Marc Giorgetti appelle à comprendre l’urgence dans laquelle se trouve le secteur immobilier. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

Marc Giorgetti appelle à comprendre l’urgence dans laquelle se trouve le secteur immobilier. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/Archives)

«Accusé» d’avoir invité des politiques en pleine campagne pour les législatives (et ceux-ci d’avoir accepté), l’entrepreneur Marc Giorgetti s’est dit désolé et avoue que la date n’était pas bien choisie. Il invite à comprendre l’urgence dans laquelle se trouve le secteur immobilier: un recommandé est parti ce mercredi vers l’OGBL et le LCGB.

(Article actualisé jeudi 28 septembre à 9h avec la réaction des Pirates)

Un entrepreneur doit-il s’abstenir d’inviter des hommes politiques et des hommes d’affaires de premier plan à un dîner privé en pleine période électorale? À quel titre? Et les hommes politiques invités et en pleine campagne ne devraient-ils pas décliner d’eux-mêmes? En pleine déconfiture du secteur immobilier, le politique peut-il se passer des promoteurs immobiliers pour trouver des solutions et inversement? Et croit-on vraiment que les politiques ont besoin d’entremetteurs pour préparer la prochaine coalition?

Il y a à boire et à manger dans ces questions autour de l’éthique en politique et dans les affaires comme il y avait à boire et à manger dans la soirée au Naga à Mondercange que nos confrères de RTL ont décrite. Selon eux, y participaient l’ancien vice-Premier ministre et ministre de l’Économie (aujourd’hui administrateur entre autres du groupe immobilier Besix [LSAP], l’éternelle bourgmestre de Luxembourg-Ville , le vice-président du Conseil d’État , la tête de liste du CSV et les députés , et . «Tous à titre privé», ont-ils indiqué à nos confrères. Seuls les invités du LSAP et des Verts ne se sont pas rendus à la soirée.

«C’était une soirée purement privée et cela n’avait rien à voir avec la politique ni les élections législatives. J’ai mal choisi la date. Désolé!», nous a répondu M. Giorgetti. D’autant que s’il s’agissait de célébrer son anniversaire, c’était un peu tard, celui-ci tombant le 19 août.

«Pour voir des progrès dans la politique du logement, il faut briser le pouvoir des promoteurs et un homme ou une femme politique honnête ne se rend pas à un tel dîner, par respect pour les nombreuses personnes qui ne peuvent plus se payer un logement décent», ont aussitôt réagi déi Lénk, dans un communiqué. «Les Big Four et les avocats d’affaires importants rédigent la législation pour la place financière et les politiques boivent le champagne des mains des promoteurs, tandis que les ouvriers des chantiers se cassent le dos pour le salaire minimum et que les familles avec un salaire normal ne peuvent plus se payer un toit sur leurs têtes.»

Dans un communiqué dans lequel ils reprochent à M. Giorgetti de ne pas inscrit sur le registre de transparence de la Chambre des députés, les Pirates exigent «des éclaircissements sur cet incident! Nous exigeons également une transparence claire sur les affaires que l'État luxembourgeois a réalisées avec la société Felix Giorgetti ces dernières années. Après le scandale avec la société Oeko-Service Luxembourg concernant la question des super poubelles, il est clair pour nous, pirates, qu'il doit y avoir une transparence absolue dans les projets financés avec des fonds publics. Nous ne résoudrons pas la crise du logement en mangeant bien avec les grands propriétaires fonciers de Glas Wäi. Il est temps d’adopter une nouvelle approche de la politique du logement, avec de nouveaux visages et de nouveaux partis.»

Un recommandé à l’OGBL et au LCGB

Au titre de président du Groupement des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics, il a cosigné avec le président de la Fédération des entreprises luxembourgeoises de construction et de génie civil, , un courrier adressé en recommandé aux secrétaires généraux et secrétaires généraux adjoints de l’OGBL et du LCGB.

«Il est urgent d’agir» peut-on y lire «la maxime “one-size-fits-all” n’étant pas de mise et il est, pour nous, indispensable de discuter avec vous, sans perdre davantage de temps, des options suivantes (sans que l’ordre de l’énumération à suivre ne doive porter à conséquence):

1. Plan de maintien dans l’emploi sectoriel.

2. Accord sectoriel pouvant servir de modèle aux plans sociaux au niveau des entreprises.

3. Chômage partiel.

4. Situation dans l’intérim.

5. Divers.»

Les deux hommes leur proposent un rendez-vous le 4 ou 5 octobre, à 9h à la Chambre de commerce. Soit à la veille des élections législatives qui devront encore accoucher d’une majorité et d’un accord de coalition avant que le prochain gouvernement puisse commencer à s’occuper sérieusement de tenter de remédier au blocage accéléré par l’inflation et la hausse des taux d’intérêt.

Avant un message clair: «En l’absence de solutions rapides, nous risquons de voir de plus en plus d’entreprises déclencher la procédure du plan social au sein de leur entreprise, et ce sans autre cadre ni guidance sectorielle.»

Ventre affamés n’ayant pas d’oreilles, espérons que les entrepreneurs auront, malgré le risque de polémique, au moins prévu un petit-déjeuner…