO de N26, lors d’une discussion avec , associé directeur de la société de capital-risque Ilavska Vuillermoz Capital (qui a investi dans N26), à l’occasion d’une conférence lors de Nexus2050, le 26 juin. Au lieu de se rendre dans une agence bancaire physique, les gens commencent à effectuer leurs opérations bancaires à l’aide de leur navigateur web ou de leur smartphone. Cette transition s’est déjà produite dans d’autres secteurs – les réservations de voyage se font désormais par internet et non plus dans les agences, les gens achètent et écoutent de la musique en ligne plutôt que de se rendre dans les magasins ou d’acheter des CD – et elle s’est produite beaucoup plus rapidement que dans le secteur bancaire.
Les clients se concentrent sur l’aspect et la convivialité des produits mobiles en ligne. Et «c’est notre créneau», indique M. Tayenthal, soulignant l’importance que la néobanque accorde à la fourniture de la meilleure expérience numérique possible. «Si l’on regarde les autres secteurs, ce ne sont pas les grands acteurs qui ont fait évoluer l’industrie», a-t-il affirmé. «Je pense que ce ne seront pas les grandes banques qui changeront réellement la façon dont les gens du monde entier effectuent leurs transactions financières quotidiennes.»
L’importance de l’évolutivité
«Lorsque vous développez une entreprise», commente M. Tayenthal, «vous devez prendre beaucoup de risques. Parmi les défis à relever, citons la collecte de fonds, la nécessité de convaincre les investisseurs, de maintenir l’agilité d’une start-up dans un environnement hautement réglementé et de recruter du personnel. Au fur et à mesure que le nombre de clients augmentait, le nombre de membres de l’équipe devait également croître. Cela s’accompagne d’énormes problèmes de croissance.» «Il s’agit d’attirer les meilleurs talents, de les retenir avec les bons outils et de développer une vision.»
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Dans le cas d’une start-up de commerce électronique, une grande partie de la mise à l’échelle intervient plus tard. Dans le cas d’une néobanque comme N26, en revanche, de nombreux éléments doivent être mis en place dès le départ: licences, rapports réglementaires, processus de connaissance du client, etc. Mais une fois que toute cette ossature est en place, l’évolutivité est plus facile. «L’évolutivité est un élément très important de notre concept.»
La technologie au service de la prévention de la fraude
M. Tayenthal souligne aussi que le KYC de N26 est «principalement externalisé». En ce qui concerne la prévention de la fraude et du blanchiment d’argent, «l’on peut faire beaucoup avec la technologie». La néobanque a investi environ 100 millions d’euros dans la conformité. Des modèles d’apprentissage automatique peuvent être utilisés pour identifier des groupes de clients et, en fonction de leur appétit pour le risque, différents niveaux d’examen peuvent être appliqués. «Le KYC ne s’arrête pas à la vérification. L’attribution d’un score de risque au client, par exemple, sur la base de la technologie la plus moderne, est certainement quelque chose qu’il faut développer pour maintenir l’évolutivité.»
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Nécessité de s’adapter aux clients
«Les applications et les services tels que Spotify, Netflix ou Amazon sont adaptés aux goûts des utilisateurs individuels», note M. Tayenthal, «mais les applications bancaires traditionnelles restent assez uniformes, quel que soit le profil du client.»
«Il faut que cela change. Si, par exemple, vous êtes un client qui a beaucoup d’argent sur votre compte, nous devrions vous montrer des produits d’investissement.» En revanche, «si vous êtes plus proche de zéro, nous devrions vous présenter les produits de crédit», a-t-il poursuivi. «C’est quelque chose de très intriguant et nous avons également investi.»
Cibler la nouvelle génération?
Des rumeurs font état d’une entrée en bourse de N26, potentiellement en novembre 2026 (il y a une coïncidence fortuite entre le nom de l’entreprise et la date), souligne M. Hengesch. Quel pourrait être l’avenir de N26?
Les marchés ont souffert l’année dernière et la situation est assez tendue, a répondu M. Tayenthal. Une «introduction en bourse est certainement une option intéressante, mais nous ne sommes pas pressés de le faire. Pour l’instant, nous attendons patiemment que le marché s’y prête. Cela dit, les marchés privés sont devenus incroyablement liquides et profonds. Au cours des deux dernières années, on a vu des entreprises prospères partout dans le monde rester privées beaucoup plus longtemps qu’auparavant.»
«Bonne nouvelle: l’entreprise sera rentable cette année et nous pourrons financer notre expansion grâce à nos propres bénéfices», ajoute-t-il.
Lorsqu’il s’agit de cibler la jeune génération, M. Tayenthal conclut que l’âge de l’utilisateur n’est pas nécessairement important, et ajoute que les utilisateurs de N26 lors de son lancement étaient plus âgés que prévu. «Nous avons réalisé que ce n’est pas l’âge qui compte, mais l’état d’esprit numérique.» «Lorsque vous voulez atteindre 20 ou 50 millions de clients en Europe, je pense que vous devez être la banque de tout le monde.»
Cet article a été rédigé par en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.