Les services publics vont encore se transformer avec le département ministériel dédié à la digitalisation. (Illustration: mast3r / AdobeStock)

Les services publics vont encore se transformer avec le département ministériel dédié à la digitalisation. (Illustration: mast3r / AdobeStock)

Avec son nouveau département ministériel entièrement dédié à la digitalisation, le gouvernement promet un coup d’accélérateur dans la transformation des services publics.

Plus d’une centaine de démarches peuvent être d’ores et déjà effectuées en ligne. Parmi les nouveautés, la possibilité d’effectuer une demande de vote par correspondance pour les élections européennes, ou encore de réclamer tout document issu d’une activité administrative (circulaires, études, comptes rendus d’un service de l’État).

Certaines démarches sont même totalement dématérialisées, comme l’obtention du permis de pêche ou la déclaration de son séjour à l’étranger au ministère des Affaires étrangères et européennes. D’autres, pourtant utiles, restent encore sous-utilisées. C’est le cas par exemple de la demande de changement de ses coordonnées bancaires auprès de la CAE (Caisse pour l’avenir des enfants). De leur côté, les entreprises utilisent encore très peu la possibilité de modifier la durée du temps de travail ou le contrat pour l’occupation d’élèves et d’étudiants.

Promouvoir l’usage des outils numériques

Comment expliquer le relatif désintérêt pour ces outils en ligne? Manque d’efficacité ou de simplicité? Déficit de notoriété? Appréhension? Défiance? Le Luxembourg vient de se doter d’un nouveau département ministériel qui devra répondre à ces questions.

Le Premier ministre, , le présentait d’ailleurs ainsi devant les députés en décembre dernier: «Si nous avons créé un nouveau ministère, c’est non seulement pour faire avancer le développement technologique général dans les domaines importants pour notre économie et développer de nouvelles stratégies permettant à notre pays d’avancer, mais aussi pour améliorer notre quotidien et les différents processus administratifs. Une grande partie des activités du ministère de la Digitalisation a pour objectif principal de faciliter la vie des gens.» 

Nos infrastructures sont robustes, nous investissons de manière conséquente dans la transformation numérique.

Marc HansenMinistre délégué de la Digitalisation

Xavier Bettel partage la responsabilité de ce ministère avec , ministre de la Fonction publique et désormais également ministre délégué de la Digitalisation. Selon ce dernier, le pays a tous les atouts pour parfaire sa mutation numérique: «Nos infrastructures sont robustes, nous investissons de manière conséquente dans la transformation numérique, nous possédons des data centers performants, le niveau de connectivité des Luxembourgeois est élevé, les usages digitaux sont développés», affirme-t-il.

«Mais pour aller plus loin sur le volet de l’e-gouvernement, on ne doit oublier personne. Cela doit être un projet inclusif». Ce sera la tâche du futur Haut-comité de la transformation digitale.

L’Estonie, l’exemple à suivre?

Dans ce domaine, un pays fait référence en Europe: l’Estonie. Une des explications de la réussite de cet État numérique tient à X-Road, une plate-forme informatique redoutablement simple, efficace et ultra-sécurisée grâce à son architecture décentralisée.

Au Luxembourg, d’après les services du ministère de la Digitalisation, le concept sur lequel repose peut être comparé à celui de X-Road: «Notre plate-forme transactionnelle ne possède pas de base de données centrale. Elle interroge à la volée les données issues des registres et fichiers officiels détenus par les différentes administrations», explique-t-on en interne.

MyGuichet.lu fonctionnerait comme une sorte de point d’accès qui permet aux citoyens et entreprises de consulter les informations qui les concernent auprès de telle ou telle administration. «Aucune de ces données n’est sauvegardée sur la plate-forme. L’espace privé de chaque utilisateur sur MyGuichet.lu est confidentiel et les mesures de sécurité mises en place empêchent toute consultation par de tierces personnes», précise encore le ministère.

La comparaison avec l’Estonie s’arrête là, car «chaque pays a ses spécificités», comme le rappelle Marc Hansen. Cela dit, le destin de l’emblématique nation numérique s’est récemment retrouvé lié avec celui du Luxembourg, qui héberge l’e-embassy estonienne, le premier établissement de ce genre au monde.