Le Luxembourg progresse sur certains points, mais reste en retard sur d’autres, notamment la digitalisation des PME. (Photo: Nader Ghavami/archives)

Le Luxembourg progresse sur certains points, mais reste en retard sur d’autres, notamment la digitalisation des PME. (Photo: Nader Ghavami/archives)

Le Luxembourg enregistre un bon score concernant la fourniture de services publics numériques aux entreprises, selon le Desi 2021. Moins pour les particuliers. Le pays se démarque aussi par son niveau de connectivité. Mais pas sur la digitalisation des PME.

. La Commission européenne vient de publier son classement pour l’année 2021. Où le Luxembourg arrive à la 8e position. Cet index évalue l’économie et la société numériques des 27 pays membres de l’Union européenne (UE).

L’an dernier, le Grand-Duché arrivait également 10e, mais les critères ont changé. Les pays ne sont plus évalués autour de cinq thèmes, mais quatre: le capital humain, la connectivité, l’intégration des technologies numériques et les services publics numériques. En 2020, il y avait aussi l’utilisation d’internet. La méthodologie avait d’ailleurs déjà évolué par rapport à 2019, . La Commission explique cette fois vouloir «tenir compte des deux grandes initiatives politiques qui auront une incidence sur la transformation numérique dans l’UE au cours des prochaines années: la facilité pour la reprise et la résilience et la (pistes pour la digitalisation d’ici 2030, ndlr)», en se concentrant sur ces quatre axes.

Seulement 20% de femmes dans les TIC

Le Luxembourg obtient donc une note globale de 59. Il gagne des points au niveau de la connectivité, où il se classe au 4e rang avec un score de 61. «Le Luxembourg est presque entièrement couvert par les réseaux fixes à haut débit rapides et bénéficie également d’une très bonne couverture des réseaux à très haute capacité (VHN), avec une couverture en fibre optique de 72,1% pour les locaux», analyse la Commission européenne. 53% des ménages ont opté pour des vitesses supérieures ou égales à 100Mbps. Le taux de pénétration des services plus puissants, à 1Gbps, est toutefois très faible, même s’il est supérieur à la moyenne de l’UE. Les services à haut débit sont aussi considérés comme légèrement plus abordables que la moyenne de l’UE.

Il se classe bien également au niveau de son capital humain: 6e sur 27, avec un score de 56,2. «La proportion de spécialistes et de diplômés en technologies de l’information et de la communication (TIC) au Luxembourg est supérieure à la moyenne de l’UE, mais il subsiste une pénurie, et la proportion de diplômés en TIC depuis 2020 est en recul», détaille le rapport. Selon la Commission, 65% des personnes âgées de 16 à 74 ans au Luxembourg possèdent au moins des compétences numériques élémentaires, contre une moyenne de 56% dans l’UE.

20% des spécialistes des TIC sont des femmes, soit un peu plus que la moyenne de l’UE (19%), avec une augmentation significative de cinq points de pourcentage depuis 2020.

9% de PME vendent en ligne

Sur l’intégration des technologies numériques, le Luxembourg arrive 14e, avec 39,4. Le pays a tout de même accompli des «progrès majeurs dans l’adoption des innovations numériques», souligne la Commission européenne. Elle soulève de bons résultats sur la part des entreprises qui analysent des mégadonnées (19%, contre une moyenne de l’UE de 14%). 41% d’entreprises utilisent des logiciels de planification des ressources. Le pays reste largement en dessous de la moyenne européenne concernant la part de PME qui vendent en ligne: seulement 9%, au lieu de 17%.

Quelques progrès aussi sur les services publics numériques, selon la Commission européenne. Le pays se classe 11e, avec une note de 79,4, supérieure de plus de 11 points de pourcentage à celle de l’UE. Il occupe la 3e place du classement en matière de fourniture de services publics numériques aux entreprises, grâce à une note de 97 sur 100, contre une moyenne de 84 dans l’UE. C’est au niveau des interactions entre les autorités et le grand public que les choses se gâtent. «En 2020, 64% des particuliers ont utilisé internet pour interagir avec les services publics.»

Reste à savoir si le , axé sur la transition verte et digitale, améliorera encore ces scores. Selon la Commission européenne, 5,6 millions d’euros doivent être investis dans les compétences numériques et futures, et 1,17 million dans la télémédecine et un registre numérique des professions de santé. En plus de 10 millions pour un projet multinational d’infrastructure de communication ultra-sécurisée reposant sur la technologie quantique et 12,73 millions dans l’administration publique numérique.