C’est d’ici, au 2 place de Paris, que le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky se prépare à racheter le groupe Casino qui est endetté à plus de sept milliards d’euros. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

C’est d’ici, au 2 place de Paris, que le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky se prépare à racheter le groupe Casino qui est endetté à plus de sept milliards d’euros. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

La Commission européenne a donné un premier feu vert, ce lundi 8 janvier, au rachat du groupe Casino, fortement endetté, par un consortium emmené par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, via une société luxembourgeoise.

Quoi qu’on en dise à longueur d’articles, le Luxembourg reste une des places les plus sexys dès qu’il s’agit de s’organiser, à l’échelle européenne ou mondiale. Dernier exemple en date, c’est du 2 place de Paris, où l’on démontait ce lundi le marché de Noël, que sera ficelé le rachat du groupe Casino par une des nombreuses sociétés du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Ce lundi, la Commission européenne a donné le premier feu vert à cette transaction annoncée en fin d’année. En se prononçant en premier lieu sur les aspects de concurrence. Il n’en manque plus que trois autres: l’octroi par l’Autorité des marchés financiers (AMF) d’une dérogation à l’obligation pour le consortium de déposer un projet d’offre publique visant les actions de Casino, l’aval du ministère de l’Économie et celui de la Commission européenne sur les questions de subventions étrangères.

Les administrateurs judiciaires ont aussi convoqué les actuels actionnaires sur le projet d’augmentation de capital qui doit fortement les diluer. Mais auront-ils vraiment le choix, face à l’endettement du groupe français de grande distribution? Pas vraiment, d’autant que les grands créanciers ont déjà donné leur accord à cette reprise par un consortium emmené depuis EP Equity Investments – contrôlée par Daniel Kretinsky.

L’offre coinjointe avec Marc Ladreit de Lacharrière était la dernière et la seule en lice, après le retrait ce week-end du trio Niel-Pigasse-Zouari. Elle prévoit 925 millions d’euros d’augmentation de capital, 1,2 milliard d’euros d’argent frais et, pour l’instant, pas de suppressions d’emploi.

Le Consortium composé de EP Equity Investments III, Fimalac et Attestor, a actualisé son business plan pour tenir compte de l’actualisation des prévisions 2023 pour la France et de l’annonce de son entrée en négociations exclusives avec Auchan Retail et Le Groupement Les Mousquetaires concernant la cession de la majorité des hypermarchés et supermarchés Casino qui interviendra au cours du deuxième trimestre 2024 pour 1,35 milliard d’euros plus l’immobilier. Il ressort de un Ebitda 2024 de 126 millions d’euros (contre 316 millions d’euros dans le précédent plan d’affaires du consortium), atteignant 920 millions d’euros en 2028 (contre 949 millions d’euros dans le précédent plan d’affaires du consortium).

La prochaine audience est fixée au 5 février 2024 avant une décision de justice qui sera rendue le 25 février. «C’est un échec du management de Casino. Aujourd’hui, on nous a présenté une dette s’élevant à sept milliards d’euros (contre 6,4 milliards fin 2022)», confiait l’intersyndicale de Casino (FO, CGT, CFDT, UNSA et CFE-CGC) à Capital le 11 décembre.