Karin Basenach fait une démonstration de la méthode KonMari pour plier les vêtements. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne)

Karin Basenach fait une démonstration de la méthode KonMari pour plier les vêtements. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne)

Karin Basenach est depuis quelques jours la première consultante luxembourgeoise de la méthode KonMari et peut faire valoir le titre de «certified KonMari consultant». Sa mission: faire éclater la joie chez les autres par l’art du rangement.

Delano a évoqué avec Karin Basenach la méthode KonMari et les raisons pour lesquelles elle a décidé de passer de disciple à consultante. Récemment diplômée, elle est la première certified KonMari consultant du Luxembourg.

Comment avez-vous découvert la méthode KonMari?

. – «C’est ma sœur qui m’a parlé pour la première fois de Marie Kondo, il y a quelques années, puis une très bonne amie m’a offert son livre en français.

Quelle a été votre première réaction?

«Après avoir lu le livre, j’étais sûre qu’elle pouvait m’aider à me débarrasser du sentiment d’avoir trop de choses à la maison. J’étais convaincue que la méthode pouvait m’aider.

Pouvez-vous nous expliquer ce sentiment d’avoir trop à la maison?

«J’ai déménagé plusieurs fois au Luxembourg et je n’ai jamais eu le temps de me défaire de certaines choses parce que j’étais toujours pressée. Au fil des années, j’ai accumulé beaucoup d’objets chez moi et pendant longtemps j’ai pensé que j’avais trop de choses. Il y a eu aussi un deuxième phénomène, et Marie Kondo le mentionne dans son livre: la situation où vous rangez votre maison, [mais] après quelques semaines, c’est de nouveau la même chose. Je me disais, à chaque fois que je faisais le ménage, ‘C’est tellement bien, c’est la dernière fois, c’est fait.’ Mais ce n’était pas fait, et je ne comprenais pas pourquoi. Mais maintenant, cela n’arrive plus.

Quelle est donc la différence entre le simple nettoyage et la méthode KonMari?

«Pour moi, la principale différence c’est qu’avec la méthode KonMari, on nettoie sur la base de catégories. Disons, par exemple, que tous les éléments d’une certaine catégorie sont mis au même endroit. Si vous appliquez la méthode, vous devez respecter un certain ordre. D’abord les vêtements, puis les livres, puis les papiers ou les documents, les ‘komono’ (objets divers), et enfin les objets sentimentaux, dont nous savons qu’ils est plus difficile de se séparer. Pour moi, c’est ce qui fait la différence. Elle a une approche très positive. Toute la méthode repose sur une seule phrase: ‘Est-ce que cet objet vous procure de la joie?’ C’est une approche positive, au lieu d’aborder le rangement en pensant à ce que vous devriez jeter. Ce n’est pas cette question qui devrait vous aiguiller… Cela manque trop souvent je pense, dans beaucoup de secteurs – pas seulement à la maison pour le nettoyage –, cette approche positive qui vous fait apprécier les choses. C’est très important avec la méthode KonMari d’apprécier tout ce que vous avez. Les objets méritent d’être utilisés, appréciés.

Je suppose que vous avez essayé d’appliquer la méthode KonMari vous-même avant de décider de vous faire certifier?

«C’était une condition pour devenir consultante. Très vite, j’ai décidé de devenir consultante, et je savais que je devais aussi appliquer la méthode à la maison, donc, assez tôt, j’ai commencé à ranger ma maison.

Quels ont été les aspects les plus faciles ou les plus difficiles?

«Je n’avais pas de consultant à mes côtés pour me motiver tout le temps. Il faut du temps, pour se convaincre, et surtout pour rester motivée pendant tout le processus, toutes catégories confondues. Je vois maintenant, en travaillant avec des clients, à quel point cela les aide si quelqu’un reste à leurs côtés et peut les motiver et les encourager.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour appliquer la méthode dans votre propre maison?

«Il m’a fallu plus de six mois, parce que Marie Kondo dit que le consultant doit s’assurer que l’ensemble du processus, ou marathon de rangement, se fasse idéalement dans les six mois. Mais il m’a fallu un peu plus de temps, sans consultant.

Qu’avez-vous fait des affaires que vous avez décidé de laisser tomber?

