Il s'agit de la première application web en luxembourgeois offrant à la fois une reconnaissance vocale pour la transcription automatique de la parole et une synthèse vocale permettant de convertir un texte écrit en parole.  (Photo: Shutterstock)

Il s'agit de la première application web en luxembourgeois offrant à la fois une reconnaissance vocale pour la transcription automatique de la parole et une synthèse vocale permettant de convertir un texte écrit en parole.  (Photo: Shutterstock)

Le Zenter fir d’Lëtzebuerger Sprooch (ZLS) et le ministre de la Culture, Eric Thill, ont présenté ce lundi 10 février, une plateforme qui transforme la parole en texte et le texte en voix grâce à l’intelligence artificielle. Cet outil vise à rendre le luxembourgeois plus accessible et inclusif. 

Le luxembourgeois entre dans une nouvelle ère numérique. Le 10 février, le ministre de la Culture, (DP), a levé le voile sur , une plateforme développée par le Zenter fir d’Lëtzebuerger Sprooch (ZLS). Sa promesse? Transformer la parole en texte et le texte en parole, grâce à des technologies de reconnaissance et de synthèse vocales dédiées à la langue nationale.

Après un premier galop d’essai en 2022 avec schreifmaschinn.lu, un prototype de reconnaissance vocale (speech-to-text), le ZLS a affiné son modèle pour le rendre plus performant et ergonomique. Résultat: une reconnaissance vocale plus précise, capable de mieux comprendre les nuances et les variantes régionales du luxembourgeois. Le système peut désormais traiter des enregistrements plus longs, avec un taux d’erreur réduit.

L’interface, elle, se veut fluide et intuitive, offrant la possibilité d’exporter les textes dans différents formats, avec horodatage intégré, «facilitant notamment la création de sous-titres pour les vidéos», précise le ministère de la Culture dans un communiqué. 

Max Kuborn, la voix du luxembourgeois numérique

Mais la grande nouveauté du site, c’est la voix. Plus précisément, celle de Max Kuborn, collaborateur de longue date de RTL, qui a prêté son timbre pour entraîner le moteur de synthèse vocale de la plateforme, baptisé Liesmaschinn. «Ce nouvel outil joue un rôle essentiel pour rendre la langue luxembourgeoise plus accessible et inclusive dans l’univers numérique», lance le ministère. «Il constitue notamment un support précieux pour le développement d’outils destinés aux personnes malvoyantes.»

Développé à partir des travaux de Marco Barnig, le moteur de synthèse repose sur un vaste corpus de textes et d’enregistrements du Luxemburger Online Dictionnaire (LOD). Il est capable de prononcer correctement des mots absents du dictionnaire, tout en conservant une intonation naturelle et fluide.

L’intelligence artificielle a «toutefois certaines limites»: les noms propres, les mots étrangers ou encore certaines abréviations qui ne correspondent pas aux conventions orthographiques et phonétiques du luxembourgeois peuvent parfois lui donner du fil à retordre, nuance le gouvernement.

Lors de la présentation de la plateforme, Eric Thill a salué «une avancée majeure dans le cadre du plan d’action pour la promotion de la langue luxembourgeoise». Avant de conclure sur un point clé concernant la protection des données: aucune information textuelle ou audio traitée n’est stockée sur le site.