Avec son frère Paul, Marc Giorgetti est à la tête du groupe Félix Giorgetti depuis 1996. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Avec son frère Paul, Marc Giorgetti est à la tête du groupe Félix Giorgetti depuis 1996. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Après avoir conclu un partenariat stratégique avec CDCL, le groupe Félix Giorgetti a racheté la société Pianon afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre. 

La semaine dernière, le groupe Félix Giorgetti est entré à hauteur de 35% dans le capital de CDCL Construction dans .

«Nous avons déjà fait beaucoup d’associations par le passé et nos familles se connaissent très bien. L’idée est de partager les investissements à venir dans le développement de nos outils. Rien que l’année dernière, nous avons investi 25 millions d’euros dans notre équipement, la recherche et le développement ou encore l’innovation en matière de numérique, comme le BIM», explique , pour expliquer ce rapprochement stratégique avec CDCL. «Nous allons également pouvoir partager des stratégies logistiques. Il y a deux ans, nous avons investi 10 millions d’euros dans notre centre logistique à Leudelange. Nous pouvons donc générer des synergies au niveau de l’entretien de nos machines, par exemple», précise encore Marc Giorgetti.

Surtout, le groupe Giorgetti et le groupe CDCL veulent, ensemble, pouvoir faire face aux grands groupes étrangers sur un marché luxembourgeois de plus en plus concurrentiel. Car ces grands groupes étrangers se renforcent également, comme le montre le rachat de BAM Galère et BAM Lux par Thomas & Piron. «Nous sommes une entreprise familiale, sans actionnaires qui encaissent chaque année des dividendes. Nous gardons nos liquidités pour réinvestir au sein de l’entreprise, ici au Luxembourg. Nous savons également que ces entreprises sont attirées par les attraits fiscaux du pays et elles réinvestissent très peu au niveau local, contrairement à nous. C’est aussi ce qui explique notre croissance. Nous investissons et réinvestissons au Luxembourg pour garantir notre compétitivité», ajoute Marc Giorgetti.

D’ici cinq ans, nous allons voir partir 20 à 25% de la main-d’œuvre à la retraite. Si nous n’arrivons pas à pallier les départs, nous allons vers un réel problème.
Marc Giorgetti

Marc GiorgettigérantFélix Giorgetti

Pour en revenir au rapprochement avec CDCL, les deux frères, qui dirigent le groupe Félix Giorgetti depuis 1996, assurent qu’il s’agit «d’une volonté commune». «Les discussions autour de ce partenariat sont en cours depuis deux ans, mais elles se sont accélérées lors des deux-trois derniers mois», indique Paul Giorgetti. «Nous allons travailler trois ans ensemble, puis nous verrons comment le partenariat évoluera», poursuit Marc Giorgetti.

Pianon rachetée par Félix Giorgetti

Dans le même temps, le groupe Félix Giorgetti a racheté 90% de  Pianon, une petite entreprise de construction située dans la commune de Dippach, qui emploie tout de même une centaine de personnes. Un investissement motivé par le besoin en main-d’œuvre. «L’entreprise de construction Pianon possède une excellente main-d’œuvre et notre idée était de pouvoir en bénéficier dans un contexte de pénurie dans le secteur de la construction», explique Marc Giorgetti, avant d’ajouter: «Pianon est très compétitive sur les petits travaux de gros œuvre. La société gardera son ADN et son identité. Elle conservera son indépendance.»

Dans la construction, comme dans d’autres secteurs, les bras sont de plus en plus difficiles à trouver. Et cela ne s’améliorera sans doute pas dans les années à venir.

«Le problème est clair en regardant la pyramide des âges. D’ici cinq ans, nous allons voir partir 20 à 25% de la main-d’œuvre à la retraite. Si nous n’arrivons pas à pallier les départs, nous allons vers un réel problème. Et l’époque où il suffisait d’aller chercher la main-d’œuvre au Portugal est révolue. Dans toutes les entreprises de construction, la situation est la même. Il est de plus en plus difficile de trouver des jeunes pour travailler sur les chantiers. Pourtant, ce travail  n’est pas désagréable. Aujourd’hui, les ouvriers ne portent plus des sacs de ciment toute la journée. Nous avons des machines et des équipements modernes et performants, nous investissons dans la formation du personnel… Ce ne sont plus les mêmes conditions qu’il y a 20 ans», conclut Marc Giorgetti.