Ingénierie ou médecine? Médecin ou ingénierie? 2014, Munich. Trois Luxembourgeois se demandent, à 20 ans, ce qu’ils vont faire comme études supérieures. Maxime Allard et Rick Schneider choisissent la tech, Mathieu Klop la médecine. Dix ans plus tard, le trio s’est reformé autour de leur premier projet entrepreneurial, Helical, enregistré au registre du commerce en janvier mais qui a démarré quelques mois plus tôt.
Sixièmes d’un Fit4start qui ne prenait que cinq projets, le trio ne s’est pas démonté pour autant. «Aujourd’hui, tout le monde connaît les modèles fondationnels [un modèle d’intelligence artificielle de grande taille, entraîné sur une grande quantité de données non étiquetées, ndlr.] comme ChatGPT qui va donner une réponse en texte. Notre idée était de développer un modèle similaire sur des séquences d’ADN pour toutes sortes d’applications, notamment médicales», explique-t-il alors que son post sur Linkedin cartonne, signe de l’intérêt que la communauté lui porte.
Expliqué simplement, Helical serait un moteur que les Big Pharma ou les HealthTech feraient tourner avec leur propre carburant – les données médicales – pour accélérer – le développement de nouveaux médicaments ou la vérification de leur intérêt. «Notre technologie, à la fois en open source et en close source, proposera aussi un modèle de feed-back pour que les scientifiques ou les chercheurs qui l’utilisent puissent valider les résultats qu’ils obtiennent dans la réalité», dit-il.
Si la jeune entreprise a déjà levé un peu de fonds d’amorçage, elle finalise une première levée de fonds autour d’un à deux millions d’euros, indique l’ancien ingénieur d’IBM. Helical discute aussi avec Luxinnovation et le ministère de l’Économie. Mais surtout, elle a déjà signé le premier des cinq à dix partenariats qu’elle veut nouer pour se lancer avec une Big Pharma américaine. Elle a déjà intégré le programme d’accompagnement de start-up de LuxProvide et celui de Nvidia (Inception Program), elle a déjà été repérée par le Microsoft Funder Hub.
L’idée a germé il y a plus de cinq ans, chez IBM. «Nous aidions des entreprises à intégrer des modèles d’intelligence artificielle dans leur workflow. Je me suis aperçu que cette dimension-là devenait compliquée pour eux.»
Cinq ans plus tard, il est en quelque sorte le CTO de la start-up, Rick Schneider, le CEO, et en charge des finances et Mathieu Klop le Chief science officer. À quatre aujourd’hui, l’équipe grandira après la levée de fonds. Même s’il a quitté Circu Li-on à laquelle il donnera ponctuellement des coups de main, Maxime Allard devra, quant à lui, terminer sa thèse sur la robotique et l’intelligence artificielle ou comment intégrer des algorithmes évolutionnaires en robotique. Et la défendre. «J’ai toujours voulu devenir entrepreneur. Il fallait que j’essaie!»