BioneXt Lab dit avoir initié des procédures juridiques à l’attention des instances européennes. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

BioneXt Lab dit avoir initié des procédures juridiques à l’attention des instances européennes. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le laboratoire Bionext Lab annonce se tourner vers les instances européennes pour dénoncer une concurrence déloyale dans l’octroi du marché du large scale testing.

Le directeur et fondateur de Bionext Lab veut faire entendre sa voix au niveau européen, annonce-t-il dans une lettre datée du 27 juillet adressée à la ministre de la Santé (LSAP).

Pour le , l’introduction des dans la phase 3 du large scale testing depuis la fin juin dernier constitue une concurrence déloyale vis-à-vis des laboratoires comme le sien qui ne peuvent appliquer cette gratuité et dont .

«Nous avons perdu une grande part de notre activité de testing réalisée dans le contexte de voyages et sommes dans l’obligation de procéder à la résiliation des contrats à durée déterminée», souligne, dans sa missive, le patron de Bionext Lab.

«Chacun est libre d’engager une action en justice en cas de divergence d’avis», rétorque de son côté le ministère de la Santé. 

Le résultat penche irrémédiablement en faveur exclusive du laboratoire sélectionné arbitrairement.

Jean-Luc Doursondirecteur et fondateurBionext Lab

Pour BioneXt Lab, il y aurait atteinte à la liberté de commerce et d’industrie, au principe d’égalité et au droit de la concurrence. «Ce n’est pas la gratuité des tests qui est le problème, bien au contraire nous la soutenons, mais le fait qu’elle ne puisse pas être proposée par tous les laboratoires», précise le responsable à Paperjam.

Les Laboratoires Réunis avaient été sollicités pour la première phase du LST, puis avaient répondu  en conservant le marché. «Dans la mesure où une seule candidature valable avait été reçue, un soumissionnaire unique avait été retenu sur base du cahier des charges élaboré», souligne d’ailleurs dans une réponse aux parlementaires CSV et .

De son côté, le docteur Dourson pointe dans sa lettre «l’évolution parfaitement anormale de ses résultats financiers sur l’année 2020» de son concurrent basé à Junglinster. En douze mois, ses revenus ont été triplés à 100,7 millions d’euros, tandis que son résultat publié est passé de 1,3 à 15,5 millions d’euros. Ni Bionext Lab ni Ketterthill n’ont, à ce jour, publié leur bilan annuel.

D’un système sur invitation à un mécanisme «open bar»

Initié , le large scale testing a d’abord accueilli des résidents et frontaliers pour un test de dépistage gratuit du Covid-19 moyennant un code d’accès reçu au préalable. Organisée dans 17 stations de tests à travers le Luxembourg, la première phase du LST a mené à , pour un coût de 31 millions d’euros.

La seconde phase a, quant à elle, coûté 56 millions d’euros avec une réduction de la par semaine dans huit stations jusqu’à la mi-mars 2021.

C’est là qu’a commencé la 3e phase du programme, prévue jusqu’à la mi-septembre, pour .

Après avoir observé une ruée sur les créneaux de réservation volontaire à l’approche des congés scolaires, les autorités ont revu leur copie pour le large scale testing au printemps, en et en les redirigeant vers les laboratoires d’analyses où les patients munis d’une prescription médicale venaient se faire dépister.


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Le phénomène a conduit la Direction de la santé à demander aux médecins de à leurs patients désireux de se faire dépister avant un voyage, car jusqu’alors toute prescription médicale donnait lieu à une prise en charge du test par la CNS.

Fin juin, le large scale testing a été réorganisé en , moyennant un rendez-vous préalable dans l’une des sept stations de tests. Les candidats au voyage peuvent ainsi se procurer un test PCR gratuit, de même que dans les centres commerciaux où le fait arrêt chaque jour de la semaine depuis juillet.

Autant de possibilités qui ont réduit la demande en tests dans les laboratoires privés. À titre d’exemple sur la journée du lundi 26 juillet, 6.060 tests PCR ont été réalisés sur la population résidente, dont un quart seulement sur ordonnance médicale. Pour la journée du 20 mai dernier, marquée par près de 15.000 tests PCR réalisés dans tout le pays à l’approche du congé de Pentecôte, près de 40% des analyses étaient réalisées sur ordonnance.

Un choix de réactif au commencement

Cette lettre adressée aux autorités n’est pas la première du Dr Dourson. En mai 2020, il avait cosigné une – le – pour dénoncer le choix des autorités de retenir pour le LST les tests de , que les Laboratoires Réunis étaient les seuls à être en mesure de traiter.

En juin dernier, c’est seul que Jean-Luc Dourson avait interpellé le Premier ministre,  (DP), et la ministre de la Santé,  (LSAP), au sujet de .

«Nous mènerons toutes les actions juridictionnelles nécessaires au rétablissement de la légalité», indiquait alors le patron de Bionext Lab, tout en précisant ne pas avoir porté plainte.

Désormais, il indique à Paperjam que «les procédures juridiques sont initiées» à l’attention des instances européennes, sans plus de précisions.