Le Grand-Duché progresse en matière de compétitivité malgré quelques freins comme les infrastructures de transport, la rigidité du droit du travail ou la charge administrative. (Photo: LFT)

Le Grand-Duché progresse en matière de compétitivité malgré quelques freins comme les infrastructures de transport, la rigidité du droit du travail ou la charge administrative. (Photo: LFT)

Le Grand-Duché gagne une place par rapport à l’édition 2018 du classement mondial publié par le Forum économique mondial.

Le Luxembourg tire son épingle du jeu après la publication élaboré par le Forum économique mondial. Il termine ainsi à la 18e place alors qu’il oscillait entre les rangs 19 et 25 les années précédentes. Il se tient toutefois derrière l’Allemagne qui est 7e (-2 places), la France 15e (+2) mais devant la Belgique, qui obtient la 22e place.

«Parmi ses atouts, se trouve la forte présence d’une main-d’œuvre étrangère, souvent qualifiée, voire très qualifiée, qui représente 73% du marché du travail et place le Luxembourg, selon les dirigeants d’entreprise, comme un des pays où la main-d’œuvre est la plus compétente», indique la Chambre de commerce qui relaie l’information. «Les talents internationaux sont ainsi parmi les moteurs d’une place financière compétitive à l’international, d’une culture entrepreneuriale bien présente et d’un écosystème d’innovation en progrès.»

Le «Global Competitiveness Report 2019-2020», dominé cette année par Singapour, les États-Unis et Hong Kong, explore cette année la relation compliquée, mais nécessaire, entre croissance, inclusivité et durabilité. Avec des modèles à chercher du côté des pays scandinaves. «Ces pays sont aujourd’hui plus innovants que le Luxembourg et ont su adopter plus rapidement les nouvelles technologies», remarque la Chambre de commerce. «Le Danemark a par ailleurs défini un cadre du marché du travail bien plus flexible.»

Un environnement favorable, mais plombé par la mobilité

Le classement mesure la compétitivité de 141 pays en s’appuyant sur les indicateurs statistiques des États et des institutions internationales autant que sur les résultats de l’«Executive Opinion Survey», une enquête auprès des décideurs économiques et dirigeants d’entreprise. Elle a été menée au Luxembourg début 2019 sous la houlette de la Chambre de commerce.

Le Forum économique mondial examine quatre piliers pour élaborer son classement: un environnement favorable à la compétitivité, le capital humain, les marchés et l’écosystème de l’innovation. Concernant l’environnement favorable à la compétitivité, le Grand-Duché domine en matière de stabilité macroéconomique et bénéficie, d’après les décideurs, d’un «secteur public performant, transparent et surtout bien orienté vers le futur». Attention toutefois aux infrastructures puisque le pays figure à la 84e place pour sa connectivité routière et à la 85e pour sa connectivité aérienne.

L’économie luxembourgeoise se hisse de la 22e à la 17e place en matière de compétences. «La main-d’œuvre présente actuellement au Luxembourg est donc l’une des plus compétentes au monde, en grande partie par l’attrait de talents étrangers qui représentent près de 75% des salariés», commente la Chambre de commerce. «Toutefois, ces talents ne sont pas suffisamment nombreux pour répondre aux besoins sans cesse croissants en matière de main-d’œuvre qualifiée. Il s’agit là d’un des grands défis de l’économie luxembourgeoise.»

Salaires et coûts de licenciement jugés trop rigides

Le marché du travail recueille des avis contraires de la part des décideurs. «Il se révèle efficient pour les politiques actives du marché du travail et les facilités (administratives) d’embauche de main-d’œuvre étrangère (4e). Il est en revanche marqué par une forte rigidité dans la fixation des salaires (64e) et les coûts de licenciement élevés, mesurés en semaines de salaire (100e). Le Luxembourg est 16e au classement de la méritocratie et des mesures d’incitation, domaine pour lequel le pays de référence est le Danemark.»

Enfin, en matière d’innovation, le Luxembourg progresse, mais «peine encore à offrir à ses entrepreneurs un cadre administratif favorable à leur réussite», interprète la Chambre de commerce. «Il en résulte un écosystème de l’innovation encore inachevé, malgré une culture entrepreneuriale relativement bien implantée dans le pays.»

Une innovation lésée par la complexité administrative

Ainsi, le pays pointe à la 39e place pour le coût de création d’une entreprise, à la 50e concernant le taux de recouvrement lors des procédures d’insolvabilité, à la 90e pour le temps nécessaire au démarrage des entreprises et à la 101e quant au cadre réglementaire des procédures de faillite. «La mise en place d’une nouvelle loi sur les faillites est en cours depuis plusieurs années et inquiète les entrepreneurs», ajoute la Chambre de commerce.

Pour finir, le Grand-Duché se maintient au 19e rang en termes de capacité d’innovation, fort de ses brevets relatifs à des co-inventions (2e), la recherche de sophistication de la part des acheteurs (3e) et le dépôt de marque (4e). Il affiche une encourageante 14e place pour le nombre de dépôts de brevet par million d’habitants.