En visite officielle aux côtés du Grand-Duc, en séance à la Chambre des députés ou à la Marche des fiertés, qu’il porte cravate ou foulard, lunettes de vue ou de soleil, (LSAP) apparaît toujours souriant. La bonhommie de l’eurodéputé, bien connue à travers le pays, pourrait bientôt l’être davantage au-delà des frontières, .
Le Luxembourg n’a plus eu de vice-président à Bruxelles et Strasbourg depuis Nicolas Estgen entre 1982 et 1984.
J’ai fait mes études à Vienne la rouge, une ville sociale-démocrate, cela m’a inspiré.
«Je veux contribuer à restaurer la confiance», explique-t-il, après . L’institution a «proposé des mesures. Il faut maintenant les mettre en musique pour ne pas que cela reste lettre morte».
Pour mémoire, les 14 vice-présidents font partie du Bureau qui fixe les règles de l’organisation européenne. Ils élaborent aussi l’avant-projet de budget et prennent en charge différents portefeuilles. «Nous verrons après le vote quelles seront les attributions de chacun», se projette-t-il. Peu importe celles dont il pourrait hériter, «la justice sociale et l’égalité sont des valeurs horizontales» qu’il compte bien défendre.
Philosophie, traduction et tourisme
Car ce sont ses convictions qui ont poussé l’homme au crâne dégarni et à la barbe grisonnante de 59 ans vers la politique. «Je viens d’une famille politisée», rappelle le fils de l’ancien député socialiste, Robert Angel, de sa voix posée. «J’ai été actif dès les années 1980 dans la lutte contre le Sida. J’ai fait mes études à Vienne la rouge (rotes Wien), une ville sociale-démocrate, cela m’a inspiré.» Il y décroche un diplôme de traducteur, en parallèle à un autre en tourisme, le tout après avoir étudié la philosophie.
Le natif de la capitale donne ensuite des cours au lycée technique Hôtelier Alexis Heck, à Diekirch, en marketing et géographie touristique. «J’ai été guide à l’âge de 16 ans et j’ai décroché mon premier job d’été au syndicat d’initiative de tourisme, maintenant Luxembourg City Tourist Office (LCTO). Je connais bien la ville et j’adore la montrer aux étrangers», expliquait-il . D’où sa casquette de président honoraire du LCTO, depuis 2010.
Politique, cuisine et natation
Rallier le LSAP dès ses 21 ans lui a semblé «très naturel». La suite s’écrit d’abord à la commune de Luxembourg où il est élu conseiller en 1994. Puis à la Chambre des députés qu’il rejoint en 2004. Il y a présidé la Commission des Affaires étrangères et européennes, de la Coopération, de l’Immigration et de l’Asile pendant sept ans.
S’il se félicite d’avoir pu y participer à l’organisation de la «dimension parlementaire de la présidence luxembourgeoise» de l’UE en 2015, concernant son bilan à la Ville de Luxembourg, il ressent une certaine déception. «Je me suis toujours battu pour plus de logements abordables. J’avais des idées trop novatrices à ce moment.»
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Par après, Marc Angel quitte ses fonctions locales et nationales , fin 2019. Au Parlement, il devient notamment co-président de l’Intergroupe LGBTI et vice-président de la Commission de l’emploi et des affaires sociales. Il se dit d’ailleurs fier d’avoir «été porte-parole pour [son] parti dans le dossier de la transparence salariale, qui vise à lutter contre la différence de revenus entre les sexes».
Ses activités à Bruxelles ne l’empêchent pas de rentrer chaque week-end, «dès le jeudi soir ou le vendredi matin», dans sa maison à Luxembourg-ville, où l’attendent son mari et son chat, Phœbe. Ou encore de cuisiner et de nager, «presque tous les jours», sourit-il.
Engagé, jovial et à l’écoute
Ceux qui ont travaillé avec Marc Angel le voient comme quelqu’un d’engagé. «Il se donne toujours à fond», décrit , co-président du LSAP. «Il vit les valeurs socialistes et européennes.» Il inspire son successeur à la ville de Luxembourg, (LSAP), par sa «sincérité sans contestation possible». «Il connaît très bien ses dossiers et les gens derrière. S’il fait de la politique, c’est avant tout pour les gens. Il n’a pas de façade.» Il est aussi apprécié au sein d’autres partis, à l’image du député DP qui reconnaît son «approche constructive».
Il y a peut-être des personnes qui ne sont pas d’accord avec lui, mais il est à l’écoute et essaie de comprendre l’autre dans son positionnement.
Dans les couloirs de la Chambre, «c’était un personnage sympathique, convivial, avec lequel on pouvait toujours rigoler», se souvient-il, sans pouvoir lui trouver de points négatifs. Dan Biancalana confirme sa personnalité «joviale» et son «grand cœur».
«Il y a peut-être des personnes qui ne sont pas d’accord avec lui, mais il est à l’écoute et essaie de comprendre l’autre dans son positionnement.» À côté de quoi «il adore la fête et le rosé pamplemousse», s’exclame Gabriel Boisante tout sourire.
De jour comme de nuit, Marc Angel se définit lui-même comme un «team player», qui n’aime ni travailler en solitaire ni «rester sur son canapé devant Netflix».
La «team» du Parlement européen sera-t-elle derrière lui? Réponse lors du vote, prévu mercredi 18 janvier, à midi. Il aura face à lui, selon Euronews, la candidate des Verts Gwendoline Delbos-Corfield et celle d’Identité et Démocratie, Annalisa Tardino.