Marina Andrieu, managing director, et Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray, chairwoman, de Wide Andco. (Montage: Maison Moderne)

Marina Andrieu, managing director, et Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray, chairwoman, de Wide Andco. (Montage: Maison Moderne)

Marina Andrieu et Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray ont créé Wide Andco. Dans le cadre du dossier «Female Founders» de Paperjam, elles reviennent sur leurs parcours et leurs expériences en tant que fondatrices.

et  ont fondé Wide Andco en 2014. Les deux Françaises sont aujourd’hui respectivement managing director et chairwoman de la société qui œuvre dans le secteur du numérique et qui compte au total cinq employés.

Pourquoi avoir décidé de vous lancer et de fonder votre société?

Marina Andrieu. – «L’envie de créer ma propre activité et d’utiliser le numérique pour innover ainsi que de créer de l’impact, c’est-à-dire contribuer à créer un changement positif pour des milliers de personnes, en particulier des femmes.

Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray. – «L’envie d’entreprendre dans le digital, bien sûr, mais aussi de combler un énorme manque quant à l’accompagnement de milliers de profils laissés de côté dans ce domaine. Déjà il y a 10 ans, on anticipait un déficit en termes de profils qualifiés dans le numérique… Il fallait commencer à agir.

Quelles sont les qualités nécessaires pour fonder une société?

MA: «Du pragmatisme, de la persévérance et la capacité à gérer l’incertitude.

MALO: «Également de la sincérité, seule garante de la pérennité d’une démarche à impact.

Est-ce que le fait d’être une femme a impacté ou impacte encore votre expérience en tant que fondatrice?

MA & MALO: «Pour nous-mêmes, cela n’a jamais été un sujet. En revanche, pour de nombreuses femmes que nous avons accompagnées, c’est une réalité à laquelle il a fallu faire face. Ces barrières internes et externes vont d’une plus grande hésitation à se lancer dans l’entrepreneuriat, à un manque de confiance en soi et la peur de prendre des risques au détriment de la famille, en passant par une plus grande difficulté à lever des fonds ou à être prise au sérieux…

Pouvez-vous citer un événement ou une date marquante pour votre société?

MA & MALO: «Sans hésiter notre rencontre à l’été 2013 et ce qui a fait le succès de Wide ensuite: décider de s’associer plutôt que d’avancer seules.

Et début 2022, nous sommes devenues une société d’impact sociétal, Wide Andco, avec l’agrément SIS du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire.

Quelle est votre devise ou quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?

MA: «Nelson Mandela à dit ‘I never lose. I either win or learn.’ C’est un constat que j’avais déjà fait avant de découvrir cette citation: cela résume bien la trajectoire entrepreneuriale.

MALO: «‘L’intelligence, ce n’est pas ce qu’on sait, c’est ce qu’on fait quand on ne sait pas’, disait Jean Piaget, et cela correspond bien à notre état d’esprit: agilité, progression, humilité.

Qu’est-ce que vous avez découvert sur le monde du business, ou de manière générale, en devenant fondatrices?

MA & MALO: «La notion de temps est très relative. Nous travaillons clairement sur du long terme et investissons dans la durée. Mais il est vrai que tout prend plus de temps que ce que nous avions anticipé. Si on nous avait dit qu’il faudrait 10 ans pour être là où nous sommes aujourd’hui, aurait-on eu cette patience? Mais en nous retournant sur le chemin parcouru, quelle satisfaction! Un seul regret peut-être: ne pas avoir commencé l’aventure encore plus tôt.

Avez-vous une autre activité en parallèle de votre société? 

MA: «Je suis investie à temps plein dans Wide depuis 2016, après trois ans de bénévolat dans la structure. J’étais décidée à me lancer après mon retour de congé parental et j’ai fait en sorte de développer l’activité pour créer le job idéal. Aujourd’hui, je dirige aussi Wide Andco, notre société d’impact sociétal. Depuis 2023, je suis également administratrice indépendante pour une filiale du groupe Intesa San Paolo au Luxembourg, ainsi qu’à la Faculté d’arts, lettres et langues de l’Université de Lorraine.

MALO: «Wide est pour moi une activité parallèle et mon implication à toujours été bénévole. Mon job principal est d’être la directrice de la communication et du marketing d’Arendt, mais je suis également administratrice indépendante (Foundever, Fondation UP), et très impliquée dans des associations comme ILA (co-chair du Sustainability for Board Working Committee).

Quels sont vos projets et vos ambitions pour l’avenir?

MA & MALO: «Développer, au sein de Wide Andco, notre ‘impact web studio’, au service des entrepreneur(e)s et des projets à impact, en utilisant notamment les outils no-code. Lauréates de l’appel à projets ‘Aide à l’innovation sociale’ de 2023, nous avons des plans assez ambitieux pour développer ces nouvelles activités. Nous avons embauché notre première développeuse en 2023 et déjà servi nos premiers clients avec des sites web et ‘minimum viable products’.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam du mois de mars 2024, paru le 28 février 2024. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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