Le nombre de gérants de fonds alternatifs explose depuis l’adoption de la directive AIFM en 2013. (Photo: Shutterstock)

Le nombre de gérants de fonds alternatifs explose depuis l’adoption de la directive AIFM en 2013. (Photo: Shutterstock)

Le baromètre 2020 de l’Observatoire des sociétés de gestion, réalisé par PwC, met en lumière le boom des fonds alternatifs et l’attractivité de la Place en la matière.

Les sociétés de gestion sont incontestablement le poids lourd du secteur financier luxembourgeois. Elles emploient près de 6.000 personnes au Luxembourg et étaient assises sur près de 4.000 milliards d’euros d’actifs sous gestion fin 2019.

Dans son  (management companies), PwC en recense 317 (OPCVM et fonds alternatifs). Sachant que 17 des 50 plus grandes sociétés de gestion européennes sont implantées au Luxembourg.

Pour la première fois, PwC fait un focus particulier sur les fonds alternatifs tant ils ont le vent en poupe.

Certes, le total de leurs actifs sous gestion (126 milliards d’euros) est encore marginal par rapport aux OPCVM (3.441 milliards d’euros), mais leur nombre explose. Et leur percée, depuis , devrait se poursuivre dans le temps.

Fonds américains à l’affût

«Comme nous avons pu le noter ces dernières années, la tendance autour de l’alternatif s’est amplifiée, aussi bien du fait de structures régulées que de structures non régulées. Le Luxembourg en tant que Place de l’alternatif se confirme et se renforce», constate Bertrand Jaboulay, management company observatory leader chez PwC Luxembourg.

Les fonds de fonds, les fonds «fixed income» et les fonds «equity» font partie des véhicules d’investissement les plus prisés dans le secteur de l’alternatif.

Divers acteurs se positionnent sur le segment de marché de l’alternatif, qu’il s’agisse de nouveaux entrants ou d’opérateurs installés de longue date.

«Les acteurs traditionnels développent eux aussi de plus en plus de structures aux stratégies alternatives de type ‘private equity’, afin de répondre aux besoins du marché et à la demande des investisseurs», observe Bertrand Jaboulay. Ces derniers ont d’ailleurs un atout non négligeable: la force d’un M&G, d’un DWS ou d’un Credit Suisse réside dans leurs réseaux de distribution existants.

De nouveaux acteurs s’installent aussi au Luxembourg: «Le Brexit a contribué à l’établissement de fonds alternatifs , avec l’implantation de gestionnaires alternatifs américains, par exemple, qui ont été attirés par des structures luxembourgeoises comme les RAIF (reserved alternative investment funds) et les SCSp (sociétés en commandite spéciale), répondant parfaitement à leurs besoins», note Bertrand Jaboulay.

Recomposition du marché

La crise du Covid-19 ne sera cependant pas sans conséquences pour l’industrie des fonds. «Le Covid-19 a contribué à l’érosion des marges des sociétés de gestion. Il est possible que nous assistions à une future concentration du marché, via des rachats de sociétés ou de portefeuilles», anticipe Bertrand Jaboulay. Et des problèmes de liquidités pourraient aussi poindre.

Tandis que pour les ManCo, en particulier pour les nouveaux entrants. «Ces derniers partent d’une feuille blanche au Luxembourg. Ils ont et vont continuer d’avoir des besoins de recrutement», estime Bertrand Jaboulay.