François Gaascht: «La structure de la ville européenne type telle que Luxembourg me manque aussi, comme le fait d’avoir des rues commerçantes et piétonnes ou le simple fait de me promener sur les trottoirs pavés dans la vieille ville de Luxembourg.» (Photo: DR)

François Gaascht: «La structure de la ville européenne type telle que Luxembourg me manque aussi, comme le fait d’avoir des rues commerçantes et piétonnes ou le simple fait de me promener sur les trottoirs pavés dans la vieille ville de Luxembourg.» (Photo: DR)

Partis pour des raisons professionnelles ou pour changer de vie, les Luxembourgeois de l’étranger n’en oublient pas pour autant leur pays. Direction le Minnesota, aux États-Unis, où vit le Luxembourgeois François Gaascht, chercheur postdoctoral en biochimie, biologie moléculaire et biophysique à l’université du Minnesota.

Pourquoi avez-vous quitté le Luxembourg?

«Je me suis expatrié pour les USA, dans l’État du Minnesota, pour raison professionnelle en septembre 2016 car j’ai obtenu un poste de chercheur postdoctoral à l’université du Minnesota. J’ai rejoint le laboratoire du Professeur Claudia Schmidt-Dannert afin de mettre en place une plate-forme pour la découverte de nouvelles molécules thérapeutiques et d’enzymes d’intérêts biotechnologiques et économiques isolés à partir de champignons.

Quels sont vos projets pour le reste de l’année?

«D’un point de vue professionnel, j’ai récemment intégré un projet financé par le United States Department of Energy et je vais bientôt commencer à travailler sur la découverte d’enzymes isolés à partir de champignons pour la production de biocarburant.

Pour ce qui est des projets personnels, on m’a récemment invité à aller camper pour plusieurs nuits dans un des nombreux parcs de l’État du Minnesota, ça sera ma première expérience de camping en pleine nature. Je planifie également de prendre quelques semaines de vacances afin de visiter ma famille et amis au Luxembourg et en Europe.

Je travaille actuellement dans une université comptant environ 50.000 étudiants et je vis dans les Twin Cities, dont l’agglomération à elle seule fait la taille du Luxembourg.

François Gaaschtchercheur postdoctoral en biochimieuniversité du Minnesota

En quoi le pays vous manque-t-il?

«Ce qui me manque le plus, c’est un environnement à taille humaine. Je travaille actuellement dans une université comptant environ 50.000 étudiants et je vis dans les Twin Cities (nom donné aux villes de Minneapolis et Saint Paul), dont l’agglomération à elle seule fait la taille du Luxembourg.

La structure de la ville européenne type telle que Luxembourg me manque aussi, comme le fait d’avoir des rues commerçantes et piétonnes ou le simple fait de me promener sur les trottoirs pavés dans la vieille ville de Luxembourg, car ce sont des choses que les villes américaines n’ont pas.

Envisagez-vous de rentrer?

«Pourquoi pas, mais cela dépend aussi surtout des opportunités professionnelles et le fait est que mon domaine d’expertise est très spécifique. Peut-être aurais-je un jour la possibilité de revenir afin de travailler sur un projet visant à découvrir de nouvelles molécules et enzymes à partir d’organismes collectés au Luxembourg.

J’ai remarqué que le fait de vivre à l’étranger me fait découvrir le Luxembourg bien plus que si j’y vivais.

François Gaaschtchercheur postdoctoral en biochimieuniversité du Minnesota

La perception du pays est-elle différente de l’étranger?

«J’ai eu l’opportunité, en raison de mon parcours académique et professionnel, de vivre et de travailler dans plusieurs pays. J’ai remarqué que le fait de vivre à l’étranger me fait découvrir le Luxembourg bien plus que si j’y vivais. Ainsi, lorsque je discute et explique à des gens que je rencontre, pas forcément américains, d’où je viens, ils me posent souvent de nombreuses questions, ce qui me fait réfléchir et me fait voir le Luxembourg autrement et me permet d’en découvrir bien plus.

Vivant aux États-Unis, mais en essayant toujours de me tenir au courant de l’actualité du Luxembourg à travers les médias luxembourgeois et internationaux (comme la gratuité des transports en commun, le space mining, la découverte de la Luxembourgite…), je me rends compte que le pays est petit par sa taille, mais grand par ses actions.

Votre conseil pour visiter le Minnesota?

«Je déconseille de venir en hiver car il y fait vraiment très froid, à moins d’être fan de pêche sur glace. Au cours de l’hiver 2018–2019, les températures sont descendues jusque -45°C en ressenti. Par contre, durant les autres saisons, le Minnesota a de nombreuses choses à offrir, que l’on aime les grands espaces (les parcs d’État, les plus de 10.000 lacs…), les activités sportives (on peut y faire du fat tires bike, du canoë…) ou culturelles (avec la maison du chanteur Prince, le Minneapolis Institute of Art…), que l’on soit expert en zythologie (il y a plus de 170 brasseries) ou encore fan de shopping avec le Mall of America (c’est le plus grand centre commercial des États-Unis avec plus de 500 magasins).

Durant les années 1850, une sœur luxembourgeoise a aidé au développement de la Mayo Clinic, qui est aujourd’hui un centre médical de renommée mondiale basé à Rochester.

François Gaaschtchercheur postdoctoral en biochimieuniversité du Minnesota

Lorsque je discute avec des gens du Minnesota ou des Luxembourgeois, j’aime aussi mentionner le fait que le Luxembourg est aussi présent à sa façon dans le Minnesota. Ainsi, le stade de l’équipe locale de football américain (le US Bank Stadium) comporte de l’acier travaillé à Dudelange.

Durant les années 1850, une sœur luxembourgeoise a aidé au développement de la Mayo Clinic, qui est aujourd’hui un centre médical de renommée mondiale basé à Rochester. Enfin, plusieurs enseignes locales de restauration appartiennent à des conglomérats basés à Luxembourg.

Un conseil à des visiteurs étrangers pour découvrir le Luxembourg?

«Comme je le recommande souvent aux gens qui me posent des questions sur le Luxembourg, ici dans le Minnesota, le Luxembourg, malgré sa petite taille, a tellement de choses à offrir et à visiter (le Grund, le château de Vianden, le Mudam…) qu’une seule journée ne suffit pas et que si on en a l’opportunité, il vaut mieux y séjourner quelques jours le temps de pouvoir en profiter pleinement.»