Selon le récent rapport de l’OCDE sur l’éducation, les salaires des enseignants luxembourgeois restent de loin les plus généreux. C’est ici également que l’on dépense le plus d’argent par élève, alors que la part de PIB consacrée à l’enseignement est quasiment la plus faible.

Le récent rapport sur l’éducation –  – de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publié en milieu de semaine, a fait grincer pas mal de dents. Parce que, sur un document qui fait plus de 500 pages et traite de tous les aspects de l’éducation scolaire en comparant l’ensemble des pays de l’organisation, la plupart des commentaires se sont focalisés sur le salaire des profs.

Est-ce pour cette raison que le Luxembourg n’a pas fourni de données cette année? Le pays reste en tout cas absent de la plupart des graphiques, poussant la moyenne OCDE vers le bas.

Selon les données dont l’OCDE dispose, il n’y a évidemment pas photo. Parlant des États qui offrent les salaires les plus généreux, le rapport pointe des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas et le Canada. Des pays où les salaires statutaires annuels bruts sont au-dessus de 60.000 dollars (51.000 euros selon les conversions de l’OCDE pour respecter les parités de pouvoir d’achat).

Sans avoir les chiffres luxembourgeois de cette année, le rapport précise quand même que le Luxembourg est, lui, bien au-dessus de cela, à plus de 100.000 dollars.

Et de fait, si l’on analyse le graphique inséré dans le rapport, qui compare le salaire statutaire des enseignants du premier cycle du secondaire à différentes étapes de leur carrière – basé sur des chiffres de 2018 –, on voit que le salaire en début de carrière au Luxembourg (à qualifications minimales) est quasiment à la hauteur de celui de fin de carrière des enseignants de nombreux autres pays.

De cela découle que le Luxembourg est aussi le pays qui consacre le plus gros budget par élève. Entre 6 et 15 ans, les dépenses cumulées atteignent quasiment 200.000 dollars par enfant (voir graphique). C’est 25% de plus que l’Autriche, qui arrive en seconde place.

Privilégier l’éducation au niveau budgétaire est un objectif louable pour un gouvernement. Les chiffres montrent qu’étant donné les moyens dépensés, le Luxembourg a fait le choix de consacrer beaucoup de moyens à l’éducation.

Mais, toujours selon les chiffres de l’OCDE, cette politique n’a pas vraiment demandé un effort particulier. Après la Russie, le Grand-Duché est en effet le pays de l’OCDE qui consacre le plus faible pourcentage de son PIB au financement des établissements d’enseignement.

En reprenant les dépenses du primaire au tertiaire, le Luxembourg a dépensé un peu plus de 3% de son PIB en 2017. La moyenne de l’OCDE est proche de 5% et le premier de la classe, la Norvège, consacre près de 6% à l’avenir de la jeune génération.