La directrice générale du Groupe Nuxe, Muriel Koch, a signé un partenariat de 834.000 euros avec Thomas Kallstenius, CEO du List. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

La directrice générale du Groupe Nuxe, Muriel Koch, a signé un partenariat de 834.000 euros avec Thomas Kallstenius, CEO du List. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le List et le géant français des cosmétiques Nuxe ont signé, jeudi, un partenariat pour développer de nouveaux principes actifs qui pourraient se retrouver dans les crèmes et produits du fabricant de la célèbre Huile Prodigieuse.

Et si l’on mettait une touche de Luxembourg dans les produits Nuxe? C’est en tout cas le pari du (Luxembourg Institute of Science and Technology) et du géant français des cosmétiques d’origines naturelles Nuxe, qui ont signé, ce jeudi, un partenariat inédit à bien des niveaux.

«C’est la première collaboration dans le domaine des cosmétiques pour le List», a expliqué le directeur du département Materials Research & Technology (MRT), Damien Lenoble. Pour la marque, cette alliance avec un laboratoire étranger est également une première, puisque, jusqu’à présent, ses 40 brevets ont été développés en interne, au sein de son laboratoire situé en région parisienne.

«Il y a une expertise complémentaire entre la science des matériaux du List et la connaissance de Nuxe dans les produits naturels et leurs applications cutanées», a résumé Eve Merinville, directrice Recherche et Prospective au sein de la Société de Recherche Cosmétique, une filiale du Groupe Nuxe établie depuis 2012 au Luxembourg.

Celle-ci emploie actuellement quatre salariés et est en charge de la propriété intellectuelle du fabricant de la célèbre Huile Prodigieuse. Son dernier exercice fait état, pour 2019, d’un bénéfice de 4,47 millions d’euros, après une perte de 775.860 euros publiée un an plus tôt.

La chimie verte en avant

Le projet de collaboration baptisé «Biomico» représente un investissement total de 834.000 euros, selon le CEO du List . «Ce projet témoigne de l’attractivité du Luxembourg comme hub de recherche et innovation», a-t-il surenchéri.

Les deux partenaires ambitionnent de développer un nouveau vecteur de principes actifs biosourcés innovant, sûr et efficace pour des produits cosmétiques naturels, et comme alternative aux vectorisations classiques et existantes comme les liposomes. En laboratoire, cela se traduit par l’absence de solvants et de nanoparticules, a démontré Jean-Sébastien Thomann, senior researcher & technology associate. Le scientifique se prépare, avec son équipe, à développer des solutions qui pourront, d’ici quatre à six ans, mener à un ingrédient cosmétique durable qui figurera dans la gamme du groupe français.

«Ce type d’innovation peut amener de nouveaux produits», selon Muriel Koch, directrice générale du Groupe Nuxe. Si elle a reconnu que son entreprise avait jusqu’à présent été attachée à sa propre infrastructure de recherche, elle a salué l’expertise du List, dont «les chercheurs peuvent aider notre équipe parisienne face aux aspects délicats du développement de produit, cela est très stimulant pour elle».

Le département Materials Research and Technology (MRT) du List centralise 125 projets de recherche et innovation avec plus de 200 collaborateurs. De son côté, Nuxe officie depuis plus de 30 ans dans la cosmétologie d’origine naturelle. Son produit le plus connu est l’Huile Prodigieuse, leader des huiles vendues en pharmacie. La marque affirme qu’un flacon de ce produit se vend toutes les 11 secondes dans le monde.