Le Lycée Michel Rodange est en pleins travaux. (Photo: Nader Ghavami)

Le Lycée Michel Rodange est en pleins travaux. (Photo: Nader Ghavami)

Depuis 2017, le Lycée Michel Rodange est en travaux pour rénovation et extension. Une visite de chantier a été organisée pour découvrir les travaux en cours, aussi bien dans l’ancien bâtiment que dans la nouvelle construction.

Initialement construit en 1969 par Laurent Schmit (le même architecte que pour l’Athénée voisin), le Lycée Michel Rodange a dû déménager ses élèves pour permettre le chantier de rénovation et d’extension de l’établissement scolaire. Prévu à ses débuts pour 1.000 élèves, le lycée a rapidement été victime de son succès, accueillant 1.200 élèves et, depuis près de 20 ans, 1.400 élèves.

Le bâtiment vieillissant, il a été décidé en 2017 d’y réaliser des travaux de réaménagement, d’assainissement énergétique, de mise à niveau technique et d’agrandissement pour accueillir un programme correspondant mieux à l’enseignement dispensé. Ce projet, supervisé par l’Administration des bâtiments publics, a été confié au bureau Jim Clemes Associates, en collaboration avec les ingénieurs de Schroeder & Associés pour la statique et Felgen et Associés Engineering pour la technique. Les travaux paysagers sont confiés à Carlo Mersch ingénieurs-paysagistes.

Depuis juillet 2017, les étudiants ont quitté les locaux et sont hébergés dans les bâtiments provisoires dits «Blumm» sur le campus Geesseknäppchen à Luxembourg.

Une rénovation respectueuse

«Le bâtiment, qui a une forme de Z, a été très bien construit, avec des éléments préfabriqués en béton qui sont encore en excellent état», explique Carole Schmit, architecte en charge de ce projet pour les Bâtiments publics.

«Cela nous permet de conserver la structure du bâtiment et de valoriser plusieurs éléments typiques de cette époque de construction», explique l’architecte. Très peu d’amiante avait été utilisée dans cette construction, ce qui a évité des mises en confinement, toujours gourmandes en temps et en budget. Par contre, toute la technique du bâtiment nécessitait une remise à niveau. Une nouvelle isolation est apportée de l’intérieur et les châssis sont tous changés.

Une nouvelle toiture est également mise en place pour une meilleure isolation. «Toutes ces mesures permettent d’obtenir un bon rendement énergétique tout en préservant les caractéristiques architecturales de la façade», assure Carole Schmit.

Des modifications intérieures

Entre les ailes des bâtiments, des articulations servent à la fois de zones tampons en «split-level» afin d’absorber le dénivelé du terrain (qui est de plus de 9 mètres) et pour les circulations verticales. Ces dernières ont dû être démolies car en mauvais état et reconstruites en béton. Un ascenseur a été introduit dans ces cages d’escaliers, permettant de rendre l’ensemble de l’établissement accessible aux personnes à mobilité réduite.

Dans les salles de classe, les faux plafonds ont été supprimés et la structure en béton nervuré est laissée apparente. La recherche de lumière naturelle dans les couloirs a amené les architectes à créer de nouvelles ouvertures dans la partie haute des murs, permettant une introduction de la lumière en deuxième jour. Par contre, le sol en plaques de terrazzo est maintenu autant que possible.

Le hall d’entrée est la partie qui connaîtra le plus de changements. Il est libéré de certains espaces pour accueillir la bibliothèque, qui était précédemment à l’étage inférieur. Grâce à ces changements, les élèves pourront mieux se répartir à leur arrivée, entre le hall, la bibliothèque et la cafétéria, qui est accessible depuis le hall d’entrée via la passerelle.

Une extension pour les gros volumes

Afin de répondre aux besoins du lycée, une extension devait être construite. Elle est réalisée du côté de l’entrée d’autoroute et est reliée au bâtiment existant grâce à une passerelle couverte et fermée. Elle accueille la halle sportive, qui est semi-enterrée pour éviter que son volume n’écrase les bâtiments existants, et une salle polyvalente reliée à une nouvelle cafétéria. Cette dernière sera prolongée par une terrasse.

Au total, ce sont 6.000mrépartis sur deux niveaux qui viennent s’ajouter aux surfaces existantes. «Afin de répondre aux besoins très nombreux des associations, la halle sportive pourra également être accessible en dehors des horaires du lycée grâce à un accès séparé», explique Carole Schmit. La salle polyvalente et la cafétéria peuvent être reliées entre elles, et la cafétéria devient accessible depuis le hall d’entrée, et ce de plain-pied.

Une approche écologique

L’écologie est aussi prise en considération avec la mise en place de toitures vertes extensives et intensives, et la création d’un jardin pédagogique de 400m2 sur le toit de l’extension. Des panneaux photovoltaïques contribueront à la fourniture d’électricité.

Les abords seront également retravaillés. «Nous allons desceller le plus possible de surfaces et introduire de nouveaux cheminements et espaces verts», souligne Carole Schmit. «Le Lycée Michel Rodange est la première pierre du futur campus vert qui va voir le jour dans les années à venir», précise Jean Leyder, directeur des Bâtiments publics. «Ce réaménagement prendra plusieurs années, mais permettra d’introduire de nombreuses nouvelles surfaces vertes. À terme, il y aura aussi d’autres équipements qui seront mutualisés, comme un nouveau restaurant scolaire et un nouvel atelier pour l’entretien du site.»

Le budget de ce projet s’élève à 60 millions d’euros, et se répartit à 3/4 dans la rénovation, le dernier quart étant consacré à l’extension. Les bâtiments seront opérationnels pour la rentrée 2021, et les abords extérieurs suivront dans le courant de l’automne.

Le toit de l’extension sera verdurisé. (Photo: Nader Ghavami)

Le toit de l’extension sera verdurisé. (Photo: Nader Ghavami)