La start-up californienne Lyten va s’implanter au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

La start-up californienne Lyten va s’implanter au Luxembourg. (Photo: Shutterstock)

Lyten, start-up californienne qui ambitionne de produire des batteries lithium-soufre de nouvelle génération pour l’industrie automobile, va s’implanter à Bissen.

Lors du , le Premier ministre, (DP), en avait trop dit ou pas assez en évoquant l’arrivée d’un nouvel acteur sur le site de l’Automobility Campus de Bissen.

On sait désormais que la tête de liste des libéraux faisait référence à Lyten qui a officialisé son désir de s’implanter au Luxembourg à l’occasion de l’ouverture de l’édition 2023 de l’ en présence du ministre de l’Économie, (LSAP), de la ministre des Finances, (DP) et du Premier ministre.

Dans le détail, le gouvernement a signé un protocole d’entente avec la société américaine Lyten qui établira son siège européen au Luxembourg. Outre l’implantation de ses quartiers généraux européens, Lyten à l’intention de mener des activités R&D au Luxembourg et analysera la possibilité d’installer par la suite une usine pilote industrielle. Pour le moment, des discussions sont encore en cours pour une installation sur le site de l’Automobility Campus de Bissen.

Cette start-up californienne, implantée dans la Silicon Valley, est pionnière dans la production des matériaux à base de graphène tridimensionnel ajustable avec sa marque Lyten 3 D Graphene. Ces matériaux sont destinés à une vaste gamme d’applications, comme les matériaux composites légers, les capteurs et les batteries lithium-soufre de nouvelle génération qui sont utilisées dans les secteurs de l’aérospatial, de la défense et dans le secteur automobile. C’est d’ailleurs dans l’industrie automobile que Lyten souhaite se distinguer en développant des batteries au lithium-soufre.


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Contrairement à la batterie lithium-ion, qui équipe la quasi-totalité des voitures électriques, la batterie lithium-soufre, possède, selon Lyten, une densité d’énergie deux fois plus élevée.

Autre avantage, toujours selon Lyten, en utilisant le souffre – un élément abondant et moins polluant – au lieu d’éléments comme le nickel, le manganèse et le cobalt, les batteries seront moins lourdes. Un avantage essentiel pour l’industrie automobile lorsque l’on sait que le poids est un des facteurs les plus pénalisants en matière d’autonomie. D’ailleurs, Citroën, avec son , a construit ce SUV 100% électrique autour d’une réflexion intense sur l’allègement de la voiture de demain.

En septembre dernier, le potentiel de la technologie de Lyten a réussi à séduire les investisseurs puisque la start-up avait annoncé avoir réussi une levée de fonds de 200 millions de dollars.

Enfin, le soufre est également un élément moins coûteux et moins gourmand en matière première que le nickel, le cobalt ou le manganèse des batteries lithium-ion.

 Le ministre de l’Économie,  Franz Fayot  (LSAP) et la ministre des Finances,  Yuriko Backes  (DP) ont signé un protocole d’entente avec le  PDG et cofondateur de Lyten, Lars Herlitz.  (MFIN)

Le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP) et la ministre des Finances, Yuriko Backes (DP) ont signé un protocole d’entente avec le PDG et cofondateur de Lyten, Lars Herlitz.  (MFIN)

Stellentis a récemment investi dans Lyten

En juin dernier, lorsque le groupe Stellantis a annoncé miser sur Lyten, via son fonds de capital-risque Stellantis Ventures, la start-up californienne avait affirmé être en mesure de fournir des batteries à l’industrie automobile d’ici à dix ans. Stellantis Ventures a investi près de 100 millions d’euros dans dix start-up, dont Lyten, et un fonds orienté sur les innovations dans la mobilité de demain.

Pour le moment, Lyten possède une petite ligne de production à San José, en plus de quelques activités commerciales en lien avec sa technologie dans d’autres secteurs que l’automobile.

L’installation de Lyten au Luxembourg, montre que le pays souhaite également se positionner comme un territoire attractif pour l’industrie automobile. «Nous sommes très heureux qu’une entreprise pionnière telle que Lyten ait choisi le Luxembourg pour y établir son siège européen et développer ses activités en Europe. Lyten représente le type d’entreprises que nous souhaitons accueillir au Luxembourg pour positionner le pays comme un pôle d’innovation cleantech qui soutient la recherche privée, le développement et l’innovation dans nos secteurs économiques prioritaires. Ce nouveau projet confirme l’attractivité du Luxembourg pour de telles entreprises innovantes et à la pointe de la technologie», a déclaré le ministre de l’Économie, .

«Tout comme nous l’avons fait aux États-Unis, Lyten se réjouit de travailler avec les leaders de l’industrie en Europe afin de mettre sur le marché des applications disruptives et décarbonisantes, construites à l’aide de notre plateforme Lyten 3 D Graphene», a déclaré Lars Herlitz, PDG et cofondateur de Lyten avant d’ajouter: «La main-d’œuvre qualifiée du Luxembourg, sa longue tradition de collaboration au sein de l’Union européenne et les valeurs que nous partageons visant à devenir leader dans la transition vers une économie plus durable au niveau mondial font du Luxembourg un emplacement de choix pour Lyten afin d’y démarrer son expansion en Europe.»

Des gigafactories en Europe

Actuellement, 80% des batteries des véhicules électriques sont équipées en batteries chinoises. L’Union européenne veut réduire cette dépendance d’ici à 2030 en incitant ses États membres à favoriser l’émergence de gigafactories de batterie sur le continent. L’objectif étant de pouvoir produire entre 500 et 700 GWh. La France a déjà annoncé quatre projets d’usine de batteries pour un montant total de 5,2 milliards d’euros et 3.000 emplois. La France ambitionne de devenir le troisième producteur de batteries en Europe derrière l’Allemagne et la Suède. Le pays scandinave reste le leader européen en la matière grâce à Northvolt, développeur et fabricant suédois de batteries, spécialisé dans la technologie lithium-ion pour les véhicules électriques.