Les prévisions de Luxair montrent que le trafic loisirs devrait être quatre fois moins impacté que celui des affaires d’ici à l’an prochain. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Les prévisions de Luxair montrent que le trafic loisirs devrait être quatre fois moins impacté que celui des affaires d’ici à l’an prochain. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

La tripartite aviation a débouché lundi sur la signature d’un plan de maintien dans l’emploi pour environ 600 salariés de la compagnie aérienne Luxair, qui traverse de fortes turbulences depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19.

Syndicats, gouvernement et direction de Luxair ont signé lundi en fin de matinée un plan de maintien dans l’emploi au terme de la quatrième réunion de la tripartite aviation. Le plan, d’un budget annoncé de 50 millions d’euros, prévoit la mise en place d’une cellule de reclassement, de mesures de prêt temporaire de main-d’œuvre, de recours étendu au chômage partiel ainsi que du départ à la préretraite de 265 salariés de Luxair.

Le message le plus important est qu’il n’y a pas de licenciements.
François Bausch

François Bauschministre de la Mobilité

«Le message le plus important est qu’il n’y a pas de licenciements», a souligné le ministre de la Mobilité (Déi Gréng) lors d’un point presse à la mi-journée. L’écologiste a ajouté qu’«il n’est pas à exclure que ça soit ajusté en cours de route».

Car, à situation incertaine, la réponse se doit d’être modulable. Cela, tant le CEO de Luxair que les représentants syndicaux l’ont souligné. Concrètement, personne ne sait quand la conjoncture s’améliorera, mais les prévisions de Luxair pour 2021 montrent que le tourisme pourrait être le moteur de la reprise tant la chute attendue du trafic sur le segment affaires (-57%) est quatre fois plus lourde que pour le segment loisirs (-14%).

«Nous avons une boîte à outils pour toute l’entreprise avec du chômage partiel, des formations, du prêt temporaire de main-d’œuvre et une garantie pour l’emploi», a résumé Michelle Cloos de l’OGBL. Robert Fornieri du LCGB a salué l’instauration d’une cellule de reclassement: «Nous savons que cet outil a fait ses preuves dans la sidérurgie.»

Du tarmac du Findel aux routes du Luxembourg

Au total, 587 des 2.950 salariés de Luxair seront impactés par le plan qui prévoit 265 départs à la préretraite, dont la moitié de ce contingent pourrait être maintenu si la conjoncture venait à s’améliorer. 227 salariés devraient passer par la cellule de reclassement structurelle, entendez par là que leurs postes sont appelés à disparaître et ils vont donc être formés pour être soit réaffectés en interne au sein de Luxair, soit en externe.

François Bausch a ainsi illustré la possibilité de voir d’anciens chauffeurs de bus de la compagnie aérienne intégrer le réseau RGTR. 157 autres salariés sont, eux, appelés en cellule de reclassement conjoncturelle: leurs postes devraient, à terme, être maintenus, mais durant la période allant de 2020 à 2023, ils seront affectés à d’autres tâches avant de réintégrer leur poste précédent, si la conjoncture se rétablit.


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Pour l’heure, le bilan 2020 de Luxair se profile dans le rouge: le trafic passagers a fondu de 70% entre janvier et octobre par rapport à la même période l’an dernier, tandis que LuxairTours affiche une chute de 63% du nombre de voyageurs. Seule éclaircie au tableau: LuxairCargo a vu son volume de fret bondir de 20% entre octobre 2019 et octobre 2020. Sur les 10 premiers mois de l’année cumulés, le transporteur a traité 4% de plus de marchandises qu’en 2019 avec 752.000 tonnes.

Dans ce contexte particulier, «nous n’avons pas parlé d’augmentation de capital», a précisé François Bausch. L’État luxembourgeois est actionnaire direct de Luxair à hauteur de 39%, mais sa participation tutoie les 61% en prenant en compte la part de la BCEE (22%), qui est entièrement détenue par l’État.