Bien qu’il reçoive , le Luxembourg apparaît comme le pays qui bénéficiera le moins du voté mardi dernier à Bruxelles, selon une . La banque au lion a calculé le ratio entre les montants des subventions prévues pour 2021 et 2022 par pays et leur PIB en 2019: il s’avère que le Grand-Duché est le moins bien loti des 27 pays membres de l’UE, juste derrière l’Irlande et le Danemark, avec moins de 0,3% seulement. À l’inverse, la Croatie (8%), la Bulgarie (7,1%) et la Grèce (6,8%) apparaissent comme les plus privilégiés.
Mardi, au lever du jour, les dirigeants européens se sont mis d’accord sur un plan de relance européen de 750 milliards d’euros, divisés en 360 milliards d’euros de prêts et 390 milliards d’euros de subventions allouées aux États membres. 70% de l’enveloppe est prévue pour être distribuée en 2021 et 2022, sur base des critères que sont la population du pays en 2019, le PIB par habitant en 2019, et le taux de chômage entre 2015 et 2019.
La Grèce plus gâtée par Bruxelles que par Athènes
Le senior economist d’ING Bert Colijn se demande si les pays les plus vulnérables sont bien les bénéficiaires principaux de ces subventions, et là, la banque compare la sévérité et la durée des mesures de confinement avec le ratio subventions/PIB. Sa conclusion? Il y a peu de lien entre ces paramètres, et les subventions ne sont donc pas fortement liées à la sévérité du confinement.
Par contre, le chercheur écrit que l’argent pourrait bien se retrouver là où il est le plus nécessaire, sur base d’un indice de vulnérabilité calculé par ses soins. Quant à savoir si ce réapprovisionnement de la trésorerie aura un impact significatif sur la reprise, «seule la Grèce recevrait davantage du fonds de relance que des injections budgétaires nationales, alors que la plupart des autres économies reçoivent beaucoup moins que ce qu’elles ne s’engagent déjà à verser», souligne le rapport.
La plupart des autres économies reçoivent beaucoup moins que ce qu’elles ne s’engagent déjà à verser.
Bert Colijn estime aussi que le timing est plutôt mal choisi pour maximiser l’impact sur la reprise. Car, si la plupart des mesures prises à l’échelle nationale visent à relancer dès maintenant la machine économique, celles décidées par Bruxelles n’arriveront qu’à partir de 2021. «Cela ne contribue pas à la stabilité dans la profondeur de la crise elle-même», pointe le senior economist, en soulignant que le Conseil budgétaire européen a déjà alerté sur ce point.
Les écarts de production confirment cela: l’économie fonctionne en deçà de son potentiel, ce qui donne un sens à la relance budgétaire, et cela, dès aujourd’hui. «Il est peu probable que le fonds de relance soit un véritable facteur de changement pour la reprise économique dans la plupart des économies», écrit l’économiste, avant de conclure de ne pas sous-estimer néanmoins son impact. «Il est certes utile dans la phase de relance, mais sa taille est inférieure à celle de la plupart des plans nationaux de dépenses d’urgence, et son déboursement est assez tardif pour en faire un véritable tournant en matière de croissance», conclut-il.