Les candidats qui prenaient trop de temps à répondre étaient sanctionnés par des cartons jaunes et rouges.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Les candidats qui prenaient trop de temps à répondre étaient sanctionnés par des cartons jaunes et rouges.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Ambiance studieuse à l’École de commerce et de gestion, mercredi matin, où 200 personnes ont assisté à la projection du film «Discount Workers» du réalisateur autrichien Christopher Patz. Un bon point de départ à la discussion entre les lycéens et les têtes de liste et représentants des partis en lice pour les élections législatives.

Assis côte à côte sur la scène, Liz Braz, qui représentait le LSAP; la ministre des Finances, (DP); les têtes de listes (déi Gréng) et (CSV); le candidat dans la circonscription du sud, (déi Lénk) et la tête de liste des Piraten, , ont répondu aux questions des élèves après le visionnage du documentaire «Discount Workers».

Ce film suit le combat d’une mère pakistanaise pour rendre justice à son fils et à plus de 260 autres victimes d’un incendie dans une entreprise textile de Karachi qui approvisionne la chaîne de magasin discount allemande Kik. Malgré elle, cette femme courageuse est devenue la porte-parole de la défense des droits des travailleurs dans le monde.

L’Initiative pour un devoir de vigilance, organisatrice de la projection, fédère 17 associations depuis cinq ans autour des droits de l’Homme, thématique brûlante pour les jeunes présents dans la salle.

Les élèves à l’écoute des candidats 

Pour respecter le temps de parole de chacun, les élèves ont eu une idée empruntée au monde footballistique: les cartons jaunes et rouges. Jaune si l’intervenant est arrivé à la moitié du temps. Rouge s’il l’a dépassé. Les représentants et candidats des partis se sont prêtés au jeu, amusés. L’audience, composée d’élèves de seconde et de première, était attentive aux réponses des candidats.

À la première question: «Pensez-vous que “Discount Workers” décrit des violations des droits de l’Homme? Et si oui, lesquels? La société Kik aurait-elle dû agir depuis de nombreuses années?», les participants ont répondu à l’unanimité «oui». Si la ministre des Finances a écopé du premier carton rouge, Luc Frieden a quant à lui reçu les premiers applaudissements de la salle. Chaque intervention des candidats a régulièrement été suivie de vivats modérés, de quoi réveiller ceux qui avaient toutes les peines du monde à cacher leurs bâillements.

Aux autres questions concernant «l’opinion générale sur les droits humains» des candidats et une éventuelle «législation luxembourgeoise sur les entreprises», les avis étaient plus nuancés. Les élèves ont paru surpris de voir que deux des six personnalités présentes, Yuriko Backes et Luc Frieden, prônaient une «présomption d’innocence» pour les entreprises.

Une «belle idée»

À la fin des questions, certains élèves en ont profité pour immortaliser la venue des candidats par une photo en leur compagnie. Interrogés, ils ont salué la «belle idée» de faire venir des personnalités politiques dans leur école. Les jeunes se sont dits heureux de pouvoir voir les représentants «en vrai». Dans l’ensemble, ils ont exprimé leur satisfaction à l’égard de ce type d’initiative.

Carlos, 19 ans, a souligné que cette rencontre permettait de mieux connaître «la personnalité des candidats». Sarah, sa camarade, trouve qu’il faut «saisir de telles opportunités pour s’informer et prendre des décisions éclairées en tant qu’électeur».

Les candidats, quant à eux, ont semblé avoir apprécié ce moment qui aura peut-être fait naître des vocations chez certains jeunes de l’assemblée.