Le Luxembourg a connu un léger recul dans le 2024 Global Retirement Index, perdant une place et se retrouvant à la sixième place avec un score global de 78%, selon le dernier rapport de Natixis Investment Managers. Ce léger recul, le lundi 9 septembre, fait suite à une année de performances mitigées pour le pays, avec des disparités importantes entre les sous-indices. Alors que le Luxembourg a fait des progrès remarquables dans le domaine de la santé, se hissant à la première place dans le sous-indice correspondant, il a connu des difficultés dans la catégorie du bien-être matériel, où son classement a chuté à la 17e place en raison d’une augmentation notable du taux de chômage depuis 2023.
Sous-indice de la santé
Le secteur de la santé du Grand-Duché a réalisé sa meilleure performance à ce jour, le Luxembourg gagnant quatre points de pourcentage pour s’assurer la première place dans le sous-indice de la santé. Cette amélioration est principalement due à une augmentation de l’espérance de vie et à des performances constantes dans d’autres indicateurs de santé, ce qui a permis au Luxembourg de dépasser la Norvège, qui occupait auparavant la première place dans ce domaine.
Classement mondial
La Suisse est en tête de l’indice 2024 avec un score global de 82%, dépassant la Norvège, qui a rétrogradé à la deuxième place avec 81%. Le reste du top 10 est resté largement inchangé, l’Islande (3e), l’Irlande (4e) et l’Australie (7e) conservant leur position de l’année précédente. L’Allemagne et le Danemark ont tous deux gagné une place, passant respectivement à la 8e et à la 9e position. Les Pays-Bas ont dépassé le Luxembourg, passant à la 5e place, tandis que la Nouvelle-Zélande a connu la plus forte baisse, perdant deux places et se retrouvant à la 10e place.
Commentant les résultats, Sébastien Sallée, responsable du Belux chez Natixis Investment Managers, a indiqué dans un communiqué de presse que si l’indice affichait une performance globale stable, il restait une marge de progression importante. Il a souligné la présence constante de la Suisse dans le top 10 des quatre sous-indices, marquant la deuxième année consécutive où le pays a obtenu cette distinction. M. Sallée a souligné que, bien que l’inflation semble diminuer au niveau mondial, les niveaux élevés de la dette publique, les taux d’intérêt élevés et les pressions fiscales continuent de peser sur la stabilité financière des retraités.
Planification de la retraite
M. Sallée a également fait remarquer que l’évolution du paysage financier avait conduit à un changement dans la planification de la retraite, un plus grand nombre d’individus prenant en charge la sécurité de leur retraite. Il a souligné l’importance pour les prestataires de services financiers de s’adapter à ces changements en proposant des solutions adaptées à l’évolution des besoins des particuliers en matière de retraite, y compris un accès accru aux marchés publics et privés.
Préoccupations des investisseurs
L’enquête mondiale de Natixis auprès des investisseurs individuels a révélé que le pourcentage de personnes estimant qu’elles doivent financer leur retraite de manière indépendante, plutôt que de compter sur des pensions publiques ou privées, est passé de 67% en 2015 à 81% en 2023. En outre, 45% des personnes interrogées en 2023 estiment que la sécurité de la retraite nécessiterait un «miracle», contre 40% en 2021. Parmi les personnes interrogées, 19% ont déclaré que même avec une épargne d’un million de dollars, elles ne pourraient pas se permettre de prendre leur retraite, y compris 18% de celles qui avaient déjà accumulé ce montant.
Le rapport met en évidence quatre risques majeurs auxquels les retraités sont confrontés aujourd’hui. Tout d’abord, les taux d’intérêt, qui ont considérablement augmenté depuis la crise financière mondiale, posent de nouveaux défis. Plus de 6.000 milliards de dollars sont actuellement investis dans des fonds du marché monétaire et des instruments similaires, et les retraités pourraient avoir des difficultés à garantir un revenu durable à long terme dans cet environnement. L’inflation reste également une préoccupation majeure, 83% des investisseurs déclarant que les événements récents leur ont rappelé la menace sérieuse que l’inflation fait peser sur la sécurité de la retraite. Le rapport note également que la dette publique dans les pays de l’OCDE a plus que doublé depuis le début des années 2000, et que l’on craint de plus en plus que les particuliers soient invités à assumer le fardeau du remboursement de cette dette en réduisant les prestations de retraite de l’État. Enfin, le rapport souligne qu’une retraite sûre exige des attentes réalistes et une planification cohérente, domaines dans lesquels de nombreux investisseurs ne sont pas encore à la hauteur.
Sécurité de la retraite
M. Sallée a conclu en évoquant les grands défis financiers auxquels les retraités sont aujourd’hui confrontés. Il a cité la transition des pensions à prestations définies vers les pensions à cotisations définies, l’augmentation de la dette publique et l’impact économique à long terme de chocs tels que la pandémie de Covid-19 et les tensions géopolitiques, qui ont tous contribué à accroître l’incertitude. Il a réitéré la nécessité pour les prestataires de services financiers d’être plus proactifs pour aider les individus à préparer leur retraite en offrant un soutien et des solutions sur mesure conçus pour relever les défis du climat économique actuel.