Claude Meisch et Franz Fayot ont posé pour la postérité sur le sol lunaire du premier lab luxembourgeois de l’espace, après avoir présenté le Space Campus. (Photo: Maison Moderne)

Claude Meisch et Franz Fayot ont posé pour la postérité sur le sol lunaire du premier lab luxembourgeois de l’espace, après avoir présenté le Space Campus. (Photo: Maison Moderne)

Les ministres de l’Économie et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Franz Fayot et Claude Meisch, ont présenté ce mercredi 3 août à l’Université du Luxembourg le Space Campus, annoncé à Dubaï. Un campus réparti sur deux sites, à Kockelscheuer et à Belval, «futur centre de gravité de l’écosystème spatial luxembourgeois».

Deux Luxembourgeois ont marché sur la Lune. Sur l’ersatz de Lune du premier lab de l’espace du SnT. En derbies et costume cravate. Sans que l’on sache lequel s’était glissé et lequel avait préféré Neil Armstrong. Mais le ministre de l’Économie, (LSAP), et le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, (DP), ont posé pour la postérité, à l’heure où la stratégie lancée en février 2016 par atteint son orbite.

Avec la présentation de ce qu’ils appellent le «futur centre de gravité de l’écosystème spatial luxembourgeois», un Space Campus dédoublé en un campus pour les entreprises à Kockelscheuer et un autre, pour la recherche, à Belval, il ne reste plus qu’à régler la question de l’accès des start-up à la commande publique, comme c’est le cas aux États-Unis avec les commandes de la Nasa, pour que tout soit en place: législation (2016), Agence spatiale luxembourgeoise (2018), Centre européen d’innovation pour les ressources spatiales au sein du List (2020), fonds d’investissement (2020), intégration de start-up de l’espace dans Fit4Start (2019), master interdisciplinaire dans le domaine de l’espace à l’Uni (2019), recherche, accords avec l’Agence spatiale européenne et toute une série d’agences nationales, et, donc, campus de l’espace.


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Le premier Space Campus, d’une surface de 6,6 hectares, sera situé dans le ParcLuxite, dans la forêt de Kockelscheuer, et hébergera des activités liées aux entreprises, le siège de l’Agence spatiale luxembourgeoise et un incubateur, qui sera confié aux bons soins du Technoport.

Le campus de Kockelscheuer en 2024 ou 2025

Ce sera la troisième phase d’aménagement de l’ancienne poudrerie du Luxembourg, qui accueillait autrefois 53 bâtiments pour la fabrication des explosifs nécessaires aux mines de fer, a expliqué son administrateur délégué, Venant Krier, après les arrivées d’Accumalux, puis de Schroeder & Associés et Losch, de Kleos Space – par pur hasard –, ainsi que de Stoll Trucks, dans un parc d’activités qui compte aussi un restaurant, un parking moderne et une crèche.

Une aubaine pour la commune de Roeser, saluée par son bourgmestre, Tom Jungen, qui a promis d’aller aussi vite que possible pour finaliser son PAP. Soit 2024 au mieux, voire plutôt 2025, a indiqué le ministre de l’Économie. Les discussions sont encore en cours avec les propriétaires du ParcLuxite pour finaliser un bail assez long pour permettre aux projets de voir venir.

L’espace a un potentiel énorme. Ce campus doit aussi permettre de gagner en fertilisation croisée.
Franz Fayot

Franz Fayotministre de l’Économie

M. Jungen a aussi expliqué discuter avec les autorités et la Ville pour rendre cette nouvelle zone d’activité mieux connectée aux moyens de transport, que ce soit avec une hypothétique ligne du tram ou une piste multifonctionnelle pour la mobilité douce, à cet endroit aujourd’hui très fréquenté par les frontaliers français qui se rendent vers le cœur de la capitale ou la Cloche d’Or.

Les deux ministres ont visité les cinq labs de l’espace – sur notre photo, celui des CubeSats –, une infrastructure unique au monde, aujourd’hui installée au Kirchberg, mais sur le campus de Belval demain. (Photo: Maison Moderne)

Les deux ministres ont visité les cinq labs de l’espace – sur notre photo, celui des CubeSats –, une infrastructure unique au monde, aujourd’hui installée au Kirchberg, mais sur le campus de Belval demain. (Photo: Maison Moderne)

Le deuxième campus, lui, sera construit à Belval, sur 69 ares, et pour aller jusqu’à 1,9 hectare pour le volet éducation, dont le space master, tous les projets de recherche et le Centre européen de compétences. Les cinq laboratoires, infrastructure unique au monde, seront eux aussi transférés du Kirchberg à Belval, où ils auront plus de place, ce qui tombe bien puisque de nombreux acteurs de premier plan du spatial ont déjà recours à l’expertise très pointue de leurs chercheurs.

Nouvelle stratégie l’automne prochain

«Il faut avoir le souffle long», a commenté le ministre de l’Économie. «Tout le monde reconnaît aujourd’hui la pertinence de notre stratégie. L’espace a un potentiel énorme. Ce campus doit aussi permettre de gagner en fertilisation croisée», des idées et des hommes, où le public et le privé s’entendent très bien, comme en témoignent les 75 acteurs qui emploient près de 1.200 personnes… et où la concurrence avance, elle aussi, à grands pas et avec de grandes ambitions.

C’est pour cela que le Luxembourg reverra sa stratégie sur les ressources de l’espace à l’automne prochain, en conseil de gouvernement, pour lui donner une nouvelle impulsion: seront mieux prises en compte les aspirations à la rendre plus durable, plus respectueuse de l’environnement, fût-il spatial, plus inclusive aussi. Ce sera un plus grand petit pas pour l’Homme et un encore plus grand pas pour l’humanité…