La ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, , a longuement insisté sur ce point: le gouvernement n’a ni agenda secret ni projet de réforme des pensions. Elle renvoie à l’accord de coalition: «le dernier bilan technique du régime d’assurance pension du 26 avril 2022 a fait ressortir que le taux de cotisation actuel de 24% sera insuffisant pour payer le volume des pensions annuelles à partir de l’année 2027. Une large consultation sera organisée avec la société civile sur la viabilité à long terme de notre système des retraites, ceci afin de trouver un consensus à ce sujet». Consensus avec un C majuscule. «Le gouvernement n’a aucun projet de réforme dans ses cartons», a insisté la ministre. «Même pas des préférences.» Dont acte.
C’est cette consultation qui s’ouvre maintenant.
La table des convives
Une consultation en deux phases. À partir de lundi 7 octobre, la ministre va recevoir les «parties prenantes» du débat. À savoir le LCGB, l’OGBL, l’UEL, la Confédération générale de la fonction publique (CGFP), la FGFC (Fédération générale de la fonction communale) – «bien que la réforme de ces régimes spéciaux ne soit pas le sujet», a insisté la ministre –, l’Association des cercles d’étudiants Luxembourgeois (ACEL), la Fondation Idea, l’Association des compagnies d’assurance (ACA), le Conseil supérieur pour un développement durable, la Conférence nationale des élèves du Luxembourg, de Jugenrot (National Youth Council of Luxembourg), la Centrale paysanne luxembourgeoise et le Conseil national des finances publiques (CNFP).
Des rencontres qui ne seront pas nécessairement des one-shots, «ma porte restera toujours grande ouverte» détaille Martine Deprez. Des rencontres durant lesquelles chacune de ces associations rappellera ses positions.
L’appel au peuple
La nouveauté, c’est la dimension participative de la consultation. «Une démarche essentielle pour garantir que les décisions prises reflètent au mieux les besoins et les attentes des citoyens… Nous voulons inclure tout le monde, car le sujet nous concerne tous, les plus jeunes, les plus âgés, ceux qui financent le système et la jeunesse. Tous peuvent et doivent pouvoir participer, s’informer, et apporter leurs propositions et idées», a détaillé la ministre.
Concrètement, d’octobre à novembre, le grand public aura la possibilité de partager dès le 7 octobre via la plateforme dédiée www.pensioun.schwätzmat.lu ses suggestions sur les moyens sur la manière dont la viabilité de la protection vieillesse du Luxembourg pourrait être assurée à l’avenir début 2025. Cette plateforme sera de nouveau mise à contribution. On y trouvera un questionnaire élaboré par le ministère. Questionnaire élaboré à partir des consultations de l’automne. Nous entrerons alors dans une «phase de dialogue».
Les réponses à ces questionnaires seront synthétisées en grands thèmes afin de pouvoir être analysées par trois groupes d’experts. Des synthèses qui devraient être mises à disposition du grand public. C’est durant cette phase que tous les acteurs politiques, la Chambre des députés, les représentants des partis, et spécialement les représentants des partis de jeunesse seront sollicités indique la ministre.
Sensibilisation continue
Au milieu de l’année 2025 – avant la trêve estivale donc –, un événement de clôture «grand public» sera organisé. Ce n’est qu’à l’issue de celui-ci que l’on saura si le gouvernement estime qu’il faut agir. Et dans quel sens.
Sur toute cette période qui s’ouvre, le gouvernement développera des actions de sensibilisation du public sur la problématique des pensions. Des campagnes qui dévoileront sinon ses intentions au moins sa philosophie sur le sujet.