«C’est un autre point important: les gens ne doivent pas penser qu’il faut jeter toutes les choses qui ne suscitent pas la joie, mais qu’on peut donner une seconde vie aux choses. Nous parlons beaucoup de consommation durable de nos jours, donc l’idéal serait de donner une seconde vie aux objets qui ne vous réjouissent pas, mais qui pourraient réjouir d’autres personnes. J’ai donné des vêtements et des livres, par exemple, à des associations caritatives. Cela m’a beaucoup aidée de savoir que je pouvais donner une seconde vie à ces objets, cela fait partie de la méthode.

Cela vous a-t-il amenée à réfléchir à vos propres habitudes de consommation?

«La première étape consiste à rassembler tous ses vêtements, même s’ils se trouvent dans des endroits différents, puis à suivre le processus. Lorsque j’ai vu la quantité de vêtements que j’avais, je me suis demandé si j’avais vraiment besoin de tous ces habits et quand je les avais portés pour la dernière fois. Maintenant que j’ai appliqué tout le processus, quand je fais mes courses, c’est complètement différent par rapport à avant. J’essaie vraiment d’avoir ce sentiment de ‘est-ce que ça me fait plaisir’. Je le fais avec beaucoup plus de conscience.

Vous êtes-vous sentie différente sur le plan émotionnel une fois le processus terminé?

«Absolument! Un sentiment de légèreté, plus d’énergie dans la pièce, et le matin, c’est plus rapide au moment de m’habiller parce que j’aime vraiment tout ce qui se trouve dans mon placard. Il y a clairement plus d’espace, plus d’énergie, plus d’émotions positives.

Est-ce que les autres ont aussi remarqué le changement?

«Les membres de ma famille l’ont remarqué, sans aucun doute. Dans la cuisine, la pièce que nous utilisons tous, je sais maintenant où je range mes différents ustensiles parce que chaque chose a sa place… Une fois que je l’ai fait, ma fille, par exemple, a appliqué la méthode KonMari dans sa chambre. Elle était aussi enthousiaste que moi.

Comment êtes-vous passée de cela à consultante?

«En voyant dans quelle mesure cela m’a aidée et a, en quelque sorte, changé ma vie, car on pourrait dire que KonMari ne consiste pas à ranger sa maison mais à changer de vie. J’ai pensé que ce serait une bonne idée d’aider d’autres personnes à ce sujet.

Quelles sont les étapes de la certification?

«Il faut franchir différentes étapes. Les cours sont normalement dispensés en présentiel, et non en ligne. J’étais inscrite au cours de Londres, mais à cause du coronavirus, Marie Kondo l’a transformé en cours virtuel, et j’ai donc participé au tout premier cours virtuel de l’histoire de la méthode! Avant d’être acceptée au cours virtuel en ligne, qui a duré trois jours, ils ont vérifié si j’avais lu les livres. Il y a un petit test. Ensuite, j’ai dû soumettre des rapports et des photos de ma maison ‘KonMariée’. J’ai pu alors seulement ensuite participer au cours virtuel, qui a réuni 75 personnes du monde entier. Marie Kondo est aussi apparue, c’était génial de l’écouter. C’était assez intensif, trois jours entiers, et puis il y a trois autres étapes après cela. Premièrement, une fois que nous avons fait ce cours virtuel, tout le monde doit travailler avec au moins deux clients, pour réaliser au moins 10 sessions de la méthode KonMari, et chaque session doit durer au moins trois heures, donc vous devez travailler au moins 30 heures avec deux clients.

Deuxièmement, avec au moins un de ces deux clients, vous devez appliquer tout le processus. Là encore, elle dit que cela ne devrait pas prendre plus de six mois, au maximum. Pour chaque séance de trois heures, je devais soumettre un rapport et télécharger des photos avant et après pour prouver que je travaillais avec les clients. Enfin, troisièmement, l’équipe approuve les rapports, les photos, et décide si vous pouvez passer l’examen en ligne. Une fois cela fait, vous avez un entretien avec un collaborateur de Marie Kondo. C’est donc un long processus.

A-t-il été assez facile de trouver des clients?

«Dans le cours virtuel, nous nous demandions si nous pouvions trouver des clients avec lesquels travailler. Mais je les ai trouvés! Maintenant, c’est génial de voir que je travaille avec plus que ces deux clients. Les gens sont tellement heureux.»