Compte tenu du poids de la place financière et de l’industrie des fonds d’investissement, les élections américaines sont regardées de près par les acteurs de la finance pour les mouvements qu’elles pourraient provoquer sur les marchés financiers.
«Il faut envisager les différents scénarios, mais le pire serait la contestation des résultats par un des deux candidats», estime Philippe Ledent, expert economist chez ING Belux. «Les marchés sont déjà très fragiles avec le rebond actuel de l’épidémie, l’incertitude que créerait cette situation ne leur conviendrait évidemment pas.»
Il faut envisager les différents scénarios, mais le pire serait la contestation des résultats par un des deux candidats.
Notamment parce que cette période de flottement retarderait encore le plan de relance que le pays attend pour sortir la tête hors de l’eau.
Second scénario: un des deux candidats remporte la présidence et la majorité dans les deux chambres. «Le fait qu’un candidat ait les mains libres apporte beaucoup de certitudes et pourrait dès lors soulager les marchés», précise Philippe Ledent.
Vague bleue ou rouge
S’il s’agit d’une «vague bleue» – Joe Biden rafle la mise –, les dépenses publiques augmenteront. Le candidat démocrate prévoit d’augmenter les soins de santé et entend faire monter le plan de relance à 3.000 milliards de dollars, contre 2.000 milliards chez les républicains. Ce qui serait perçu favorablement. Par contre, il devrait créer de nouvelles taxes et préserver la régulation actuelle.
«S’il s’agit d’une vague rouge», estime l’économiste d’ING, «on assistera à une vague de dérégulation de certains secteurs, comme l’énergie ou la finance, ce qui risque d’être vu positivement par les acteurs de ces secteurs».
Tous les scénarios intermédiaires, qui laissent un président sans majorité, créeront eux aussi de l’incertitude. «Ça ne fera que retarder le plan de relance, la ligne qui sera suivie ne sera pas claire. On pourrait alors percevoir effectivement des mouvements de correction», estime Philippe Ledent.