Juste avant 15h ce lundi, le Grand-Duc Henri a appuyé sur le gros bouton rouge, dans les locaux d’IEE, à Bissen, pour marquer le lancement de Meluxina, le HPC du Luxembourg. L’infrastructure de 30,4 millions d’euros est née d’une volonté politique exprimée il y a cinq ans.

«Meluxina va pouvoir commencer à nager.» Le Premier ministre, (DP), lâche un petit éclat de rire très bref, assumant la référence du nom du HPC à l’histoire de l’origine du Luxembourg et de l’amour entre le comte Siegfried de Luxembourg et la sirène Mélusine. Dans les locaux d’IEE, ce lundi, le chef du gouvernement se félicite de «l’accomplissement d’une tâche que nous nous étions tous donnée il y a trois ans. Mission accomplie!»

L’occasion est belle pour le Premier ministre de rappeler qu’une fois encore, le Luxembourg en profite pour se renouveler, comme il a su le faire après la sidérurgie, après le développement des services financiers et après «l’extraction dans l’espace».

«Ce n’est pas une révolution», nuançait-il, en se disant «fier de notre passé, fier de ce que nous faisons et fier de préparer le futur. Personne n’a le droit de se plaindre, tout le monde vit une situation particulièrement délicate avec le Covid-19», disait-il.

Après lui, le ministre de l’Économie, (LSAP), rappelait que la discussion autour des HPC – «high performance computing» ou supercalculateurs – avait commencé à quatre avec la France, l’Italie et l’Espagne. Et que la particularité du HPC luxembourgeois est qu’il n’est pas seulement mis à la disposition de la recherche, mais aussi du monde industriel. «Nous avons identifié 750 potentiels acteurs qui pourraient l’utiliser et 20% qui auront un intérêt très fort», dans l’industrie, les télécommunications, la finance, la santé, l’éducation, la construction, la logistique ou le commerce.

Le HPC luxembourgeois, capable de réaliser 10 millions de milliards d’opérations par seconde (10 pétaflops), est dans le top 30 mondial. Il sera dans le top 20 mondial en termes d’efficacité énergétique – il est alimenté exclusivement par de l’énergie verte issue en partie de Kiowatt, une centrale de cogénération approvisionnée par du bois de rebut –, a promis M. Fayot, qui a aussi précisé que Meluxina ne sera pas seulement un calculateur, mais aussi un centre national de compétences pour aider les entreprises et les chercheurs à se l’approprier.

Pour le président du conseil d’administration de LuxProvide, société créée sur mesure pour gérer le HPC, , «nous sommes prêts à servir nos clients (…) selon un business model unique», fait de cinq composantes: le HPC acheté à Atos est de classe mondiale; il est centré sur les besoins de l’industrie; il est accompagné de services et n’est pas seulement une structure de calcul et de stockage de données; il est dans un environnement de confiance et de fiabilité et il est intégré dans un écosystème européen d’excellence.


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Il y a un mois, l’initiative commune européenne en faveur du HPC a lancé un appel aux candidats pour tester le supercalculateur, opportunité qu’ont saisie 38 acteurs. , dont le siège se situe aussi au Luxembourg, est une initiative cofinancée par la Commission européenne et 28 pays, dont le Luxembourg, qui a pour but de doter l’Europe d’un écosystème et d’une infrastructure de calculateurs à haute performance (HPC) de classe mondiale. En juin 2019, suite à un appel à projets, EuroHPC a sélectionné huit sites, dans des États membres différents, qui vont héberger des supercalculateurs.

«L’EuroHPC JU est particulièrement attachée à MeluXina puisque ce supercalculateur est situé au Luxembourg, qui accueille également le siège de cette entreprise commune. Malgré les défis posés par la situation de COVID-19, l'EuroHPC JU est dans une phase d’expansion et d’accélération forte, MeluXina étant le deuxième supercalculateur inauguré en seulement trois mois. Nous voyons aujourd'hui les fruits du travail de l'EuroHPC JU et des investissements de l'Europe dans notre avenir technologique. Grâce au travail inlassable de LuxProvide, le supercalculateur MeluXina est pleinement opérationnel et augmentera considérablement la puissance de calcul actuellement disponible en Europe» a commenté le directeur exécutif d’EuropHPC JU, Anders Dam Jensen.

À la différence de Mélusine, heureusement, Meluxina ne va pas disparaître dans l’Alzette. Elle disparaîtra des yeux du grand public, dans le data center de LuxConnect, pour des raisons évidentes de confidentialité des travaux qui lui seront confiés.