Le CEO de Mangopay, Romain Mazeries, a annoncé ce mardi matin une nouvelle étape dans le développement de la fintech luxembourgeoise. (Photo: Archives Paperjam)

Le CEO de Mangopay, Romain Mazeries, a annoncé ce mardi matin une nouvelle étape dans le développement de la fintech luxembourgeoise. (Photo: Archives Paperjam)

Le CEO de Mangopay, Romain Mazeries, a annoncé au cours d’un webinar, ce mardi matin, que la fintech luxembourgeoise a dépassé le cap des 10 milliards d’euros de transactions.

Il lui a fallu quatre ans pour passer le cap du milliard d’euros de transactions. Puis deux ans pour passer celui de cinq milliards d’euros. Et un an pour atteindre les 10 milliards d’euros. Mangopay, filiale de Leetchi elle-même filiale à 100% de Crédit Mutuel Arkéa, est en plein décollage et a envie que cela se sache.

Née en 2012 dans le LuxFutureLab, la start-up compte aujourd’hui plus de 2.500 market places, d’acteurs du crowdfunding ou de fintech, à qui elle facilite la vie dans six pays. Elle emploie 150 personnes, contre 100 en fin d’année dernière.

«Face à nos ambitions, nous avons décidé de ne pas interrompre notre recrutement, malgré la crise», assure le CEO de , Romain Mazeries, joint par Paperjam après le webinar de ce mardi matin. «Notre activité a reculé de 70% pendant la crise. Certaines plateformes, dans le loisir, les services ou les transports, ont accusé le coup. Par exemple, un site de location de camping-cars ou un autre d’appartements n’avaient plus de clients.»

Nous restons plus modestes, parce que la fin de 2020 est encore assez floue!

Romain MazeriesCEOMangopay

Mais la fintech a complètement récupéré: en juin, son volume d’affaires a dépassé les 500 millions d’euros. Lissé sur un an, cela voudrait dire un volume de 6 milliards, contre 3,9 milliards l’an dernier, juste pour donner une idée.

«Nous restons plus modestes, parce que la fin de 2020 est encore assez floue! L’impact du Covid-19 risque d’être une crise économique sévère», explique le dirigeant de la start-up logée presque derrière le boulevard Royal.

Après un bénéfice de près d’un million d’euros en 2018, la fintech a perdu plus de trois millions d’euros l’an dernier. «Cela ne nous inquiète pas plus que cela. Nous avons continué à investir dans notre développement et nous visons la rentabilité à deux ans.»

Car Mangopay, qui réalise 70% de son chiffre d’affaires sur six pays, surtout en France, continue de prendre des parts de marché en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne et en Autriche.

Mangopay a procédé à une augmentation de capital de 10 millions d’euros sur les deux dernières années et a intégré à son conseil d’administration Philippe Sablot, jusque-là directeur juridique de Crédit Mutuel Arkéa.

Mangopay, ce champion européen qu’on attend? «On est dans la bonne direction, en tout cas, grâce à l’appui de notre actionnaire, Crédit Mutuel Arkéa. Mais il y a de la place pour plusieurs acteurs… si les règles étaient vraiment uniformisées pour favoriser l’interopérabilité. Car les fintech américaines peuvent s’adresser directement à plus de 300 millions d’utilisateurs, et ce n’est pas le cas en Europe.»

Arrivée au Luxembourg en 2012, Mangopay a une licence de monnaie électronique délivrée par la CSSF. «Un endroit stratégique», explique-t-il, «pour qui veut croître en Europe. Si je devais donner un conseil, je dirais à des fintech en B2B de se lancer dans plusieurs pays européens à fort potentiel en même temps et d’y aller vite!»