Les établissements pour personnes âgées se déconfinent progressivement. Ils permettent de nouveau les sorties depuis quelques semaines et les visites dans leurs jardins. (Photo: Shutterstock)

Les établissements pour personnes âgées se déconfinent progressivement. Ils permettent de nouveau les sorties depuis quelques semaines et les visites dans leurs jardins. (Photo: Shutterstock)

Les visites se poursuivent dans les maisons de soins, dans des salles dédiées ou dans des parcs la plupart du temps. Le gouvernement devrait annoncer des assouplissements la semaine prochaine. Visites en chambre ou ouverture des restaurants, chaque établissement porte des revendications différentes.

Bientôt plus de liberté dans les maisons de soins. (DP), ministre de la Famille et de l’Intégration, et (LSAP), ministre de la Santé, devraient annoncer de nouvelles recommandations dans le «courant de la semaine prochaine».

En attendant, les établissements continuent les visites en toute sécurité depuis leur .

Sorties sous contrôle

«Nous faisons de plus en plus de rencontres à l’extérieur, là où nous disposons d’un parc», illustre Servior, qui accueille 1.650 résidents dans ses 15 centres d’hébergement. Sinon, cela se fait dans une salle dédiée (salle des fêtes ou cafétéria réaménagée). Toujours pas d’embrassades: le port du masque et le respect des deux mètres de distance restent obligatoires. Les locaux sont désinfectés entre chaque visite, et les visites se font toujours sur rendez-vous. Lorsque le résident n’a pas la possibilité de se déplacer, il est aussi possible de se rendre dans sa chambre. Le visiteur doit signer un papier où il s’engage à respecter les gestes barrières.

On reste loin d’un retour à la normale selon Servior, puisque les familles n’ont pas l’autorisation de circuler librement dans les bâtiments. Mais «tout se passe bien. On a l’une ou l’autre famille qui trouvent que ça ne va pas assez vite et qui aimeraient embrasser leurs proches, mais la plupart restent raisonnables.»

Depuis les , les sorties ont aussi repris, uniquement dans le cas où «le résident comprend et peut appliquer les gestes barrières» chez Servior. Le chargé de direction prend cette décision, mais «toutes les demandes ont été, jusqu’à ce jour, autorisées», affirme le groupe. À leur retour, les personnes doivent écrire où elles sont allées pour pouvoir retracer leur parcours en cas d’infection. Beaucoup ont alors pu passer quelques jours chez leurs enfants ou retourner faire des courses.

Quels assouplissements sont attendus? Visites sans rendez-vous, fin des gestes barrières… Servior s’en remet à l’expertise du ministère, qui «dispose de toutes les données nécessaires» pour prendre les bonnes décisions. «Notre population est la plus vulnérable», rappelle le gestionnaire de centres d’hébergement pour personnes âgées. «Nous allons être au plus proche des recommandations.»

20 visites par jour

Dans ses sept établissements pour personnes âgées, Sodexo (630 résidents) privilégie aussi les visites au jardin. L’entreprise a également installé des , sous des tentes et dans des containers, ou des salles spécifiques. Dans tous les cas, il faut toujours prendre rendez-vous et respecter la distance de deux mètres. En moyenne, chaque établissement permet «une vingtaine de rendez-vous par jour» d’une durée d’une heure. Pourtant, cela n’a toujours «rien à voir avec la normalité», estime Anne Maas, directrice des activités seniors.

Si le résident souhaite sortir, le personnel fait le point avec lui avant sur le respect des gestes barrières et après pour vérifier qu’ils ont été bien appliqués. Si ce n’est pas le cas, il peut être placé en quarantaine.

Pour la semaine prochaine, «nous nous attendons à la reprise des visites en chambre», souffle Anne Maas. Pour l’instant, elles ne sont permises que si le résident est alité ou en fin de vie. «Nous sommes en train de voir comment nous pourrions organiser cela, selon les annonces du gouvernement.» Sodexo espère avant tout plus de précisions: «Le ministère dit que chaque gestionnaire peut prendre la responsabilité d’assouplir. Ce serait mieux si c’était plus clair.»

De bons résultats au dépistage massif

Rien de bien différent aux Hospices civils de la Ville de Luxembourg, qui comptent 285 résidents dans ses deux établissements. Salles des fêtes et d’activité ont été réaménagées en lieux de visite avec des parois pour diviser l’espace. Depuis la semaine dernière, les familles peuvent aussi se rencontrer dans les jardins. L’agenda pour les rendez-vous est «toujours complet», témoigne Patricia Helbach, directrice. Elle calcule 450 visites par semaine au total, d’une durée maximale de 30 minutes pour pouvoir «répondre à toutes les demandes». Les résidents souhaitant sortir le peuvent, mais ils doivent porter un masque à leur retour.

Pour la prochaine phase d’assouplissement des mesures, Patricia Helbach espère rouvrir la cafétéria aux visiteurs et permettre aux familles de se retrouver autour d’un verre. Et ne plus obliger les personnes démentes, pour qui c’est «compliqué», à porter un masque.

Si le gouvernement assouplit les règles, c’est peut-être parce que les premiers résultats du  en maisons de soins semblent positifs. Entre 80 et 95% des résidents et membres du personnel ont été testés au Covid-19 dans les établissements interrogés. Servior note «peu de résultats positifs». «Tous les indicateurs sont au vert, nous avons juste un résident sous surveillance», affirme le gestionnaire. Chez Sodexo, «tout le monde est négatif», d’après Anne Maas. Patricia Helbach se réjouit de son côté d’un seul salarié positif dans les Hospices civils de la Ville de Luxembourg, sans répercussion sur les autres grâce au respect des règles d’hygiène.