Hasard de l’actualité, la intervient alors que s’ouvre, mardi 26 mars à Lille et pour trois jours, la 16e édition du Forum InCyber. Associant un forum, un salon et un sommet, il se présente comme «le principal événement européen sur la sécurité et la confiance numérique», et regroupe l’ensemble des acteurs du domaine: clients finaux, offreurs de services et de solutions, administrations, collectivités, organismes de recherches et associations.
Fidèle participant, le Luxembourg sera de la partie pour la neuvième fois cette année, sous la houlette de la Luxembourg House of Cybersecurity. Valeur ajoutée pour le pays? «Ce Forum offre un mélange assez rare d’acteurs publics et privés, un contexte favorable à l’innovation», souligne le CEO de la LHC, . «En y participant, nous cherchons également à connecter les écosystèmes luxembourgeois et international.»
Parmi les acteurs luxembourgeois présents au Forum 2024, citons Cyferall, Ebrand, Examin, Excellium, LuxTrust, MISP, Passbolt, RC Devs et Rsecure/Rcarré. À ces entreprises et start-up actives dans la cybersécurité s’ajoutent des acteurs institutionnels, notamment l’Université du Luxembourg. À noter que le stand luxembourgeois est réalisé en collaboration avec la Chambre de commerce, le ministère de l’Économie, le ministère des Affaires étrangères et Luxinnovation.
L’ambition est de donner une certaine visibilité à l’expertise existante en Europe.
Pascal Steichen préside l’advisory board européen du Forum. Dans sa bouche, deux mots d’ordre reviennent: la collaboration et l’échange de pratiques, «qu’elles soient bonnes ou mauvaises», insiste le CEO de la LHC. «Il s’agit d’identifier l’expertise de chacun et de voir comment regrouper nos forces. L’ambition est aussi de donner une certaine visibilité à l’expertise existante en Europe, de montrer que les solutions sont à portée de main.»
Les institutions européennes compétentes en matière de cybersécurité sont bien représentées à Lille. Déjà présent l’an dernier, le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, fera ainsi l’ouverture officielle du Forum cette année. Certaines régions ont aussi pignon sur rue, à l’instar de la région Bretagne, particulièrement active sur le front cyber.
Expansion internationale
D’abord connu sous le nom de Forum International de la Cybersécurité (FIC), l’événement a été créé en 2007 par le général d’armée de gendarmerie (2S) Marc Watin-Augouard. Le focus initial – institutionnel et militaire – s’est élargi avec la prise de conscience de l’importance d’échanger avec les acteurs privés. Depuis quelques années, le Forum est coorganisé par la société CEIS, la région Hauts-de-France et la Métropole européenne de Lille.
Début 2023, le FIC devient le Forum InCyber. Un changement qui reflète son expansion, avec un public international de plus en plus large et le lancement d’une édition nord-américaine à Montréal. «Ce mélange public-privé est un modèle qui intéresse au-delà de l’Europe», relève Pascal Steichen, qui devrait se rendre dans la métropole québécoise fin octobre.
Focus sur l’IA
Cette année, l’édition lilloise sera consacrée aux bouleversements engendrés par l’intelligence artificielle et la croissance exponentielle des données numériques sur la cybersécurité. Le pitch: si la généralisation de l’IA introduit de nouveaux risques, elle offre cependant aussi des outils révolutionnaires pour améliorer l’authentification des utilisateurs, la sécurisation des données et la détection des menaces.
Directeur général du Forum InCyber Europe, Guillaume Tissier résume l’enjeu des discussions: «De nombreuses solutions de cybersécurité utilisent déjà l’intelligence artificielle. Mais cette révolution technologique n’en est qu’à ses débuts. Nous allons devoir collectivement réinventer la cybersécurité et, en miroir, faire évoluer le rôle des experts pour qu’ils soient “AI ready”».
Le Forum explorera des thématiques urgentes, comme les arnaques à l’IA, le rôle de l’IA dans la vie des responsables de la sécurité des systèmes d’information, la recherche d’IA résiliente pour les systèmes critiques et l’impact de la législation de l’UE sur la cybersolidarité (Cyber Solidarity Act). Il se penchera également sur le potentiel de l’IA pour démocratiser la cybersécurité auprès des PME.
(À l’occasion du Forum InCyber, Paperjam publiera une série d’articles consacrés au marché de l’assurance cyber entreprises. À découvrir dans le courant de la semaine.)