Stéphane Assemat a déclaré que l’objectif de la société est triple: servir sa clientèle existante avec une présence au Luxembourg, accroître sa clientèle et, à terme, s’étendre à la Belgique et aux Pays-Bas. «Nous avons déjà d’importants clients au Royaume-Uni et en Suisse. Le fait que nous ayons maintenant un bureau au Luxembourg nous permet de soutenir ces clients dans plusieurs juridictions.
M. Assemat a plus de 30 ans d’expérience dans l’industrie financière, principalement dans l’administration de fonds, l’assurance-vie et la banque privée. En 2010, M. Assemat s’est installé à Genève où il a occupé plusieurs postes à responsabilité au sein de l’activité de banque privée de HSBC. En mars de cette année, il est revenu au Luxembourg après avoir été nommé associé de Sionic où il supervisera l’expansion de la société en Suisse et dans la région du Benelux. «Je suis né au Luxembourg. Je parle le luxembourgeois et j’ai passé une grande partie de ma vie ici. Je suis donc très heureux d’être de retour», déclare-t-il.
Sionic, qui fait partie du groupe Davies, emploie plus de 450 personnes en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. La société possède déjà des bureaux européens à Londres et à Madrid. Selon M. Assemat, le développement d’une présence locale au Luxembourg était essentiel pour comprendre les besoins du marché. «C’est un marché où il faut avoir une présence physique, parler les langues locales et où, bien sûr, nous pouvons apporter nos capacités et nos pratiques.
Les bureaux de Sionic sont situés au Rollingergrund. La société prévoit de commencer modestement et de développer progressivement ses activités. M. Assemat prévoit d’embaucher entre trois et cinq personnes au cours des deux prochaines années.
Les habitudes des clients ont radicalement changé. Il faut être en permanence sur le qui-vive et réfléchir en permanence à la direction que l’on veut prendre.
La technologie, moteur de la transformation du marché
Sionic soutient des clients dans un large éventail de secteurs, notamment l’assurance, l’assurance-vie, la criminalité financière, le risque, la réglementation et la technologie. Selon M. Assemat, la culture de Sionic axée sur la technologie, la combinaison de consultants et de praticiens et le soutien du groupe Davies ont donné à l’entreprise un avantage concurrentiel. «Nous avons une grande expertise en UX, numérique, intelligence artificielle et avons un large spectre de connaissances et de capacités, mais nous sommes suffisamment petits pour développer des relations personnelles avec nos clients.»
M. Assemat indique aussi que le suivi des réglementations, la gouvernance des données et la volonté d’automatiser les tâches font partie des plus grands défis de ses clients. «Notre objectif est de permettre l’automatisation, une meilleure utilisation de la technologie, y compris l’analyse des données et la numérisation de bout en bout dans le cadre réglementaire et d’une manière qui protège les clients.» Pour M. Assemat, le recrutement était également un défi majeur pour ses clients. «Le marché de l’emploi est tendu et il est très difficile de trouver les bonnes personnes.»
Le monde évolue rapidement, sous l’effet des progrès technologiques, des changements géopolitiques et des effets persistants de la pandémie. Et d’après M. Assemat, ces changements ont conduit à de nouvelles attentes de la part des clients. «Les habitudes des clients ont radicalement changé. Il faut être en permanence sur le qui-vive et réfléchir en permanence à la direction que l’on veut prendre.»
La nécessité de rester agile
Selon M. Assemat, le rythme rapide des changements technologiques obligera les entreprises à faire preuve d’agilité et à mettre régulièrement en œuvre des produits minimums viables. «Si vous démarrez aujourd’hui un projet qui durera cinq ans, il est très difficile de prévoir où nous en serons dans cinq ans. En d’autres termes, vous prenez un gros pari si vous n’appliquez pas une approche agile pour travailler avec des livraisons incrémentales.»
En ce qui concerne l’avenir, M. Assemat estime que les cinq à dix prochaines années seront cruciales pour le Luxembourg en termes de progrès technologique. «Pour rester compétitif, le Luxembourg doit donner la priorité à l’automatisation, fournir des données, des rapports et des services améliorés aux clients. La prudence et l’adaptabilité seront cruciales pour aborder ces changements.»
M. Assemat estime aussi que l’intelligence artificielle jouera un rôle de plus en plus important dans les opérations quotidiennes et que les entreprises doivent investir dans des solutions de gestion des données. «Aujourd’hui, l’épine dorsale de tout est constituée par les données. La question est de savoir comment nous pouvons alimenter ces données pour automatiser les fonctions.»
Cet article a été publié pour la newsletter Delano Finance, la source hebdomadaire d’informations financières au Luxembourg. .