Les trois syndicats représentatifs au niveau national veulent inciter le gouvernement à se positionner. (Photo: Paperjam/archives)

Les trois syndicats représentatifs au niveau national veulent inciter le gouvernement à se positionner. (Photo: Paperjam/archives)

C’est ce mardi soir qu’a lieu le rassemblement organisé par l’OGBL, le LCGB et la CGFP contre ce que les syndicats qualifient de «boycott patronal du dialogue social». Les militants sont conviés au chaud, à l’Alvisse Parc Hotel à Dommeldange. 

Après et , place à la démonstration de force pour les trois syndicats représentatifs au niveau national. Pas dans la rue mais à l’intérieur de l’Alvisse Parc Hotel à Dommeldange, et en fin de journée, à 19 heures.

«Ce n’est pas la première fois qu’on y organise une manifestation», souligne-t-on à l’OGBL. Le syndicat y avait en effet organisé des événements similaires. Comme en novembre 2014, lorsqu’il s’était opposé, aux côtés du LCGB et de la CGFP, aux mesures du Paquet pour l’avenir présenté fin 2014, ou encore lorsqu’il avait soumis ses propres propositions de «paquet social» un an après.

Dans une manifestation ou un meeting, c’est bien le message politique qui importe. Les trois syndicats comptent enfoncer le clou, devant un bon millier d’ouailles et de sympathisants, et montrer leur solidarité devant le coup porté, selon eux, par le patronat au dialogue social tripartite, spécificité luxembourgeoise

Un appel du pied au gouvernement

«L’UEL ne soutient plus le modèle luxembourgeois et remet en question les négociations sociales», déplorait le président de l’OGBL, , lors de la conférence de presse du 5 novembre. «Nos trois syndicats, eux, se positionnent pour le modèle social luxembourgeois, la paix sociale, le dialogue social, les conventions collectives et un modèle où des accords sont trouvés au niveau du droit du travail.» Tandis que le président du LCGB, , indiquait: «Nous avons besoin du CPTE (Comité permanent du travail et de l’emploi, ndlr) pour répondre aux défis énormes auxquels sont confrontés les salariés, et pas seulement en matière de digitalisation.»

Voué à sensibiliser les salariés, le mouvement vise surtout à provoquer une réaction franche de la part du gouvernement, qui a reçu séparément patronat et syndicats, sans pour autant vouloir jouer les arbitres – et surtout pas prendre parti. Pour l’instant en tout cas.

Le Premier ministre s’est borné à rappeler son soutien au «dialogue» , exhortant les partenaires sociaux «à parler ensemble plutôt qu’à parler les uns sur les autres».

Séparer le dialogue du programme gouvernemental

L’UEL, par la voix sans ambiguïté de son président , estime de son côté «[être] absolument pour le dialogue, mais nous voulons le séparer du programme du gouvernement». Le Comité permanent du travail et de l’emploi, lors duquel le patronat a exprimé sa volonté de changer de méthode, n’est pas selon le patronat un lieu de «négociations» entre partenaires sociaux, mais de «discussions».

L’UEL estime que les entreprises ont davantage perdu que gagné en matière de droit du travail lors des 40 dernières années, le dernier exemple étant les négociations sur la flexibilisation du temps de travail, un dossier dans lequel le gouvernement a modifié l’accord négocié entre partenaires sociaux pour donner l’avantage aux salariés. L’UEL préconise de se limiter à des discussions bipartites entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, laissant au gouvernement la décision finale.