La maternité d’Ettelbruck fermera dès ce lundi pour une durée encore non connue. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

La maternité d’Ettelbruck fermera dès ce lundi pour une durée encore non connue. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le Centre hospitalier du Nord a décidé de fermer temporairement la maternité de son site d’Ettelbruck dès ce lundi. Le manque de pédiatres spécialisés en néonatologie impose cette décision.

La maternité d’Ettelbruck, qui dépend du Centre hospitalier du Nord (CHDN), sera fermée à partir de ce lundi et pour une durée encore non déterminée. La décision a été prise par le conseil d’administration du CHDN.

Elle fait suite à une pénurie de médecins spécialistes à laquelle le CHDN est confronté de longue date. Dans le cas d’espèce, la loi du 8 avril 2018 relative aux établissements hospitaliers et à la planification hospitalière prévoit qu’une maternité effectuant moins de 1.500 accouchements par an dispose 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, dans des délais compatibles avec l’intérêt de sécurité, d’un gynécologue-obstétricien, d’un anesthésiste et d’un pédiatre. Ces derniers doivent pouvoir prendre en charge le nouveau-né, notamment en cas de réanimation. Ce qui relève du champ de la néonatologie. Or, les pédiatres agréés «soulignent leur inaptitude à assurer ce type de prise en charge», tandis que «les pédiatres de ville interviennent essentiellement dans leurs cabinets».

Ces profils de néonatologiste étant rares, le CHDN est en pénurie. Les anesthésistes-réanimateurs sont régulièrement intervenus pour réanimer des nouveau-nés. Mais «ces médecins ne sont pas non plus des néonatologistes et ne peuvent pas continuer seuls la prise en charge intensive de ces enfants», souligne le docteur Paul Wirtgen, directeur général du CHDN. Deux fois par mois, il est aussi fait appel au Smur néonatal du CHL.

Mais la longueur des délais d’intervention impose parfois à l’anesthésiste-réanimateur du CHDN, faute de pédiatre-néonatologiste, de prendre en charge la mère et l’enfant. Ce qui constitue une situation à risque. «C’est évident que nous devons trouver une solution au plus vite afin d’assurer la meilleure prise en charge possible, non seulement au nord, mais aussi au niveau national. Aujourd’hui, le CHDN n’est plus en mesure d’assurer seul cette responsabilité», met encore en avant Paul Wirtgen.

La fermeture temporaire était donc la seule solution immédiate.

Une question sur cette situation a été déposée vendredi à la Chambre par le député (DP) à destination de la ministre de la Santé. Trois députés CSV ont fait de même, ce dimanche, en urgence.