Pour le CEO de Lyten Dan Cook (à gauche), Lex Delles, Xavier Bettel et Gilles Roth étaient aux petits soins. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Pour le CEO de Lyten Dan Cook (à gauche), Lex Delles, Xavier Bettel et Gilles Roth étaient aux petits soins. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Lyten, la start-up américaine, qui avait annoncé en fin d’année l’établissement de son siège européen au Luxembourg va profiter de l’investissement pour poursuivre ses recherches et valider ses proof of concept et proof of performance avec le marché local. Une unité de production n’est pas exclue.

L’annonce de cette montée au capital d’une start-up installée à San José, en Californie, aura mobilisé par moins de trois ministres:  (DP), vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, (CSV), le ministre des Finances, et (DP), ministre de l’Économie – ainsi que des représentants de la Société nationale de crédit et d’investissements (SNCI) et du Fonds européen d’investissements (FEI), tous deux actionnaires de , doté de 200 millions et dont l’objectif est de favoriser le développement durable et la diversification de l’économie luxembourgeoise dans des secteurs stratégiques sans perdre de vue l’aspect rendement.

L’occasion pour les trois ministres de faire passer un message politique clé: tout le gouvernement travaille la main dans la main à la fois pour vanter hors des frontières les mérites de l’économie luxembourgeoise, pour partir à la rencontre d’entreprises innovantes susceptibles de diversifier le tissu économique local et de faciliter la transition vers une économie digitale et durable, et améliorer l’attractivité et la compétitivité de l’économie. «C’est un travail collégial», a insisté Xavier Bettel.

15 millions d’euros de capital de série B

D’un point de vue économique, lors de l’ouverture de l’édition 2023 de l’Automotive Day à Belval, en présence du ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), de la ministre des Finances, (DP), et du Premier ministre de l’époque, . La start-up avait choisi le Luxembourg pour installer son siège européen, pour mener des activités R&D et pour installer éventuellement une usine pilote industrielle. Aujourd’hui, le quartier général existe et l’entreprise cherche le lieu adéquat pour ses activités de R&D. Dan Cook, CEO et co-fondateur de Lyten, a évoqué ce 18 juillet la possibilité que ce soit au Technoport.

L’investissement du LFF 2, soit 15 millions d’euros de capital de série B – un financement par actions utilisé par les start-up pour financer leur croissance et leur expansion – servira «au soutien du développement de batteries au lithium-soufre, qui offrent une densité énergétique supérieure, une sécurité accrue et une durabilité améliorée par rapport aux batteries lithium-ion traditionnelles.» «À cela s’ajoutent les matériaux composites légers et capteurs à base de graphène, visant à révolutionner divers secteurs tels que l’automobile, l’aérospatiale et les infrastructures énergétiques», indiquent les parties prenantes. Ces dernières ne précisent pas la part de capital de l’entreprise acquise suite à l’investissement.

Des partenariats en attendant un site de production

Techniquement parlant, Lyten a développé un procédé permettant de séquestrer le carbone avec du méthane pour le transformer en un «super matériel», le graphène. Graphène qui peut être utilisé pour différentes applications comme l’amélioration des performances énergétiques et environnementales des batteries pour tous types de véhicules électriques, l’amélioration des performances des capteurs ou encore l’intégration dans des matériaux composites à destination de l’industrie aérospatiale.

Dan Cook souhaite profiter de l’écosystème technologique luxembourgeois – notamment dans le spatial et l’automobile – pour nouer des partenariats afin de démontrer les qualités du graphène et son potentiel industriel. Un partenariat doit être signé «dans les semaines qui viennent avec un grand nom de l’industrie des pneumatiques», a-t-il indiqué.

L’étape suivante, «si des opportunités commerciales se présentent», pourrait bien être la construction d’une usine de construction. «Rien n’est exclu», indique Dan Cook. Qui a d’ores et déjà le soutien du gouvernement si cette étape venait à se concrétiser. «Que la recherche se développe, c’est bien. Mais si à la fin cela débouche sur une activité de production, le gouvernement l’analysera avec attention. Nous ne sommes pas contre la production», a insisté Xavier Bettel.