Jusqu’à dimanche soir, Luxembourg Art Week se déploie au Glacis et propose au public de découvrir une foire d’art contemporain de qualité, ainsi que plusieurs évènements liés. Afin de profiter au maximum de ces trois jours, voici une sélection de stands ou d’évènements incontournables.
Dans la section Main
La section Main rassemble les galeries établies, du premier marché principalement, mais aussi quelques galeries proposant des œuvres du second marché. Il s’agit de la plus grande section de la foire, qui regroupe des enseignes aussi bien locales qu’internationales.
Juste à l’entrée de la foire, on tombe tout de suite sur le stand de La Patinoire Royale/Galerie Valérie Bach (A05). Pour sa participation à Luxembourg Art Week 2022, on relève plus particulièrement les œuvres de Joana Vasconcelos (dont une œuvre monumentale était présentée l’année dernière en extérieur) et les ludiques masques en verre soufflé de Lucy + Jorge Orta. À noter également: le néon porté par un drône de Renaud Auguste-Dormeuil, artiste qui s’intéresse aux systèmes de contrôle social et de sécurité du domaine public.
En poursuivant dans l’allée principale, on trouve le stand de Nosbaum Reding (B10), galerie d’, initiateur de la foire. Le stand de cette année est particulièrement réussi, avec des œuvres grands formats, dont les grandes encres bleues de Barthélemy Toguo. Une chose est sûre, c’est qu’Alex Reding est un galeriste fidèle, car d’année en année, ce sont les mêmes artistes qui sont présentés: Su-Mei Tse, Stephan Balkenol, Peter Zimmermann, Tina Gillen… En même temps, quand on a une équipe qui gagne, pourquoi la changer?
Prenez le temps de vous arrêter sur le stand de la Galerie Bernard Bouche (B06) et d’admirer les deux œuvres de Peter Joseph. Ce grand peintre britannique était en perpétuelle recherche et ne vivait que pour son art. Ces deux tableaux sont des œuvres de sa dernière période et représentent les ciels que l’artiste voyait de son atelier dans le sud-ouest de l’Angleterre. Une œuvre puissante, libre et d’une grande vitalité.
Sur l’allée extérieure se trouve la galerie DYS (C03) qui célèbre cette année ses 20 ans. Pour sa troisième participation à Luxembourg Art Week, la galerie présente un stand dense, à l’ambiance oscillant entre le baroque et le jardin d’Eden. On y découvre les riches tapisseries de Krjst Studio, fruit d’un long processus de recherche graphique, puis réalisées grâce à l’informatique et un important travail d’ajout manuel, au rendu luxuriant. Dans cette même idée de richesse et de profusion, il y a les sculptures de Benoit Huot, des animaux empaillés sur lesquels sont ajoutés des textiles, des bijoux et autres passementeries pour un résultat presque vaudou. Enfin, notons encore le retour des incroyables céramiques d’Étienne Potier déjà présentées l’année dernière, aux émaux virtuoses qui sont mis en œuvre dans des compositions riches et au caractère rock’n’roll, avec une touche d’humour.
Des escales supplémentaires s’imposent à la galerie Nathalie Obadia (B14) dont c’est la première participation (avec des œuvres de Shirley Jaffe, Laure Prouvost, Benoit Maire, Sophie Kuijken, etc.), à la galerie Lelong & Co (B17) avec un accrochage très maitrisé (David Nash, Richard Serra, Fabienne Verdier, Jan Vos, Christine Safa, David Hockney…) et la galerie Nadja Vilenne (B18) qui présente l’incroyable travail photographique d’Aglaia Konrad.
Dans la section Take Off
Dans cette section qui est consacrée aux galeries émergentes, il est conseillé de s’arrêter sur le stand de Lage Egal (D17) pour découvrir le travail de Ben Greber, qui sera présenté l’année prochaine à la Konschthal Esch dans un solo show. Dernièrement, l’artiste a passé du temps sur la Rout Lëns pour récupérer du matériel et relever des empreintes qui seront utilisées dans la future exposition. Il travaille sur la transformation des souvenirs: de ses propres souvenirs et ceux d’autrui. Pour Luxembourg Art Week, ce sont des œuvres réalisées à l’occasion du confinement qui sont présentées.
Pour la première fois, Luxembourg Art Week a confié à Parallel un stand atour des NFT (NFT Corner Booth). Cette technologie permet d’acquérir, de manière sécurisée grâce à la blockchain, des œuvres d’art numérique. L’équipe de Parallel organise à la fois une bourse pour transactions NFT pour ceux qui sont déjà collectionneurs ou qui souhaitent le devenir, et un espace d’exposition pour découvrir quelles sont les productions artistiques concernées par ces nouveaux modes de transaction.
Les visiteurs qui ne sont pas encore familiarisés avec cette technologie pourront poser toutes leurs questions sur ce sujet à l’équipe de Parallel. Il sera par ailleurs possible de découvrir l’application «Autonomy» qui agit comme un portefeuille pour l’utilisateur, lui permettant de centraliser, consulter et partager sa collection NFT, et ce, quelque soit sa cryptomonnaie d’achat. De plus, grâce à un partenariat avec la plateforme Feral File, une œuvre d’art génératif minée sur la blockchain sera réalisée spécialement pendant de la foire, et d’autres pourront être achetées sur cette même plateforme, avec, si besoin, l’accompagnement de l’équipe de Parallel. Des conférences sur ces thématiques sont aussi .
Autre spécificité de cette année: le stand de Balak (D21), structure itinérante qui a pour habitude de réaliser des projets d’art spécifiques dans les lieux atypiques au sein desquels ils s’inscrivent (gymnase, usine désaffectée, appartement…). À l’occasion de Luxembourg Art Week, Balak#13 rassemble des œuvres d’artistes issus de la minorité LGBTQIA+. Ils ont également produit pour l’occasion un livre de coloriage LGBTQIA+ et ont initié une collaboration avec des drag queens et kings.
Un parcours d’art en ville
Enfin, la découverte se poursuit aussi en ville. La sculpture Enclosure (2021) d’Aline Bouvy est installée à l’entrée des pavillons de la foire. Cette structure métallique représente des profils de femmes portant «la bride de mégère», sorte de muselière utilisée jusqu’au 16e siècle pour humilier publiquement les femmes qui «parlent trop». D’autres œuvres d’Aline Bouvy sont aussi installées dans les grandes vitrines du Bazaar qui accueillent une réinterprétation de dessins s’inspirant d’une revue berlinoise dont les dessins avaient pour cible la petite-bourgeoisie du début du 20e siècle et critiquaient la montée du régime nazi.
Le rond-point Schuman, lui, accueille Phenix de Stijn Ank, dont le processus de création est documenté dans une vidéo projetée à l’Amore.
Enfin, sur la terrasse du Paname sont installées deux œuvres de la série MASS de Charlotte Van der Borght, réalisées à partir d’éléments de façade d’un immeuble parisien des années 1970, proposant ainsi de porter un autre regard sur des éléments issus de la production industrielle et nos objets du quotidien.