Jean Asselborn a voté lors de l’élection des nouveaux membres du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Le Luxembourg a obtenu son siège avec 180 voix. (Photo: MAEE)

Jean Asselborn a voté lors de l’élection des nouveaux membres du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies. Le Luxembourg a obtenu son siège avec 180 voix. (Photo: MAEE)

L’Assemblée générale des Nations unies a élu, ce jeudi 14 octobre, 18 membres au Conseil des droits de l’Homme pour le mandat 2022-2024. Le Luxembourg, qui avait déposé sa candidature en décembre 2013, va y siéger.

Dans le grand bâtiment des Nations unies, à New York, juste en face de l’East River, le ministre des Affaires étrangères luxembourgeois (LSAP) a vu s’accomplir l’objectif qu’il s’était fixé en déposant une candidature en 2013: décrocher un siège au Conseil des droits de l’Homme pour le Grand-Duché.

Installé en Suisse, il se compose de 47 États membres des Nations unies, sur les 193 au total. Leurs mandats s’étalent sur trois ans et peuvent être renouvelés une seule fois de manière consécutive. Ce jeudi 14 octobre au matin, à New York, même si le Luxembourg était déjà passé à l’après-midi, l’Assemblée générale des Nations unies a élu (ou réélu pour certains) 18 membres pour un mandat allant de début 2022 à fin 2024. Sans grande surprise, puisque le nombre de candidats correspondait au nombre de sièges vacants.

Le retour des États-Unis

Le Bénin, le Cameroun, l’Érythrée, la Gambie et la Somalie entrent dans le groupe des États d’Afrique, composé également de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Libye, du Malawi, de la Mauritanie, de la Namibie, du Sénégal et du Soudan. Les Émirats arabes unis, l’Inde, le Kazakhstan, la Malaisie et le Qatar rejoignent Chine, Îles Marshall, Indonésie, Japon, Népal, Ouzbékistan, Pakistan et République de Corée dans les États d’Asie-Pacifique. La Lituanie et Monténégro rejoignent l’Arménie, la Fédération de Russie, la Pologne et l’Ukraine dans le groupe des États d’Europe orientale. L’Argentine, le Honduras et le Paraguay ont été élus ou réélus dans le groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes, qui se compose aussi de la Bolivie, du Brésil, de Cuba, du Mexique et du Venezuela. La Finlande, les États-Unis et le Luxembourg entrent dans le groupe des États d’Europe occidentale et autres États. Ils remplacent l’Autriche, le Danemark et l’Italie et rejoignent l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Luxembourg et Finlande ont reçu 180 votes, les États-Unis 168.

En janvier 2020, 117 États avaient déjà siégé comme membres du Conseil des droits de l’Homme. Ce n’était pas encore le cas du Luxembourg.

Un rôle d’alerte

Mais à quoi sert ce Conseil des droits de l’Homme? Il s’agit d’un «organe intergouvernemental du système des Nations unies chargé de renforcer la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le monde», se présente-t-il sur son site internet. Il a été créé en 2006 pour remplacer la Commission des droits de l’Homme de l’Onu. Il se réunit trois fois par an à Genève pour des sessions ordinaires, en plus de sessions extraordinaires lorsqu’il constate des violations des droits humains à traiter en urgence. Il publie alors des recommandations. Il sert principalement de système d’alerte sur de grandes crises mondiales, par exemple celle en depuis l’arrivée au pouvoir des talibans.

En présentant sa , le Luxembourg s’est engagé à «soutenir le renforcement et l’indépendance des organes conventionnels des droits de l’Homme des Nations unies». Sur le plan national, il a promis de «poursuivre des consultations régulières avec la société civile et les institutions nationales des droits humains». Il a défini quatre priorités: «l’appui à l’État de droit, à l’espace civique et aux défenseurs des droits humains et la lutte contre l’impunité», «le développement durable et l’action climatique fondés sur les droits humains», «l’égalité des genres et la lutte contre les discriminations» et «la protection et la promotion des droits des enfants».

Ce siège était attendu, après celui au Conseil de sécurité des Nations unies entre 2013 et 2014.

Des demandes sur le devoir de vigilance des entreprises

Amnesty International Luxembourg se réjouit de cette élection et affirme qu’elle sera «particulièrement attentive à ce que le gouvernement assume pleinement cette responsabilité». Le directeur de l’organisation non gouvernementale (ONG) au Grand-Duché, Olivier Pirot, ajoute: «Nous entendons saisir pleinement cette opportunité pour demander au gouvernement d’appuyer les revendications d’Amnesty International et les porter au sein du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies». Elle rappelle la nécessité d’obligations législatives relatives au devoir des entreprises en matière de droits humains, . Celle-ci répète, à l’occasion de cette élection, qu’il faut «aller au-delà de la bonne volonté», proposée par le .

Juste après son élection, le ministre Asselborn s’est déclaré conscient de la responsabilité confiée au Luxembourg: «Notre pays s’efforcera d’apporter une contribution utile aux travaux du Conseil des droits de l’Homme pendant le mandat 2022-2024, notamment dans nos quatre domaines prioritaires. Nous œuvrerons aussi pour que soit entendue la voix de nos partenaires de la société civile, indispensable au bon fonctionnement du Conseil des droits de l’Homme.»