Les visites dans les maisons de retraite vont bientôt remplacer les appels en visioconférence, mis en place depuis le début de la crise du Covid-19. (Photo: Shutterstock)

Les visites dans les maisons de retraite vont bientôt remplacer les appels en visioconférence, mis en place depuis le début de la crise du Covid-19. (Photo: Shutterstock)

Les visites ont déjà repris dans certaines maisons de retraite. D’autres s’y préparent. Intimistes dans des parloirs ou simultanées dans de grandes salles, chacun sa technique.

L’heure est aux retrouvailles dans les maisons de retraite. Hier, la ministre de la Famille et de l’Intégration  (DP) a officialisé la Décision et organisation reviennent aux directeurs des établissements.

Cloison à 3.000 euros

Dans la maison de soins Beim Goldknapp à Erpeldange, les portes ont rouvert il y a déjà une semaine. «Nous avons aménagé une pièce spécifique où les gens peuvent se voir à travers une vitre en plexiglas», décrit Michèle Halsdorf, chargée de direction. Soit un investissement de 3.000 euros pour ses 116 résidents.

Les visites se font sur rendez-vous, pendant 20 minutes entre 10h et 12h ou entre 14h et 18h. La salle est désinfectée et aérée entre chacune. «Beaucoup ont déjà pu en profiter. Les gens attendaient cela depuis longtemps», témoigne-t-elle.

L’établissement accueille des résidents atteints de démence. «C’est difficile de leur expliquer pourquoi ils ne peuvent pas voir leurs proches», justifie Michèle Halsdorf. Selon elle, les visites ont déjà un effet bénéfique sur eux, d’un point de vue «cognitif et émotionnel». «Cela leur donne une orientation», précise-t-elle.

Lors de sa conférence de presse, Corinne Cahen n’a pas exclu la possibilité de se toucher avec des gants pour les personnes atteintes de démence. Mais Michèle Halsdorf ne souhaite pas perturber ses résidents en leur demandant de mettre des gants, et préfère garder un système de rencontres à distance. Elle trouve cependant dommage l’interdiction des visites pour les adolescents de moins de 16 ans. «Les petits-enfants, c’est quelque chose de très important pour nos résidents», estime-t-elle.

Pour ce qui est des cadeaux reçus de la part des familles, tout comme l’équipement médical, ils sont gardés «en quarantaine» pendant 24 heures avant d’être délivrés aux personnes âgées.

Sodexo a mis en place des . Elle a équipé sa maison de soins Op Lamp de Wasserbillig (81 résidents) et son logement encadré Konviktsgaart de Luxembourg-ville (105 appartements) de parloirs. Installés sous des tentes, ils séparent les personnes âgées de leur famille par une plaque en plexiglas. Le même système, mais à l’intérieur d’un container à 2.500 euros, a été installé dans son Cipa (centre intégré pour personnes âgées) de Niederanven (157 résidents). Ici aussi, les visites se font sur rendez-vous et après désinfection totale des locaux. Sodexo espère élargir le concept à d’autres de ses établissements (sept au total).

Visites simultanées aux Hospices civils de la Ville de Luxembourg

Dans les Hospices civils de la Ville de Luxembourg, les visites devront attendre la semaine prochaine. Les équipes mettent tout en place pour appliquer à la lettre les recommandations du ministère de la Famille en termes d’hygiène. «C’est un sacré travail logistique», raconte Patricia Helbach, directrice.

Elles se feront dans trois grandes pièces, sur 500m2 au total: la salle des fêtes et la salle d’activité pour les 185 résidents de Hamm, et la cafétéria pour les 100 ayant choisi l’hospice du Pfaffenthal. Trois à quatre parloirs individuels pourront se tenir dans chacune d’entre elles. Une astuce qui permet de multiplier le nombre de visites simultanées. Les espaces de retrouvailles seront séparés par des parois, empruntées à la mairie. À l’intérieur, une table permettra de garder deux mètres de distance. Résidents et visiteurs devront porter un masque. Les hospices en attendent 800 d’ici la fin de la semaine.

Une équipe dédiée s’occupera du nettoyage et de l’aération entre les visites. L’établissement compte prendre la température des invités avant leur entrée. Ils devront également signer une décharge certifiant qu’ils n’ont pas de symptômes du Covid-19.

Servior prépare son planning

Chez Servior, «c’est en cours de préparation. Chaque structure est en train de regarder comment faire au mieux pour que toutes les mesures d’hygiène soient garanties.» Le dispositif pourra différer d’un établissement à l’autre. «C’est une très bonne nouvelle, mais il faut rester prudent et ne pas aller trop vite», justifie le groupe. Il n’exclut pas que, sur ses 15 centres d’hébergement qui comptent 1.650 résidents, certains prennent plus de temps que d’autres. La grande majorité devrait reprendre les visites la semaine prochaine.