Le Luxembourg seconde la Suisse pour renouer avec le top 3 du «World Talent Ranking» en 2023.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le Luxembourg seconde la Suisse pour renouer avec le top 3 du «World Talent Ranking» en 2023.  (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Le Luxembourg seconde la Suisse pour renouer avec le top 3 du «World Talent Ranking» en 2023. Ses investissements dans l’éducation et certains facteurs d’attractivité, comme le niveau de son salaire minimum, boostent sa performance.

Jolie remontée pour le Luxembourg. Le pays avait chuté de la troisième à la septième place du «World Talent Ranking» d’IMD en 2022. Dans l’édition 2023, il prend la deuxième place, juste derrière la Suisse.

Une amélioration qui s’explique par sa «solide performance dans les facteurs “investissement et développement” (2e sur 64) et “attractivité”» (4 ᵉ sur 64), détaille IMD.

L’institut suisse en utilise trois pour classer 64 pays: investissement et développement (dépenses en éducation, ratio de professeurs par élèves…), attractivité (coût et qualité de la vie, salaire et imposition…) et préparation (croissance de la population active, expérience et pool de compétences, évaluation pédagogique…), chacun représentant un tiers de la note. Ils se divisent en 31 critères: 14 quantitatifs, dont les données viennent de statistiques internationales, régionales ou nationales (Unesco, Eurostat…) et 17 qualitatifs, issus d’un sondage auprès de 6.031 répondants. Le nombre d’experts luxembourgeois inclus dans ce panel n’avait pas été précisé à Paperjam lors de la publication de l’article.

Dépenses par étudiant et ratio professeur/élève

Le Luxembourg gagne le plus de points grâce aux dépenses publiques par élève ou étudiant (31,514 dollars, ce qui lui vaut la première place pour ce critère). Mais aussi le nombre de professeurs par élèves dans le primaire (8,99), ses compétences linguistiques et son salaire minimum.

En revanche, il arrive 24 ᵉ pour sa «préparation», un score alourdi par le critère «main d’œuvre qualifiée», où il ne prend que la 55 ᵉ place.

«Le Luxembourg progresse dans la formation des salariés (16 ᵉ) et dans l’efficacité de l’éducation à la gestion (29 ᵉ), bien qu’il diminue légèrement dans la mise en œuvre de l’apprentissage (28 ᵉ) et dans sa capacité à attirer des étrangers hautement qualifiés personnel qualifié (9 ᵉ)», détaille IMD.

«Les résultats du Luxembourg au niveau de l’attractivité mettent en lumière le contexte difficile auquel sont confrontés les dirigeants d’entreprises», commente la Chambre de commerce, qui a participé à la collecte des données auprès des entreprises du pays en tant que partenaire institutionnel d’IMD. «Le Luxembourg dispose d’atouts pour attirer la main-d’œuvre étrangère, tels qu’un niveau de vie élevé (8 ᵉ), un système judiciaire indépendant (20 ᵉ), des rémunérations attractives pour des postes de management (8 ᵉ) et un salaire social minimum parmi les plus élevés au monde (4 ᵉ).

Cependant, le coût élevé de la vie (40 ᵉ), et notamment du logement, constitue un frein important à la capacité du pays à attirer des talents. Selon les chefs d’entreprises interrogés, le Luxembourg est moins attractif pour les travailleurs hautement qualifiés que par le passé. Le recul de deux rangs sur cet indicateur (de la 7 ᵉ à la 9 ᵉ position) doit être pris au sérieux.»

La Chambre professionnelle cite aussi «les insuffisances du système d’apprentissage pointées du doigt depuis plusieurs années par les dirigeants d’entreprises participant à l’enquête» et le «manque de managers seniors, ainsi que le décalage persistant entre les compétences nécessaires à la bonne marche de l’économie et les profils disponibles.» À quoi s’ajoute «la faible appétence des étudiants pour les matières scientifiques (moins de 20% d’une promotion universitaire obtient un diplôme dans une matière scientifique).»