Olivier Piraux: « La gestion de l’énergie ne figure pas nécessairement parmi les priorités pour la plupart des gens. » (Photo: Marion Dessard)

Olivier Piraux: « La gestion de l’énergie ne figure pas nécessairement parmi les priorités pour la plupart des gens. » (Photo: Marion Dessard)

À mi-chemin entre le laboratoire d’idées et la start-up, Nexxtlab a été lancé en février 2018 et a pour vocation de développer des solutions innovantes dans le domaine de la gestion énergétique dans un contexte marqué par l’essor de l’électromobilité. Explications avec Olivier Piraux, le CEO de Nexxtlab.

D’après vous, tout projet visant à faciliter la transition énergétique doit également prendre en compte le facteur humain. Pourquoi?

Olivier Piraux. – «L’acceptation humaine fait partie de nos trois axes d’activité, à côté du développement de solutions technologiques et de la création de nouveaux business models. Sans elle, tout projet est voué à l’échec. La gestion de l’énergie ne figure pas nécessairement parmi les priorités pour la plupart des gens. Pour inciter les citoyens à devenir davantage responsables de leur production et consommation d’énergie, nous pensons qu’il faut mettre en place des mécanismes qui servent également leurs intérêts.

Pouvez-vous nous donner un exemple de projet qui tienne compte de cette dimension?

«Notre projet ‘3D Flex’ adopte un modèle économique qui pousse les gens, au moyen d’incitants financiers, à investir à petite ou grande échelle dans des batteries ou des moyens de production décentralisés et planifiables et à mettre leur énergie à disposition du réseau au bon endroit et au bon moment. L’objectif est que les gens comprennent qu’utiliser leur énergie autoproduite ou stockée pour satisfaire uniquement leurs propres besoins n’est pas la méthode la plus rentable.

L’intelligence artificielle est de plus en plus présente dans la gestion des réseaux. En quoi peut-elle aider à mieux utiliser la capacité de réseau disponible?

«Imaginons une entreprise qui souhaite s’implanter dans un endroit où le gestionnaire de réseaux ne dispose pas forcément de la capacité suffisante pour lui garantir à tout moment la puissance dont elle a besoin. Plutôt que de mettre en route un chantier visant à déployer un câble plus puissant, la solution consiste à utiliser un système d’apprentissage automatique qui, à partir des données de consommation de la zone étudiée, va mieux répartir l’énergie disponible en fonction des besoins de l’entreprise en question. L’avantage du système est qu’il se perfectionne au fur et à mesure des situations rencontrées, apportant des réponses de plus en plus pertinentes.»